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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE VII. NE PAS CONNAÎTRE LE CHRIST SELON LA CHAIR.
Que le Fils de Dieu se soit fait homme dans la race de David, c'est ce que le même apôtre enseigne en plusieurs endroits, et ce que d'autres écrivains sacrés proclament de la manière la plus formelle. Quant à ces paroles « Si nous avons connu le Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette sorte», l'endroit même d'où elles sont tirées montre assez clairement quelle est la pensée de l'Apôtre. Notre vie future, dès maintenant réalisée dans sa plénitude en l'homme médiateur, Jésus-Christ notre Chef ressuscité, il l'envisage avec une certitude d'espérance aussi pleine que si elle lui était présente et qu'il en jouît déjà; et cette vie, comme celle du Christ, ne sera plus selon la chair. Par la chair, il n'entend pas ici cette substance de notre corps que le Seigneur, même après sa résurrection, appelait sa chair, quand il disait: « Touchez et voyez qu'un esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'en ai[^1] » ; ce qu'il désigne, c'est la corruption et la mortalité de la chair qui n'existeront plus en nous, comme elles ne sont plus dans le Christ. C'est bien là ce qu'il entendait par la chair, quand, au sujet de la résurrection, ainsi que nous l'avons remarqué précédemment, il s'exprimait d'une manière si claire : « La chair et le sang ne peuvent posséder le royaume de Dieu; et la corruption ne jouira pas de l'incorruptibilité ». Quand donc sera accompli ce qu'il annonce ensuite : « En un moment, en un clin d'oeil, au son de la dernière trompette, car la trompette sonnera, tous les morts ressusciteront dans un état incorruptible, et nous serons changés; il faut que ce corps corruptible soit revêtu de l'incorruptibilité, et que ce corps mortel soit revêtu de l'immortalité[^2] »; alors n'existera plus cette chair par laquelle il désigne, non la substance du corps, mais la corruption de la mortalité, qui disparaîtra dans cette heureuse transformation; mais bien la chair qui constitue la nature et la substance du corps, puisque c'est celle-là même qui doit ressusciter et être changée. On ne peut nier, en effet, ni ce que dit le Seigneur après sa résurrection : « Touchez et voyez qu'un esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'en ai » ; ni ce que dit l'Apôtre : « La chair et le sang ne peuvent posséder le royaume de Dieu ». D'une part, il s'agit de la substance même de la chair, laquelle subsistera toujours, puisque c'est elle qui sera changée ; et de l'autre, de l'état corruptible, lequel aura cessé, puisqu'une fois transformée, la chair ne sera plus sujette à la corruption. « Nous avons donc connu le Christ selon la chair», c'est-à-dire, selon la mortalité de la chair avant sa résurrection; « mais maintenant nous ne le connaissons plus de cette sorte », parce que, comme le dit l'Apôtre, « le Christ ressuscité d'entre les morts ne meurt plus, et la mort n'aura plus d'empire sur lui[^3] ».
Si le Christ n'a jamais existé selon la chair, vous en tenir à la rigueur des termes, c'est faire mentir l'Apôtre quand il dit : « Nous avons connu le Christ selon la chair»; comment connaître ce qui n'est pas? Il ne dit pas : Nous avons pensé que le Christ existait selon la chair; mais, nous avons connu. Je ne veux cependant pas presser sur les mots, pour qu'on ne puisse pas soutenir qu'il y a ici abus de langage de la part de l'Apôtre qui, au lieu de l'expression : nous avons pensé, a employé celle-ci : Nous avons connu. Ce qui m'étonne, c'est que des hommes aveugles ne voient pas, ou plutôt je serais étonné s'ils le voyaient, que s'il faut croire que le Christ n'a pas eu une chair véritable, par cette raison que l'Apôtre a dit qu'il ne connaissait plus maintenant le Christ selon la chair, il faut admettre qu'ils n'ont pas eu de chair non plus, ceux dont il dit au même endroit : « C'est pourquoi nous ne connaissons plus maintenant personne selon la chair ». Sans restreindre sa, pensée au Christ seul, il pouvait dire : « Nous ne connaissons personne selon la chair » ; mais envisageant comme présente la vie future dont il devait jouir avec ceux qui seront transformés à la résurrection: « Maintenant, dit-il, nous ne connaissons plus personne selon la chair » ; c'est-à-dire, l'espérance de notre incorruptibilité et de notre immortalité future est si certaine en nous, que dès maintenant cette seule pensée nous remplit de joie. C'est ce qui lui fait dire ailleurs: « Si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses du ciel, où le Christ est assis à la droite de Dieu; n'ayez de goût que pour les choses du ciel, et non pour celles de la terre[^4] ». Nous ne sommes pas encore évidemment ressuscités comme le Christ; et cependant l'espérance que nous avons dans le Christ, fait dire à l'Apôtre que nous sommes déjà ressuscités avec lui. De là encore : « Dans sa miséricorde, il nous a sauvés par l'eau de la régénération[^5] ». Qui ne sait que, dans le bain régénérateur, nous avons reçu l'espérance du salut futur, et non le salut lui-même, qui est l'objet de la promesse? Et cependant, comme cette espérance est certaine : « Il nous a sauvés », dit l'Apôtre, comme si nous étions déjà en possession du salut. C'est ainsi qu'il s'exprime ailleurs avec tant de clarté: « Nous gémissons en nous-mêmes, attendant l'effet de notre adoption, la rédemption de nos corps, car nous sommes sauvés en espérance. Or, l'espérance qui se voit n'est plus espérance : quel est en effet celui qui espère ce qu'il voit déjà? Si nous espérons ce que nous ne voyons pas encore, nous l'attendons avec patience[^6]». L'Apôtre ne dit pas : Nous serons sauvés, mais : Nous sommes dès maintenant sauvés, non en réalité, mais en espérance, ainsi qu'il s'exprime; de même faut-il entendre ces autres paroles : « Nous ne connaissons plus personne selon la chair », non en réalité, mais en espérance; parce que notre espérance repose dans le Christ, et qu'en lui se trouve déjà accompli ce qui fait l'objet de notre espérance. Déjà il est ressuscité, et il ne sera plus soumis à l'empire de la mort. Il est vrai qu'avant sa mort nous l'avons connu selon la chair, puisqu'à son corps était inhérente cette mortalité que l'Apôtre désigne sous le nom de chair; mais nous ne le connaissons plus de cette sorte ; son corps mortel a revêtu l'immortalité, et ne peut plus être appelé chair comme dans son premier état.
