6.
On me dira peut-être: Pourquoi mettre de côté nos mutuelles allégations, puisque, même en en tenant compte, vous n'avez rien à craindre pour votre communion? C'est que pour trouver la sainte Eglise je ne veux point invoquer les renseignements humains, mais les oracles divins. Si en effet les saintes Ecritures me montrent que l'Église ne se trouve qu'en Afrique ou chez quelques Cutzupitains ou à Rome, chez quelques Montanistes, ou dans la maison et le domaine d'une femme espagnole, quoi que l'on puisse me citer d'après d'autres écrits, c'est chez les Donatistes que se trouve la véritable Eglise. Si l'Écriture limite l'Église à quelques Maures de la province de Césarée, passons aux Rogatistes. Si d'après les livres saints elle est chez quelques Tripolitains et Byzacènes et chez quelques habitants de la Province, ce sont les Maximianistes qui la composent. N'existe-t-elle que chez les Orientaux, cherchons-la parmi les Ariens, les Eunomiens, les Macédoniens et autres sectes de l'Orient. Et comment énumérer les hérésies éparses dans les différentes nations? Mais n'est-ce pas d'après les témoignages divins et canoniques qu'il faut chercher l'Église parmi les nations? et alors, quoi que puissent alléguer, quelques témoignages que puissent produire ceux qui disent: « Le Christ est ici, le Christ est là », nous écouterons plutôt la voix de notre Pasteur, si nous sommes ses disciples. Il nous dit: « Ne les croyez point1 ». Ces sectes répandues parmi les nations ne se trouvent pas là où est l'Église; et au contraire, cette Eglise universelle se trouve là même où elles sont. Nous la chercherons donc dans les Ecritures saintes et canoniques.
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Matt. XXIV, 23. ↩