XXI.
« Moïse », ajoute-t-il,« a éteint dans les hommes toute espérance de résurrection, en affirmant que l'âme est mortelle et qu'elle n'est autre chose que le sang ». Alors il multiplie les raisonnements pour prouver, avec de grands efforts de logique, que l'âme est distincte d u sang ; pourquoi donc tant de bruit pour prouver une vérité que les Ecritures, s'il les comprenait, lui révéleraient avec la dernière évidence? Nous lisons, il est vrai : « L'âme de toute chair, c'est le sang1 » ; mais ces paroles ont la même signification que quand nous disons : « La pierre était Jésus-Christ2»; or, il est évident que cette pierre n'était pas Jésus-Christ même, elle en était seulement la figure. Quand donc la loi trouve dans le sang la figure de l'âme, quand elle nous fait connaître cette chose invisible en la comparant à une chose visible et parfaitement connue, son langage est-il donc absolument arbitraire? N'est-il pas vrai que le sang s'élance du coeur au moyen des artères, et tient le premier rang parmi les humeurs du corps, à tel point que s'il arrive une plaie, c'est toujours le sang qui en jaillit le premier? Il était donc tout naturel de chercher dans la plus excellente des parties visibles qui nous constituent, l'image de la plus excellente des substances spirituelles qui composent notre nature.