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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra Iulianum l. vi Contre Julien
LIVRE DEUXIÈME. CINQ OBJECTIONS CONTRE LE PÉCHÉ MORTEL.

7.

Saint Grégoire formule ainsi la même pensée: «Notre âme accablée de travaux et d'angoisses, vivement pressée par la chair son ennemie, se réfugie vers Dieu et sait à qui elle doit demander du secours ». Ces paroles pourraient peut-être faire supposer à quelqu'un que saint Grégoire était imbu des folies manichéennes sur la coexistence éternelle des deux principes ennemis. Eh bien ! remarquez vous-même comme il est parfaitement d'accord avec ses confrères et collègues, quand il enseigne que, si l'esprit convoite contre la chair, c'est uniquement afin que tous deux retournent à leur auteur après le long et sérieux combat de cette vie, dans lequel gémit et souffre la vie de tous les saints. En effet, voici ce que nous lisons dans son livre apologétique : « Je passe sous silence ces blessures que nous font à nous-mêmes nos propres vices et nos passions. Jour et nuit nous ressentons en nous les aiguillons de feu de ce corps d'humilité, de ce corps de mort. Tantôt en secret, tantôt publiquement, les charmes trompeurs des choses visibles qui nous entourent nous provoquent et nous a irritent; cette boue infecte à laquelle nous adhérons ne semble-t-elle pas distendre ses veines afin d'exhaler avec plus d'abondance son souffle fétide? Et puis, la loi du péché qui est dans nos membres se met en révolte contre la loi de notre esprit; elle voudrait a traiter en esclave cette imagination royale qui est en nous, afin de mêler à ses dépouilles tout ce que nous tenons de la munificence divine et de notre première condition. Voilà pourquoi c'est à peine si, malgré la direction imprimée par une longue et a sérieuse étude de la philosophie, malgré le souvenir, se réveillant peu à peu, de la a noblesse de son âme, l'homme peut encore e recueillir les rayons de cette lumière qui est unie dans sa personne à cette boue grossière et ténébreuse, c'est à peine s'il peut en faire rejaillir l'éclat jusqu'à Dieu. Pourtant si, dans sa miséricorde, Dieu vient au secours de sa faiblesse, il se rappellera également sa bassesse et sa grandeur, pourvu cependant que, par une méditation longue et assidue, il s'habitue à tenir ses regards fixés vers le ciel, et à soulever cette partie matérielle qui lui est unie par des liens si étroits, et qui tend sans cesse à l'entraîner, «par son propre poids, vers les choses de la terre et des sens1 ». Reconnaissez, Julien, l'unanimité de ces voix catholiques, et cessez de vous mettre en désaccord avec elles. Quand saint Grégoire s'écrie : «Nous sommes attaqués au dedans de nous-mêmes par nos propres vices et par nos passions; jour et nuit nous ressentons en nous les aiguillons de feu de cette chair d'humilité, de ce corps de mort », c'est un homme baptisé qui parle, et il parle d'hommes baptisés. Quand il rappelle « que la loi du péché qui est dans nos membres se révolte contre la loi de notre esprit », c'est un homme baptisé qui parle, et il parle d'hommes baptisés. Ce combat de la chair et de l'esprit, c'est le combat des chrétiens, et non pas des juifs infidèles. Si vous ne combattez pas, croyez; si vous combattez, sachez pourquoi, et que ce combat vous serve à refouler pour toujours l'orgueil révolté de l'erreur pélagienne. Maintenant du moins, voyez-vous, comprenez-vous, sentez-vous que le baptême procure la rémission de tous les péchés, ce qui n'empêche pas les vices d'allumer une sorte de guerre civile dans le coeur de ceux qui ont été baptisés? Ces vices d'ailleurs ne sont pas des péchés, tant que la concupiscence devenue maîtresse n'a pas entraîné l'esprit à des oeuvres illicites, tant qu'elle n'a pas conçu et enfanté le péché. D'un autre côté, ces vices ne sont pas en dehors de nous; c'est en nous-mêmes que nous les trouvons; c'est en nous-mêmes que nous devons les combattre et les convaincre; ce sont nos propres vices; nos propres passions, que nous devons enchaîner, étouffer et guérir ; mais qu'ils sont dangereux quand ils se voient poursuivis par le remède ! Sans doute, ces vices diminuent de plus en plus, à mesure que nous nous avançons vers la perfection; cependant leur mort n'est jamais complète tant que nous vivons ici-bas. Ils ne périront réellement que quand l'âme pieuse se séparera du corps, et sans espoir pour eux de reparaître à la résurrection.


  1. S. Grég. de Naz, Dans la première Apologie de sa fuite. ↩

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Contre Julien

Inhaltsangabe

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