Übersetzung
ausblenden
The Fifteen Books of Aurelius Augustinus, Bishop of Hippo, on the Trinity
Chapter 1.--The Son, According to the Apostle, is the Power and Wisdom of the Father. Hence the Reasoning of the Catholics Against the Earlier Arians. A Difficulty is Raised, Whether the Father is Not Wisdom Himself, But Only the Father of Wisdom.
1. Somethink themselves hindered from admitting the equality of the Father, Son, and Holy Spirit, because it is written, "Christ, the power of God, and the wisdom of God;" in that, on this ground, there does not appear to be equality; because the Father is not Himself power and wisdom, but the begetter of power and wisdom. And, in truth, the question is usually asked with no common earnestness, in what way God can be called the Father of power and wisdom. For the apostle says, "Christ the power of God, and the wisdom of God." 1 And hence some on our side have reasoned in this way against the Arians, at least against those who at first set themselves up against the Catholic faith. For Arius himself is reported to have said, that if He is a Son, then He was born; if He was born, there was a time when the Son was not: not understanding that even to be born is, to God, from all eternity; so that the Son is co-eternal with the Father, as the brightness which is produced and is spread around by fire is co-eval with it, and would be co-eternal, if fire were eternal. And therefore some of the later Arians have abandoned that opinion, and have confessed that the Son of God did not begin to be in time. But among the arguments which those on our side used to hold against them who said that there was a time when the Son was not, some were wont to introduce such an argument as this: If the Son of God is the power and wisdom of God, and God was never without power and wisdom, then the Son is co-eternal with God the Father; but the apostle says, "Christ the power of God, and the wisdom of God;" and a man must be senseless to say that God at any time had not power or wisdom; therefore there was no time when the Son was not.
2. Now this argument compels us to say that God the Father is not wise, except by having the wisdom which He begat, not by the Father in Himself being wisdom itself. Further, if it be so, just as the Son also Himself is called God of God, Light of Light, we must consider whether He can be called wisdom of wisdom, if God the Father is not wisdom itself, but only the begetter of wisdom. And if we hold this, why is He not the begetter also of His own greatness, and of His own goodness, and of His own eternity, and of His own omnipotence; so that He is not Himself His own greatness, and His own goodness, and His own eternity, and His own omnipotence; but is great with that greatness which He begat, and good with that goodness, and eternal with that eternity, and omnipotent with that omnipotence, which was born of Him; just as He Himself is not His own wisdom, but is wise with that wisdom which was born of Him? For we need not be afraid of being compelled to say that there are many sons of God, over and above the adoption of the creature, co-eternal with the Father, if He be the begetter of His own greatness, and goodness, and eternity, and omnipotence. Because it is easy to reply to this cavil, that it does not at all follow, because many things are named, that He should be the Father of many co-eternal sons; just as it does not follow that He is the Father of two sons, because Christ is said to be the power of God, and the wisdom of God. For that certainly is the power which is the wisdom, and that is the wisdom which is the power; and in like manner, therefore, of the rest also; so that that is the greatness which is the power, or any other of those things which either have been mentioned above, or may hereafter be mentioned.
-
1 Cor. i. 24 ↩
Übersetzung
ausblenden
De la trinité
CHAPITRE PREMIER.
LE FILS EST LA VERTU ET LA SAGESSE DE DIEU LE PÈRE. DIFFICULTÉ DE SAVOIR SI LE PÈRE N’EST PAS LUI-MÊME SAGESSE, MAIS SEULEMENT PÈRE DE LA SAGESSE.
-
Quelques-uns voient une difficulté à admettre l’égalité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, parce qu’il est écrit que le « Christ est la vertu de Dieu et la sagesse de Dieu »; en sorte que l’égalité cesserait d’exister parce que le Père ne serait point vertu et sagesse, mais Père de la vertu et de la sagesse. Au fond, on n’attache pas d’ordinaire une médiocre importance à savoir comment Dieu peut être appelé Père de la vertu et de la sagesse. L’Apôtre dit en effet que « le Christ est la vertu de Dieu et la sagesse de Dieu (I Cor., I, 24 )». De là quelques-uns des nôtres ont déduit le raisonnement suivant contre ceux des Ariens qui ont les premiers attaqué la foi catholique. Arius aurait dit, à ce qu’on rapporte : S’il est Fils, il est né; s’il est né, il! a eu un temps où il n’était pas Fils: ne comprenant pas qu’être né de Dieu c’est être éternel, en sorte que le Fils est coéternel au Père, comme la lumière produite et répandue par le feu, naît en même temps que lui, et lui serait coéternelle si le feu était éternel. Aussi plus tard quelques Ariens ont rejeté cette opinion, et ont reconnu que le Fils de Dieu n’a pas commencé dans le temps. Mais dans les discussions que les nôtres soutenaient contre ceux qui disaient : Il fut un temps où le Fils n’était pas, quelques-uns faisaient ce raisonnement : Si le Fils de Dieu est la vertu et la sagesse de Dieu et que Dieu n’ait jamais été sans vertu et sans sagesse, le Fils est donc coéternel à Dieu le Père. Or, l’Apôtre dit que « le Christ est la vertu de Dieu et la sagesse de Dieu »; et d’autre part, affirmer qu’il fut un temps où Dieu n’eut ni Vertu ni sagesse, serait un trait de folie; donc il n’y a jamais eu de temps où le Fils de Dieu n’existât pas.
-
Ce raisonnement nous mènerait nécessairement à dire que Dieu le Père n’est sage que de la sagesse qu’il a engendrée, et n’est point sagesse par lui-même. Or, s’il en est ainsi, si le Père n’est point lui-même sagesse, mais seulement Père de la sagesse, il reste à savoir comment, le Fils étant appelé Dieu de Dieu, lumière de lumière, on pourra aussi l’appeler sagesse de sagesse. Dans cette hypothèse, pourquoi le Père ne serait-il pas aussi appelé le Père de sa grandeur, de sa bonté, de son éternité, de sa toute-puissance, de sorte qu’il ne serait pas lui-même sa propre grandeur, sa bonté, son éternité, sa toute-puissance, mais qu’il serait simplement grand de la grandeur, bon de la bonté, éternel de l’éternité, tout-puissant de la toute-puissance qui est née de lui, absolument comme il ne serait point sage de sa sagesse, mais de la sagesse qui est née de lui? Dans ce cas, si réellement Dieu est seulement le Père de sa grandeur, de sa bonté, de son éternité, de sa toute-puissance, il ne faudrait pas reculer devant la nécessité d’admettre, en dehors de l’adoption de la créature, beaucoup de fils de Dieu coéternels au Père.
A cette objection on répond sans peine que, nommer beaucoup d’attributs divins, ce n’est pas supposer que Dieu soit le père de beaucoup de fils coéternels, pas plus qu’on ne suppose qu’il est doublement Père, quand on dit que le Christ est la vertu de Dieu et la sagesse de Dieu car la vertu est la même chose que la sagesse, et la sagesse la même chose que la vertu. On peut donc dire aussi que la grandeur et tous les autres attributs que nous avons mentionnés et ceux que l’on peut mentionner encore, sont la même chose que la vertu. (434)