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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra Faustum Manichaeum Contre Fauste, le manichéen
LIVRE DIX-NEUVIÈME. LA LOI PERFECTIONNÉE.

CHAPITRE XXV. LA LOI DU TALION EN FACE DE LA DOCTRINE ÉVANGÉLIQUE.

Maintenant, quelle contradiction y a-t-il entre ce qui a été dit aux anciens : « Oeil pour oeil, dent pour dent », et ce que dit le Seigneur : « Et moi je vous dis de ne point résister aux mauvais traitements; mais si quelqu'un vous frappe sur la joue droite, présentez-lui encore l'autre[^3] », et le reste? Le précepte donné aux anciens avait pour but de réprimer l'ardeur de la haine, de mettre un frein à une fureur immodérée. Car quel est l'homme qui se contente de se venger dans la juste proportion de l'injure qu'il a reçue ? Ne voyons-nous pas des hommes, légèrement offensés, méditer le meurtre, avoir soif de sang, et se montrer insatiables des maux de leur ennemi ? Quel est l'homme qui, ayant reçu un coup de poing, ne cite pas en justice celui qui l'a frappé pour le faire condamner; ou s'il veut se faire lui-même justice, n'accable pas son adversaire de coups de poing et de coups de pied du haut en bas, à supposer encore qu'il ne se trouve pas une arme sous sa main pour l'en percer ? C'était donc pour fixer une juste mesure à cette vengeance immodérée, et par là même injuste, que la loi avait établi la peine du talion, c'est-à-dire réglé que la punition serait telle que l'injure. Par conséquent le principe : « Oeil pour oeil, dent pour dent », n'avait pas pour but d'exciter la colère, mais de lui donner une borne; ni de rallumer une flamme éteinte, mais de contenir les ravages de l'incendie allumé. Car enfin il existe une vengeance juste, un droit équitable en faveur de celui quia reçu une injure; d'où vient que quand nous pardonnons, nous cédons en quelque sorte de notre droit. Aussi sont-ce des dettes que l'Oraison dominicale nous engage à remettre aux hommes, afin que les nôtres nous soient reluises de la part de Dieu[^1]. Or, il n'y a pas d'injustice à réclamer une dette, bien qu'il soit généreux de la remettre. Mais de même que, en fait de serinent, celui qui jure la vérité se rapproche du parjure, tandis que celui qui ne jure pas du tout s'en éloigne, et que, bien que celui qui jure la vérifié ne pèche pas, celui qui ne jure pas du tout est plus éloigné du péché, en sorte que nous engager à ne pas jurer c'est nous préserver du péché de parjure : ainsi, comme celui qui veut se venger immodérément se rend coupable, et que celui qui ne veut qu'une juste vengeance ne pèche pas, cependant celui qui ne veut en aucune façon se venger est à une plus grande distance du péché de vengeance injuste. En effet, celui qui exige plus qu'il ne lui est dû est coupable ; tandis que celui qui n'exige que sa dette ne l'est pas : mais celui-là est bien mieux garanti du péché d'une injuste exaction, qui n'exige en aucune façon sa dette, surtout pour n'être pas forcé de payer sa propre dette à celui qui n'a pas de dettes. Je pourrais donc dire : Il a été dit aux anciens Tu ne te vengeras pas injustement; mais moi, je vous dis: Ne vous vengez pas même : voilà le complément; absolument comme Fauste a dit : « Il a été dit : Tu ne te parjureras pas; et moi je vous dis: Ne jurez pas même : voilà encore un complément ». Oui, je pourrais dire cela si je voyais, dans les paroles du Christ, une addition faite à la loi, pour combler une lacune, et non plutôt le but même que la loi voulait atteindre, à savoir qu'on ne se venge pas du tout pour mieux se préserver du péché de la vengeance injuste: de même que son but était de sauver plus sûrement du péché de parjure, en engageant à ne pas jurer du tout. Car s'il y a contradiction entre: « Oeil pour oeil », et : « Si quelqu'un vous frappe sur une joue, présentez-lui encore l'autre », pourquoi n'y en aurait-il pas aussi entre : « Remplissez le serment que vous avez fait au Seigneur », et: « Ne jurez en aucune façon[^2] ? » Et cependant, là, Fauste ne voit qu'un complément, et non une abolition; il aurait donc dû en voir aussi un ici. Car si : Jure la vérité, est complété par : Ne jure pas ; pourquoi : Tire une juste vengeance, ne serait-il pas complété par : Ne te venge pas ? Pour moi, je vois dans l'un et dans l'autre un préservatif contre le péché de faux serment ou de vengeance injuste; et, de plus, la remise complète de l'injure a cet avantage que, en remettant ce qui nous est dû, nous méritons que nos propres dettes nous soient remises. Mais à un peuple difficile il fallait d'abord fixer une mesure pour lui apprendre à ne rien exiger au-delà de la justice ; afin que, devenu maître de là colère qui entraîne à une vengeance immodérée, l'homme calmé pût, s'il le voulait, réfléchir à ses dettes, examiner ce qu'il aimerait à se voir, remettre par le Seigneur, et que cette considération le déterminât à remettre lui-même à son frère tout ce que celui-ci, pourrait lui devoir.

  1. Ex. XXI, 21; Matt. V, 30

  2. Matt. VI, 12.

  3. Ex. XX, 7 ; Matt. V, 33-37.

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