Übersetzung
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De la trinité
CHAPITRE PREMIER.
COMMENT IL FAUT CHERCHER A CONNAITRE LA TRINITÉ.
- Nous cherchons évidemment la Trinité non une trinité quelconque, mais celle qu est Dieu, le vrai, le souverain et le seul Dieu Patience donc, qui que tu sois qui m’écoutes car nous cherchons encore, et personne m peut raisonnablement blâmer celui qui se livre à cette recherche, pourvu qu’il s’y livre avec une foi inébranlable, dans un sujet si difficile à pénétrer ou à exprimer. Celui qui voit le mieux ou s’explique le mieux, s’empresse, et avec raison, de blâmer celui qui affirme. « Cherchez Dieu », est-il écrit, « et votre âme vivra (Ps., LXVIII, 8 ). Mais, pour réprimer la joie du téméraire qui croirait avoir atteint le Psalmiste ajoute : « Cherchez sans cesse sa face (Ps., CIV, 4 ) ». Et l’Apôtre : « Si quelqu’un se persuade savoir quelque chose, il ne sait pas encore comment il faut savoir. Mais si quelqu’un aime Dieu, celui-là est connu de lui (I Cor., VIII, 2, 3.) ». Il ne dit pas : celui-là le connaît, ce qui serait une dangereuse présomption mais « est connu de lui ». Ailleurs encore. après avoir dit: « Maintenant que vous connaissez Dieu », il se reprend aussitôt et dit : « Ou plutôt que vous êtes connus de Dieu (Gal., IV, 9 ). Il est exprès encore en ce passage: « Non, mes frères, je ne pense pas l’avoir atteint. Mais seulement, oubliant ce qui est en arrière, et m’avançant vers ce qui est devant, je tends au terme, au prix de la vocation céleste de Dieu dans le Christ Jésus. Ainsi, nous tous qui tant que nous sommes parfaits, ayons ce sentiment (Phil., III, 13-15 ) ». Selon lui, la perfection en cette vie consiste uniquement à oublier ce qui est en arrière cl à s’avancer par l’intention vers ce qui est devant : l’intention de celui qui cherche offre une sécurité parfaite, jusqu’à ce que le but vers lequel nous tendons et nous avançons soit atteint. Mais cette intention , pour être droite, doit partir de la foi. En effet, une foi solide est un commencement de connaissance; mais la connaissance ne sera certaine et parfaite qu’après cette vie, quand nous verrons face à face( Cor., XIII, 12 ). Ayons donc ces sentiments, pour bien comprendre qu’il y a plus de sécurité à désirer et à chercher la vérité qu’à prendre présomptueusement l’inconnu pour le connu.
Cherchons donc comme si nous devions trouver, et trouvons dans l’intention de toujours chercher. En effet, « quand l’homme a achevé, il commence seulement (Eccli., XVIII, 6 ). Evitons l’infidélité qui doute de ce qu’il faut croire, et la témérité qui affirme ce qu’il faut chercher; là il faut s’en tenir à l’autorité, et ici chercher la vérité. Pour ce qui regarde la question présente, croyons que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont un seul Dieu qui a créé et gouverne l’univers; que le Père n’est pas le Fils, que le Saint-Esprit n’est ni le Père ni le Fils; mais que la Trinité consiste dans les rapports mutuels des personnes, et l’unité dans l’égalité d’essence. Demandons l’intelligence de ce mystère à Celui même que nous voulons comprendre; implorons son secours, dans le désir d’expliquer, autant qu’il le voudra bien, ce que nous comprenons, pleins d’attention et de pieuse sollicitude pour ne rien dire qui soit indigne de lui, dans le cas où nous commettrions une méprise. Ainsi, par exemple, si nous disons du Père quelque chose qui ne convienne pas au Père, que cela convienne au Fils ou au Saint-Esprit ou à la Trinité elle-même; que si nous disons du Fils quelque chose qui ne puisse proprement s’appliquer au Fils, cela s’applique du moins au Père, ou au Saint-Esprit ou à la Trinité; et qu’enfin, si nous avançons, en parlant du Saint-Esprit, quelque chose qui ne se rapporte pas à sa personne, on puisse du moins le rapporter au Père, ou au Fils ou à la (464) Trinité, le Dieu unique. Ainsi nous désirons maintenant savoir si le Saint-Esprit est vraiment la souveraine charité; eh bien! s’il ne l’est pas, c’est le Père qui l’est, ou le Fils, ou la Trinité elle-même : car nous ne pouvons échapper à l’absolue certitude de la foi et à l’infaillible autorité de l’Ecriture qui nous dit: « Dieu est charité (I Jean, IV, 16 ) ». Mais nous ne pouvons commettre la sacrilège erreur d’attribuer à la Trinité ce qui ne conviendrait qu’à la créature et non au Créateur, ni lui appliquer les vains rêves de l’imagination.
