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De la trinité
CHAPITRE PREMIER.
DIEU EST IMMUABLE ET INCORPOREL.
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J’aborde un sujet où le langage chez tout homme, et principalement chez moi, ne saurait rendre exactement la pensée. Bien plus, cette pensée elle-même, quand elle se fixe sur le mystère de la Sainte Trinité, sent tout d’abord combien elle est au-dessous de Dieu, et combien encore elle est impuissante à le comprendre tel qu’il est. Et en effet nul homme, fût-il l’égal du grand Apôtre, ne peut voir Dieu que « comme dans un miroir, et sous des formes obscures (I Cor., XIII, 12 ). Cependant nous devons toujours diriger nos pensées vers ce Dieu qui est notre Seigneur et maître , quoique nous ne puissions jamais avoir de pensées dignes de lui, et nous devons en tous les temps le bénir et le louer, quoique nous ne puissions jamais ni le louer, ni le bénir dignement. C’est pourquoi j’implore ici son secours pour bien saisir moi-même mon sujet, et pour en donner à nies lecteurs une facile explication. Je les prie aussi de me pardonner les fautes qui viendraient à m’échapper; car si d’un côté la pureté de mes intentions peut me rassurer, de l’autre le sentiment de ma propre faiblesse me remplit de crainte. Que mes lecteurs me soient donc indulgents, s’ils remarquent que mes paroles ne répondent pas toujours à ma bonne volonté, soit parce qu’ils comprendront mieux que moi les choses divines, soit parce que je n’aurai pas su me bien exprimer. Quant à moi, je leur pardonne de grand coeur si la difficulté provenait en eux d’ignorance, ou de la faiblesse d’esprit.
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Au reste, un moyen facile de pratiquer cette mutuelle et réciproque bienveillance, est de s’attacher fortement à ce principe que tout ce que l’on peut dire du Dieu immuable et invisible, existant par lui-même et se suffisant à lui-même, ne saurait s’apprécier par aucune comparaison avec les créatures visibles et changeantes, mortelles et indigentes. Ne nous en étonnons point, puisque dans l’étude des phénomènes du corps et des sens, et dans l’explication de ceux de la conscience, la science de l’homme se fatigue beaucoup et avance peu. Cependant les recherches auxquelles se livre la piété chrétienne touchant les choses divines et surnaturelles, ne sauraient être vaines et inutiles, si elle évite de s’appuyer orgueilleusement sur ses propres forces, et si elle se laisse diriger et conduire par la grâce du Dieu qui est tout ensemble le créateur et le sauveur de l’homme. Et en effet, comment pourrions-nous comprendre Dieu, nous qui ne nous comprenons pas nous-mêmes? Toutefois nous avons à cet égard une connaissance suffisante pour savoir que notre âme est par l’intelligence bien au-dessus de toutes les créatures. Mais pouvons-nous saisir dans cette âme quelques linéaments de formes, quelques émanations d’odeur, quelque étendue d’espace, quelque division de parties, quelque fraction de quantité, et enfin quelque distance de lieu ou de locomotion ? Certainement nous ne trouvons rien de semblable dans cette âme intelligente qui est le chef-d’oeuvre de la création , et qui selon notre capacité, nous fait comprendre les secrets de la sagesse divine. Or, ce qui ne se rencontre point dans la plus noble partie de l’homme, devons-nous le chercher en Dieu, qui est infiniment meilleur que tout ce qui est en nous bon et excellent ? C’est pourquoi concevons Dieu, autant que nous le pourrons, comme étant bon sans aucun attribut de bonté, grand sans aucun degré de grandeur, créateur sans aucun besoin des êtres, immense sans aucune dépendance des lieux ni de l’espace, renfermant l’univers en lui-même sans aucun circuit ni enceinte, présent partout sans aucune délimitation de présence, (424) éternel sans aucun assujettissement au temps ni à la durée, auteur du mouvement et du changement des créatures sans aucune interruption de sa propre immutabilité, enfin impassible et supérieur à tout accident. Penser ainsi de Dieu, ce n’est pas, il est vrai, en comprendre parfaitement la nature , mais c’est pieusement éviter à cet égard tout langage erroné.
