13.
Bienheureux donc tous ceux qui ont été arrachés à cette condamnation originelle par la puissante efficacité de la grâce divine, car on ne saurait douter qu'en conséquence de cette grâce la Providence leur fournît l'occasion d'entendre l'Évangile; en l'entendant ils croient, et ils persévèrent jusqu'à la fin dans cette foi qui agit par la charité1. Si plus tard il leur arrive de tomber, Dieu leur ménage la correction pour les convertir; quelques-uns, même en dehors de toute correction de la part des hommes, reviennent à la bonne voie qu'ils avaient abandonnée ; d'autres, après avoir reçu la grâce, n'importe à quel âge, se voient soustraits aux périls de cette vie par une mort plus ou moins prématurée. Toutes ces merveilles sont opérées dans ces élus par Celui quia fait d'eux autant de vases de miséricorde; par Celui qui .les a choisis pour les appeler à la grâce dans la personne de son Fils; avant la constitution du monde. « Si c'est par grâce, ce n'est donc point par les oeuvres; autrement la grâce ne serait plus une grâce2 ». En effet, ils n'ont pas été appelés pour ne pas être élus; de là cette parole : « Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus3 » ; comme ils ont été appelés selon le décret de Dieu, ils sont également élus par l'élection de la grâce, et non point en conséquence de leurs mérites antérieurs; ils n'ont pour cela d'autres mérites que la grâce elle-même.