Edition
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De Trinitate
I.
[I 1] Trinitatem certe quaerimus, non quamlibet sed illam trinitatem quae deus est, verusque ac summus et solus deus. Exspecta ergo, quisquis haec audis: adhuc enim quaerimus, et talia quaerentem nemo iuste reprehendit si tamen in fide firmissimus quaerat quod aut nosse aut eloqui difficillimum est. Affirmantem vero cito iusteque reprehendit quisquis melius vel videt vel docet. Quaerite, inquit, dominum, et vivet anima vestra. Et ne quisquam se tamquam apprehendisse temere gaudeat: Quaerite, inquit, faciem eius semper. Et apostolus: Si quis se, inquit, putat aliquid scire, nondum scit quemadmodum scire oporteat. Quisquis autem diligit deum, hic cognitus est ab illo. Nec sic quidem dixit, ‚cognovit illum,‘ quae periculosa praesumptio est, sed, cognitus est ab illo. Sic et alibi cum dixisset: Nunc autem cognoscentes deum, statim corrigens, immo cogniti, inquit, a deo. Maximeque illo loco: Fratres, inquit, ego me ipsum non arbitror apprehendisse; unum autem, quae retro oblitus, in ea quae ante sunt extentus secundum intentionem sequor ad palmam supernae vocationis dei in Christo Iesu. Quotquot ergo perfecti hoc sapiamus. Perfectionem in hac vita dicit non aliud quam ea quae retro sunt oblivisci et in ea quae ante sunt extendi secundum intentionem. Tutissima est enim quaerentis intentio donec apprehendatur illud quo tendimus et quo extendimur. Sed ea recta intentio est quae proficiscitur a fide. Certa enim fides utcumque inchoat cognitionem; cognitio vero certa non perficietur nisi post hanc vitam cum videbimus facie ad faciem. Hoc ergo sapiamus ut noverimus tutiorem esse affectum vera quaerendi quam incognita pro cognitis praesumendi. Sic ergo quaeramus tanquam inventuri, et sic inveniamus tamquam quaesituri. Cum enim consummaverit homo, tunc incipit.
De credendis nulla infidelitate dubitemus, de intellegendis nulla temeritate affirmemus; in illis auctoritas tenenda est, in his veritas exquirenda. Quod ergo ad istam questionem attinet credamus patrem et filium et spiritum sanctum esse unum deum, universae creaturae conditorem atque rectorem; nec patrem esse filium nec spiritum sanctum vel patrem esse vel filium, sed trinitatem relatarum ad invicem personarum et unitatem aequalis essentiae. Quaeramus hoc autem intellegere ab eo ipso quem intellegere volumus auxilium precantes, et quantum tribuitur quod intellegimus explicare tanta cura et sollicitudine pietatis ut etiam si aliquid aliud pro alio dicimus, nihil tamen dicamus indignum. Ut si quid verbi gratia de patre dicimus quod patri proprie non conveniat, aut filio conveniat aut spiritui sancto aut ipsi trinitati; et si quid de filio quod filio proprie non congruat, saltem congruat patri aut spiritui sancto aut trinitati; item si quid de spiritu sancto quod proprietatem spiritus sancti non doceat, non tamen alienum sit a patre aut a filio aut ab uno deo ipsa trinitate, veluti nunc cupimus videre utrum illa excellentissima caritas proprie spiritus sanctus sit. Quod si non est, aut pater est caritas aut filius aut ipsa trinitas quoniam resistere non possumus certissimae fidei et validissimae auctoritati scripturae dicentis: Deus caritas est. Non tamen debemus deviare sacrilego errore ut aliquid de trinitate dicamus quod non creatori sed creaturae potius conveniat aut inani cogitatione fingatur.