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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra adversarium Legis et Prophetarum Contre un adversaire de la loi et des prophètes
LIVRE SECOND.

XXXVII.

Pour répondre à ce passage de son livre, voici l'exhortation que je vous adresse Contemplons Jésus-Christ, le Dieu véritable et suprême, Fils unique du Dieu souverain et véritable ; il est, non pas le méchant prince de ce siècle, mais le Créateur du ciel et de la terre, et il nous oblige à passer comme des pèlerins notre vie temporelle dans cette misérable mortalité. Contemplons ce Sauveur miséricordieux et doux, qui par sa grâce nous a accordé ce que nous n'avions pas par nature, la gloire d'être ses frères. Car c'est lui, et non un autre qui, selon les saintes Ecritures, nous a formé un corps terrestre et nous a donné, par la puissance de son souffle divin, une âme spirituelle; c'est lui qui est le Créateur du corps et de l'âme, mais il n'a engendré ni le corps ni l'âme de sa propre substance. Il nous ordonne et nous fait la grâce de voir et de goûter les choses divines. Car c'est lui, et non un autre, qui nous a prévenus de ne pas acquérir par le péché l'expérience du bien et du mal. Il nous appelle à l'immortalité et nous promet le

royaume céleste. Car c'est lui, et non un autre, qui après notre péché nous a retiré la promesse du bonheur éternel, et nous a imposé comme châtiment le labeur terrestre. Il nous impose le devoir, non pas de tout connaître, mais de savoir les choses utiles; et s'il est une science qu'il nous ait interdite, ce n'est pas celle qui s'acquiert par la justice, mais celle qui résulte de l'expérience que nous acquérons par le péché; aussi par sa miséricorde nous a-t-il arrachés à l'erreur qui nous donnait la mort. Car c'est lui, et non un autre, qui nous a condamnés à mourir, non pas pour nous punir d'avoir cherché la sagesse, mais pour nous punir d'avoir péché. Il nous exhorte à mépriser nos propres richesses, ou plutôt à en réunir dans un lieu plus sûr1. Car c'est lui, et lui seul qui, se montrant le souverain Maître non-seulement des choses célestes, mais aussi des biens terrestres, distribue ou retire les biens temporels aux impies pour les punir et pour les éprouver. Il pardonne aux pécheurs convertis. Car c'est lui aussi, et lui seul, qui punit les crimes des parents pervers, jusqu'à la troisième ou la quatrième génération de leurs enfants. Il pardonne, non pas à tous indistinctement, mais à ceux qu'il a prévus et prédestinés. Car c'est lui, et non un autre qui, pour inspirer du mal une horreur plus profonde; a souvent frappé de la mort, non pas spirituelle, mais corporelle, ceux mêmes qui n'étaient pas coupables, afin que leur mort corporelle, inévitable d'ailleurs, tournât à la glorification de la Providence divine et à l'affermissement d'une sage discipline. Au lieu de nous interdire d'une manière absolue toute espèce de colère, il nous a commandé de nous enflammer d'indignation, mais de ne pas pécher. Car c'est lui, et lui seul, qui ne cherche pas les occasions de se venger, mais qui sait se venger quand il en a le motif. Il nous recommande de ne pas user de serment; car nous pouvons nous tromper, et nous devons nous mettre en garde contre le parjure. Et pourtant c'est lui, et lui seul qui, pour mieux affirmer la vérité aux yeux des incrédules, n'a pas hésité à l'appuyer de toute l'autorité du serinent, quand il l'a jugé nécessaire, et il s'est pris lui-même à témoin pour imiter l'homme qui jure sur le témoignage de son semblable. Il nous a ordonné de nous attacher inviolablement à la foi d'une parole véritable. Car c'est lui, et lui seul, qui opère des changements, non pas dans sa volonté, mais dans les choses qui lui plaisent. Il nous enseigne le chemin de la vérité. Car c'est lui, le Dieu des Prophètes, qui ne trompe jamais les siens par de fallacieuses promesses. Il nous ordonne de nous rendre irréprochables dans notre conduite, Car c'est lui, le Dieu des Prophètes, qui n'a jamais eu besoin ni de se reprocher quoi que ce soit, ni de s'en repentir; si quelquefois il a opéré des changements dans le cours des choses naturelles, ces