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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE VII. COMMENT SAINT MATTHIEU ET SAINT LUC PEUVENT SE CONCILIER SUR L'HISTOIRE DU CENTURION.

Mais, dit-on, ces écrits ne sont pas d'accord entre eux. Méchants que vous êtes, vous lisez avec une intention perverse; insensés, vous ne comprenez pas; aveugles, vous ne voyez pas ! Qu'y aurait-il de difficile à les étudier avec attention, à saisir l'accord si parfait, si édifiant qui règne entre eux, si l'esprit de contention ne vous égarait pas, et si la piété vous aidait ? Et au fond, qui donc, lisant dans deux historiens le récit du même fait, s'avisera de croire que l'un et l'autre, ou l'un des deux trompe ou est trompé, parce que l'un dit quelque chose que l'autre passe sous silence ; ou parce que l'un raconte plus brièvement, tout en conservant la même pensée pleine et entière, tandis que l'autre entre dans les plus petits détails et expose, non-seulement le fait, mais toutes les circonstances du fait ? Cependant Fauste veut attaquer la véracité des Evangiles, parce que Matthieu mentionne quelque accessoire que Luc a négligé en racontant la même chose; comme si Luc niait que le Christ ait dit ce que Matthieu écrit qu'il a dit. Il n'y a donc, là, aucune difficulté, et de telles objections ne peuvent être soulevées que par des hommes tout à fait irréfléchis et qui manquent de volonté ou de capacité pour examiner sérieusement des questions de ce genre. Sans doute les infidèles peuvent demander un éclaircissement, les fidèles même proposer une objection (et encore des infidèles peu instruits, ou trop opiniâtres, s'ils ne cèdent pas à une simple explication), proposer, dis-je, une objection sur ce que Matthieu a dit: « Un centurion s'approcha de lui, le priant et disant.... », tandis que Luc raconte que ce centurion envoya à Jésus des anciens des Juifs, pour le prier de guérir son serviteur qui était malade, et que, comme Jésus n'était plus loin de la maison, le même centurion envoya d'autres personnes lui dire qu'il n'était pas digne que Jésus entrât dans sa maison, pas même digne d'aller à Jésus. Comment alors Matthieu a-t-il pu dire : « Il s'approcha de lui, le priant et disant : Mon serviteur gît paralytique dans ma maison, et il souffre violemment[^1] ? » Il faut donc entendre que Matthieu a abrégé le récit, tout en lui conservant son fond et sa substance ; il a dit que le centurion s'est approché de Jésus, sans expliquer si c'était par lui ou par d'autres; qu'il a parlé de son serviteur malade, sans exprimer si c'était par lui-même ou par des intermédiaires. Quoi donc ? le langage humain n'est-il pas rempli de locutions de ce genre, comme quand nous disons, par exemple, que quelqu'un a fort approché de quelque chose, sans dire encore qu'il y est déjà parvenu ? Et quoique parvenir soit le dernier terme, et qu'il semble qu'on ne puisse rien dire de plus, n'employons-nous pas souvent cette expression, même quand la chose s'est faite par intermédiaire, disant par exemple : Il a plaidé sa cause, il est parvenu jusqu'au juge; ou encore : il est parvenu à tel ou tel puissant personnage, quand le plus souvent tout s'est fait par l'entremise d'amis, sans qu'on ait vu seulement celui à qui on est censé être parvenu ? D'où vient même qu'on donne vulgairement le nom de perventores à ces hommes habiles dans l'art de l'intrigue, qui parviennent à intéresser des potentats d'un caractère en quelque sorte inaccessible ? Quoi encore ? oublions-nous donc, quand nous lisons, quelle langue nous parlons ? Et la divine Ecriture pouvait-elle nous tenir un autre langage que celui qui est usité parmi nous ? Voilà ce que je répondrais à des hommes obstinés et querelleurs, sur les formes ordinaires du langage.

  1. Matt. VIII, 5-13; Luc, VII, 2-10.

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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres

7.

Sed contraria inquit inter se scripta eorum reperiuntur. Maligni malo studio legitis, stulti non intellegitis, caeci non videtis. p. 793,5 Quid enim magnum erat ista diligenter inspicere et eorundem scriptorum magnam et salubrem invenire congruentiam, si vos contentio non perverteret et si pietas adiuvaret? Quis enim umquam duos historicos legens de una re scribentes utrumque vel utrumlibet eorum aut fallere aut falli arbitratus est, si unus eorum dixit, quod alius praetermisit, aut si alter aliquid brevius complexus est eandem tantum (tamen?) sententiam salvam integramque custodiens, alter autem tamquam membratim cuncta digessit, ut non solum, quid factum sit, verum etiam, quemadmodum factum sit, intimaret, sicut Faustus hinc evangeliorum veritati voluit calumniare, quia Matthaeus aliquid dixit, quod Lucas, cum idem narraret, dicere praetermisit, quasi negaverit Lucas dixisse Christum, quod eum scripsit dixisse Matthaeus. p. 793,18 Hinc omnino nulla umquam quaestio fuit neque hoc obici nisi ab omnino imprudentibus et nihil harum rerum considerare volentibus seu valentibus potest. Illud sane et requiri inter fideles et obici ab infidelibus solet, sed etiam ipsis vel parum eruditis vel nimis contentiosis, nisi admoniti resipuerint, quod Matthaeus dixit: accessit ad eum centurio rogans eum et dicens, Lucas autem, quod miserit ad eum seniores Iudaeorum hoc ipsum rogantes de puero eius, qui aegrotabat, ut eum sanaret, et cum adpropinquaret domui, misit alios, per quos diceret non se esse dignum, in cuius domum intraret Iesus, nec se ipsum dignum, ut veniret ad Iesum. Quomodo ergo secundum Matthaeum accessit ad eum rogans et dicens: puer meus iacet in domo paralyticus et male torquetur? p. 794,6 Hoc ergo intellegitur Matthaeum breviter sententiam ipsam veram integramque complexum dicentem, quod centurio accesserit ad Iesum, et non dicentem, utrum per se ipsum accesserit, an per alios et quod ei de puero suo illud dixerit, non exprimentem, utrum per se ipsum dixerit, an per alios. Quid enim? Nonne talibus locutionibus humana plena est consuetudo, cum dicimus aliquem ad aliquid multum accessisse, etiam quem nondum dicimus pervenisse? Nonne et ipsam perventionem, cui quasi videtur non esse quod addi iam possit, etiam per alios fieri usitatissime loquimur saepe dicendo: ‛egit ille causam suam, pervenit ad iudicem’ aut ‛pervenit ad illum vel illum potentem’, cum plerumque id faciat per amicos non viso eo prorsus, ad quem quisque dicitur pervenisse ? p. 794,19 Unde etiam tales homines, quicumque ad potentium quodam modo inaccessibiles animos sive per se ipsos sive per alios ambitionis arte pertingunt, iam etiam vulgo ‛perventores’ vocantur. Quid ergo, cum legimus, obliviscimur, quemadmodum loqui soleamus? An scriptura dei aliter nobiscum fuerat quam nostro more locutura? Et hoc quidem de communi loquendi consuetudine pervicacibus turbulentisque responderim.

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