33.
« Quant à la confusion ressentie par les premiers hommes, et quant au vêtement dont ils se couvrirent », pourquoi nous rappeler que « vous n'en avez parlé que dans le sens exprimé par l'apôtre saint Paul ? » N'appelez-vous pas « plus dignes de respecta les membres que l'Apôtre appelle « déshonnêtes ? » Mais je me suis déjà suffisamment expliqué sur ce point. Vous recourez ensuite, et sans plus de profit, à Balbus et aux écrits des philosophes ; ce Balbus peut-il donc vous rendre éloquent, lorsque vous ne savez que dire sur cette confusion des premiers hommes? Si, du moins, vous acceptiez ce qu'il y a de vrai dans certaines maximes des philosophes, vous croiriez avec eux que les voluptés sont pour les méchants une séduction et une pâture continuelles, et que la passion leur a paru être la partie vicieuse de l'âme. Que Bal. bus établisse une distinction entre nos sens et les organes de digestion, il a raison, s'il en. tend par là que nos sens sont plutôt offensés que flattés par les aliments que nous digérions ; voilà pourquoi les organes d'évacuation se trouvent cachés par les parties les plus proéminentes du corps. Cette conformation était absolument la même dans les premiers hommes, et pourtant ils ne rougissaient pas de leur nudité, tandis qu'aussitôt après le péché ils durent voiler, non pas seulement les parties cachées, mais même celles qui l'étaient moins. Plus cet état, au lieu de les frapper d'horreur, les attirait par ses attraits et éveillait votre amie, plus il était du devoir de la pudeur de les couvrir d'un voile épais.