changements il les avait pré. vus de toute éternité; et s'il nous parle de ses regrets, c'est qu'il lui plaît d'emprunter notre langage humain. Lui aussi, même dans l'Evangile, nous apprend à redouter le courroux de Dieu. Car c'est lui, le Dieu des Prophètes, qui, sous le nom de colère ou d'indignation, se montre non pas victime d'un trouble de l'âme, mais animé d'un juste désir d'infliger au crime le châtiment qu'il mérite. Il défend, aux hommes, non pas de se nuire les uns aux autres, mais de se nuire injustement, Car c'est lui, le Dieu des Prophètes, qui, par l'intermédiaire des hommes ou des anges, a frappé de mort ceux qu'il a voulu, ou les a terrifiés par la rigueur de ce châtiment. Il nous a appris à ne jeter sur une femme aucun regard de concupiscence2. Car c'est lui qui a dit dans la loi : « Vous ne convoiterez point3 »; sans commander les septièmes noces, il a permis les mariages légitimes dans le but de pro. pager le genre humain. Non-seulement il n'a pas permis les mariages entre les pères et leurs filles, mais il a déclaré ces mariages incestueux. Il nous a enseigné qu'après la rénovation intérieure de l'âme et la résurrection des corps, il n'y aurait plus de mariage; dans l'éternel bonheur tous les élus seront comme des anges. Car c'est lui, le Dieu des Prophètes, qui a uni légitimement l'homme et la femme pour la propagation de la famille humaine, et il a déclaré dans le Nouveau Testament que même les secondes noces sont permises. Quand un mari mourait sans enfant, il ordonnait au frère du défunt d'épouser la veuve, non pas dans le but d'exciter la convoitise, mais par un pur sentiment d'affection. Quant aux mariages des pères avec leurs filles, il les a défendus d'une manière absolue. Il nous a ordonné de fouler spirituellement aux pieds toute espèce de serpents.Car c'est lui, le Dieu des Prophètes, qui, pour mieux faire comprendre à son peuple infidèle que le péché, comme un poison invisible, donnait la mort à l'âme, lui envoya des serpents visibles, et figura à leurs yeux la mort des âmes par la mort des corps. Il a dit: « Donnez l'aumône et vous serez purifiés de toutes vos iniquités4 ». Car c'est lui, le Dieu des Prophètes, qui a emprunté le langage des Prophètes pour nous révéler des vérités semblables. Aussi il n'a pas demandé que les premiers-nés des enfants des hommes lui fussent immolés, mais consacrés; annonçant ainsi le premier-né d'entre les morts, dans lequel nous devons trouver notre délivrance de la mort éternelle. Il nous a appris à préférer les aliments incorruptibles aux nourritures corruptibles. Car c'est lui, le Dieu des Prophètes, qui a voulu que des sacrifices dont il n'avait pas besoin lui fussent offerts, pour servir d'ombre et de figure au sacrifice véritable ; et quand des sacrilèges se commettaient, pour sauver la rigueur de la discipline, il les punissait par la mort corporelle, mille fois plus douce que les supplices éternels de l'enfer. Sans condamner les richesses terrestres, il nous a appris à leur préférer les richesses spirituelles et célestes. Car c'est lui, le Dieu des Prophètes, qui fait les riches en leur accordant par bienveillance et libéralité, et qui fait aussi les pauvres en leur refusant dans sa justice ce qu'ils n'ont pas, ou en les privant de ce qu'ils possèdent. Il nous a ordonné de prier pour nos ennemis. Car c'est lui, le Dieu des Prophètes, qui, loin de commander aux parents d'immoler de leurs propres mains leurs enfants en son honneur, en a formulé la défense explicite dans la loi. Il commande de faire du bien à tous, sans aucune acception des personnes. Car c'est lui, le Dieu des Prophètes, qui, à différentes reprises, a sans doute ordonné de tuer les hommes, sans distinction d'âge ni de sexe; mais qui sait quelle compensation il leur a offerte après la mort? qui sait même quel effet salutaire leur mort a produit sur les vivants, soit en les portant au bien, soit en les frappant de terreur à la vue de leurs crimes? Il nous ordonne de supporter les outrages avec calme et de les pardonner. Car c'est lui, le Dieu des Prophètes, qui a fixé comme châtiment, oeil pour oeil, dent pour dent, afin d'empêcher les hommes de porter