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Fünfzehn Bücher über die Dreieinigkeit
1. Kapitel. Was Augustinus vom Leser und von sich selbst verlangt. In Gott gibt es keine Veränderung und keine Materie.
S. 187 1. Ich beginne nun jene Wirklichkeit darzustellen, die von keinem Menschen, bestimmt nicht von uns ganz so dargestellt werden kann, wie wir sie denken — freilich weiß sich auch schon unser Denken, wenn wir über Gott die Dreieinigkeit nachsinnen, dem Gegenstande ganz und gar nicht gewachsen; es vermag ihn nicht zu erfassen, wie er ist, sondern vielmehr vermögen auch solche Köpfe, wie der Apostel Paulus auf diesem Gebiete einer ist, ihn nur „ im Spiegel und in Rätseln“1 zu schauen. Deshalb will ich zunächst den Herrn unseren Gott selbst, an den wir immer denken sollen, über den wir nie würdig denken können, dem immerfort Lob und S. 188 Preis zu entrichten ist,2 und den auszusprechen keine Sprache genügt, um Hilfe bitten für das Verständnis und die Erklärung meines Themas und um Verzeihung für meine Mängel. Ich bin nämlich eingedenk nicht nur meines guten Willens, sondern auch meiner Ohnmacht. Ich bitte auch meine Leser um Nachsicht, wenn sie merken, daß mein Wollen größer war als mein Können, sei es, daß sie selbst die Sache besser verstehen oder daß ihnen die Schwierigkeit meiner Darstellung das Verständnis versperrt. Auf der anderen Seite werde ich es ihnen nachsehen, wenn sie wegen ihrer geistigen Schwerfälligkeit nichts verstehen können.
2. Leichter aber wird uns diese gegenseitige Nachsicht fallen, wenn wir beachten oder in unerschütterlichem Glauben festhalten, daß die Aussagen über die unwandelbare, unsichtbare, höchst lebendige, sich selbst genügende Natur nicht nach unseren gewohnten Anschauungen von den sichtbaren, wandelbaren, sterblichen und mangelhaften Dingen gemessen werden dürfen. Nun haben wir zwar schon unsere Not und fühlen wir unser Unvermögen, wenn wir die Dinge, die unseren körperlichen Sinnen naheliegen oder die Wirklichkeit unseres inneren Menschen ausmachen, wissenschaftlich begreifen wollen. Trotzdem ist es jedoch keine Ehrfurchtslosigkeit, wenn wir uns von der gläubigen Frömmigkeit für die über uns liegende göttliche, unaussprechliche Wirklichkeit entflammen lassen; diese Frömmigkeit wird ja nicht aufgeblasen von stolzem Pochen auf die eigene Kraft, sondern entzündet von der Gnade des Schöpfers und Erlösers selbst. Mit welcher Kraft der Vernunft sollte der Mensch denn auch Gott fassen, solange er seine eigene Vernunft, mit der er ihn fassen will, noch nicht faßt? Faßt er sie aber einmal, dann soll er sorgsam beachten, daß in seiner Natur nichts besser ist als seine Vernunft, und zusehen, ob er dort Umrisse von Gestalten, Glanz von Farben, räumliche S. 189 Größe, Nebeneinander von Teilen, Ausdehnung von Masse, örtliche Bewegungen oder Ähnliches sehe. Nichts von all dem finden wir fürwahr in jener Wirklichkeit, in der wir den besten Teil unserer Natur finden, das heißt in unserer Vernunft, mit der wir die Weisheit fassen, soweit wir Fassungskraft haben. Was wir nun in dem besten Teil von uns nicht finden, dürfen wir in jener Wirklichkeit nicht suchen, die viel besser ist als der beste Teil von uns. So müssen wir uns, wenn wir es vermögen und so gut wir es vermögen, Gott denken als ohne Eigenschaft gut, als groß ohne Größe, als Schöpfer ohne Bedürftigkeit, als ohne Sitz vorsitzend, als alles zusammenhaltend ohne äußere Gestalt, als überall seiend ohne örtliche Bestimmtheit, als immer dauernd ohne Zeit, als Schöpfer der wandelbaren Dinge ohne Wandlung seiner selbst, als ein Wesen ohne Leiden. Wer so von Gott denkt, kann er auch sein Wesen noch nicht völlig ergründen, bewahrt sich doch in frommer Gesinnung vor der Gefahr, soweit er dazu überhaupt imstande ist, von Gott etwas anzunehmen, was er nicht ist.