11.
Nous lisons également dans le second livré des Paralipomènes : « Le Seigneur est avec vous, lorsque vous êtes avec lui, et si vous le cherchez, vous le trouverez; mais si vous l'abandonnez, il vous abandonnera1 ». Ces paroles prouvent clairement l'existence du libre arbitre. Or, ceux qui soutiennent que la grâce nous est donnée selon nos mérites, voudraient conclure de ce passage que notre propre mérite à nous, c'est d'être avec Dieu, et si Dieu daigne venir avec nous, cette grâce nous est faite en conséquence de notre mérite précédent. De même c'est pour nous un mérite personnel de chercher Dieu, et si Dieu nous donne la grâce de le trouver, c'est en conséquence de notre propre mérite.
Nous lisons encore : « Et toi, mon fils Salomon, connais Dieu, et sache lui obéir dans la perfection de ton coeur et dans la volonté de ton âme ; car le Seigneur scrute le fond des coeurs, et connaît les pensées de l'esprit; si tu le cherches, tu le trouveras, et si tu l'abandonnes, il te repoussera éternellement2 ». Ces paroles prouvent évidemment l'existence du libre arbitre. Mais les Pélagiens veulent trouver le mérite propre de l'homme dans ces mots : « Si tu cherches Dieu », afin de conclure que c'est en conséquence de ce mérite antérieur que la grâce lui est donnée « de trouver Dieu ». Quels efforts ne fout-ils pas pour prouver que la grâce nous est donnée selon nos mérites, c'est-à-dire que la grâce n'est plus la grâce? En effet, comme le dit clairement l'Apôtre, si Dieu ne fait que nous rendre selon nos mérites, « la récompense qui se donne à quelqu'un pour ses oeuvres, ne lui est pas imputée comme une grâce, mais comme une dette3 ».