la vengeance au-delà de l'outrage.Voilà pourquoi il a été dit de la sagesse de Dieu, qu'elle porte sur la langue la loi et la miséricorde. Comment, en effet, pourrions-nous remettre sciemment les dettes à ceux qui nous offensent, si la loi elle-même ne nous faisait connaître ce qu'ils nous doivent? Du sein de la gloire qui l'environne, il s'est humilié, pour nous convertir, jusqu'à se faire homme, et s'est entretenu avec les hommes. Car c'est lui, le Dieu des Prophètes, qui a parlé aux premiers Patriarches; et tout en attestant sa divinité une et indivisible, leur a révélé la Trinité et la distinction des personnes. Il a ordonné aux Apôtres de donner gratuitement ce qu'ils avaient reçu gratuitement ; toutefois, en leur assurant leur subsistance, il leur a défendu de porter avec eux une seconde tunique : « Car tout ouvrier est digne de sa récompense5 »; annonçant ainsi que ceux qui prêchent l'Evangile doivent vivre de l'Evangile6. Cependant il déclare que l'on doit offrir à Dieu des présents, car s'il n'a besoin de quoi que ce soit, il accorde toujours plus qu'on ne lui offre. Il est en effet le Dieu des Prophètes, qui défend d'user de présents pour influencer l'impartialité des juges; et cependant il agrée lui-même les présents qui lui sont offerts, afin d'enrichir les âmes que la piété rend généreuses à son égard. Il a guéri un malade le jour du sabbat, pour montrer que les jours prédits par le Cantique des cantiques étaient arrivés, et que les ombres devaient disparaître7. Car c'est lui, le Dieu des Prophètes, qui ordonna de lapider le malheureux qui fut trouvé ramassant du bois le jour du sabbat, parce qu'il ne savait pas faire la distinction des deux Testaments, et qu'il montrait contre la loi de Dieu un mépris orgueilleux et impie ; il fut puni de la mort corporelle; mais, outre que tout homme doit la subir. un peu plus tôt, un peu plus tard, le châtiment de cet homme fut un puissant moyen d'assurer l'obéissance de ceux qui en furent les témoins, et qui durent trembler de mériter pour eux-mêmes cette justice rigoureuse. Il déclare qu'il n'est descendu sur la terre que pour sauver les hommes. Car c'est lui, le Dieu des Prophètes, qui, par un juste jugement, frappe d'endurcissement ceux qu'il lui plaît; il est dit de lui dans l'Evangile, « qu'il est venu au jugement », non-seulement « afin d'ouvrir les yeux à ceux qui ne voient pas », mais aussi « afin que ceux qui voient soient frappés d'aveuglement8 ». Il nous a imposé les commandements de la vie éternelle. Car c'est lui, le Dieu des Prophètes, qui a donné des préceptes saints, justes et bons, et cependant ces préceptes devaient être, non pas un principe de vie, mais un principe de mort pour les orgueilleux qui, au lieu d'implorer le secours de sa grâce, mettraient en eux toute leur confiance. Ce n'est pas d'eux, en effet, que l'Apôtre a dit: Ils étaient « la bonne odeur de Jésus-Christ, soit à l'égard de ceux qui se sauvent, soit à l'égard de ceux qui se perdent; aux uns, une odeur de vie qui les fait vivre; aux autres, une odeur de mort qui les fait mourir9 ». Il s'est montré le salut des malades, rendant la marche aux boiteux, la langue aux muets, l'ouïe aux sourds, la vue aux aveugles. Car c'est lui, le Dieu des Prophètes, qui non-seulement guérit miséricordieusement ces maladies, mais encore les envoie sous l'inspiration de sa justice souveraine. Ne serait-ce pas une impiété révoltante de soutenir que ce Dieu est bon, tandis que Jésus-Christ est mauvais, en alléguant que la verge d'Aaron, bois aride et sans racine, a poussé des fleurs et des fruits, tandis que Jésus-Christ a frappé de malédiction et desséché l'arbre stérile qu'il rencontra sur son chemin?


  1. Matt. VI, 19, 20. ↩

  2. Matt. V, 28.  ↩

  3. Exod. XX, 17. ↩

  4. Luc, XI, 41. ↩

  5. Matt. X, 8, 10.  ↩

  6. I Cor IX, 14.  ↩

  7. Cant. II, 17. ↩

  8. Jean, IX, 39.  ↩

  9. II Cor. XV, 16. ↩

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Übersetzungen dieses Werks
Contre un adversaire de la loi et des prophètes

Inhaltsangabe

Theologische Fakultät, Patristik und Geschichte der alten Kirche
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