XL.
C'est pour chacun d'entre nous une grande et glorieuse consolation, de nous voir accusés avec l'Église par les ennemis de l'Église. Toutefois, nous ne devons pas confondre la cause de l'Église avec celle des hommes que nos adversaires poursuivent de leurs calomnies. Quels qu'aient été personnellement Marcellin, Marcellus, Silvestre, Melchiade, Mensurius, Cécilianus et les autres victimes de la haine de nos ennemis, cette question de personne ne préjuge absolument rien contre l'Église catholique, répandue sur toute la terre. Leur innocence ne sera jamais notre propre couronne; nous ne serons jamais condamnés pour leur propre iniquité. S'ils ont été des saints, c'est qu'ils ont été, dans l'aire catholique, purifiés comme le bon grain; s'ils ont été pécheurs, ils ont subi, dans l'aire catholique, la destinée de la paille. Cette aire peut renfermer tout à la fois les bons et les pécheurs; en dehors d'elle on ne saurait être bon. Quiconque, par le vent de l'orgueil, est séparé de cette aire comme l'est une paille légère, de quel droit viendra-t-il calomnier l'aire du père de famille, et lui faire un. crime d'y renfermer la paille mêlée avec le bon grain ?