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Luc, XXIV, 39.
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I Cor. XV, 50-53.
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Rom. VI, 9.
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Coloss. III, 1, 2.
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Tit. III, 5.
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Rom. VIII, 23-25.
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Reply to Faustus the Manichaean
7.
That the Son of God was made man of the seed of David, is not only said in other places by Paul, but is taught elsewhere in sacred Scripture. As regards the words, "Though we have known Christ after the flesh, yet now henceforth know we Him no more," the context shows what is the apostle's meaning. Here, or elsewhere, he views with an assured hope, as if it were already present and in actual possession, our future life, which is now fulfilled in our risen Head and Mediator, the man Christ Jesus. This life will certainly not be after the flesh, even as Christ's life is now not after the flesh. For by flesh the apostle here means not the substance of our bodies, in which sense the Lord used the word when, after His resurrection, He said, "Handle me, and see, for a spirit hath not flesh and bones, as ye see me have," 1 but the corruption and mortality of flesh, which will then not be in us, as now it is not in Christ. The apostle uses the word flesh in the sense of corruption in the passage about the resurrection quoted before: "Flesh and blood cannot inherit the kingdom of God, neither shall corruption inherit incorruption." So, after the event described in the next verse, "Behold, I show you a mystery; we shall all rise, but we shall not all be changed. In a moment, in the twinkling of an eye, at the last trump (for the trumpet shall sound); and the dead shall be raised incorruptible, and we shall be changed. For this corruptible must put on incorruption, and this mortal must put on immortality," 2 --then flesh, in the sense of the substance of the body, will, after this change, no longer have flesh, in the sense of the corruption of mortality; and yet, as regards its own nature, it will be the same flesh, the same which rises and which is changed. What the Lord said after His resurrection is true, "Handle me, and see; for a spirit hath not flesh and bones, as ye see me have;" and what the apostle says is true, "Flesh and blood cannot inherit the kingdom of God." The first is said of the bodily substance, which exists as the subject of the change: the second is said of the corruption of the flesh, which will cease to exist, for, after its change, flesh will not be corrupted. So, "we have known Christ after the flesh," that is, after the mortality of flesh, before His resurrection; "now henceforth we know Him no more," because, as the same apostle says, "Christ being risen from the dead, dieth no more, and death hath no more dominion over Him." 3 The words, "we have known Christ after the flesh," strictly speaking, imply that Christ was after the flesh, for what never was cannot be known. And it is not "we have supposed," but "we have known." But not to insist on a word, in case some one should say that known is used in the sense of supposed, it is astonishing, if one could be surprised at want of sight in a blind man, that these blind people do not perceive that if what the apostle says about not knowing Christ after the flesh proves that Christ had not flesh, then what he says in the same place of not knowing any one henceforth after the flesh proves that all those here referred to had not flesh. For when he speaks of not knowing any one, he cannot intend to speak only of Christ; but in his realization of the future life with those who are to be changed at the resurrection, he says, "Henceforth we know no man after the flesh;" that is, we have such an assured hope of our future incorruption and immortality, that the thought of it makes us rejoice even now. So he says elsewhere: "If ye then be risen with Christ, seek those things that are above, where Christ sitteth at the right hand of God. Set your affections upon things above, and not on things on the earth." 4 It is true we have not yet risen as Christ has, but we are said to have risen with Him on account of the hope which we have in Him. So again he says: "According to His mercy He saved us, by the washing of regeneration." 5 Evidently what we obtain in the washing of regeneration is not the salvation itself, but the hope of it. And yet, because this hope is certain, we are said to be saved, as if the salvation were already bestowed. Elsewhere it is said explicitly: "We groan within ourselves, waiting for the adoption, even the redemption of our body. For we are saved by hope. But hope which is seen is not hope; for what a man seeth, why doth he yet hope for? But if we hope for what we see not, then do we with patience wait for it." 6 The apostle says not, "we are to be saved," but, "We are now saved," that is, in hope, though not yet in reality. And in the same way it is in hope, though not yet in reality, that we now know no man after the flesh. This hope is in Christ, in whom what we hope for as promised to us has already been fulfilled. He is risen, and death has no more dominion over Him. Though we have known Him after the flesh, before His death, when there was in His body that mortality which the apostle properly calls flesh, now henceforth know we Him no more; for that mortal of His has now put on immortality, and His flesh, in the sense of mortality, no longer exists.