4.
Maintenant, que ces orgueilleux hérétiques s’élèvent, s’ils en ont l’audace, contre l’humilité de ce discours. Qu’avez-vous à y opposer, vous surtout, Donatistes insensés, que nous rappelons de tous nos voeux à la paix et à l’unité de la sainte Eglise, car c’est là seulement que vous trouverez le salut? Vous nous opposez sans cesse les lettres de Cyprien, la doctrine de Cyprien, le concile de Cyprien; mais puisque vous invoquez l’autorité de Cyprien en faveur de votre schisme, pourquoi donc ne l’imitez-vous pas dans son amour sincère pour la paix de l’Eglise? Personne n’ignore que la sainte Ecriture, tant de l’Ancien que du Nouveau Testament, est renfermée dans des termes précis et certains, qu’elle jouit d’une autorité bien supérieure à celle des écrits épiscopaux, et qu’il n’est permis de révoquer en doute aucune de ses propositions , dès qu’il est certain qu’elle l’a formellement exprimée. Quant aux lettres épiscopales écrites depuis la fixation du canon, elles peuvent être discutées, soit par tel ou tel docteur plus habile, soit par les autres évêques, soit par les conciles, toutes les fois que la vérité paraît y recevoir quelque atteinte. D’un autre côté, les conciles particuliers qui se tiennent dans les provinces doivent évidemment céder devant l’autorité des con-cites universels; ces derniers enfin reçoivent parfois des conciles postérieurs certains développements à mesure que la vérité se fait jour et se développe selon le besoin des époques et des siècles. Or, toutes ces améliorations restent parfaitement étrangères à toute inspiration d’un orgueil sacrilège, à tout sentiment d’arrogance , à toute inspiration de jalousie, et concordent très-bien avec la sainte humilité, avec la paix catholique et la charité chrétienne.