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Nous lisons également dans la seconde épître aux Corinthiens : « Etant venu à Troade pour prêcher l'Evangile de Jésus-Christ, quoique le Seigneur m'y eût ouvert une porte, je n'eus point l'esprit en repos, parce que je n'y rencontrai point mon frère Tite; je pris donc congé d'eux et me dirigeai vers la Macédoine ». De qui prit-il congé, si ce n'est de ceux qui avaient cru, et dans le coeur desquels une porte s'était ouverte à la prédication de l'Evangile? Remarquez ce qui suit : « Du reste, je rends grâce si Dieu qui nous fait toujours triompher en Jésus-Christ, et qui répand par nous en tous lieux l'odeur de la connaissance de son nom. Car nous sommes devant Dieu la bonne odeur de Jésus-Christ; soit à l'égard de ceux qui se sauvent, soit à l'égard de ceux qui se perdent; aux uns une odeur de mort qui les fait mourir, et aux autres une odeur de vie qui les fait vivre ». Voilà dans quel but ces actions de grâces rendues par ce courageux soldat, par cet invincible défenseur de la grâce ; il rend grâces, parce que les Apôtre sont devant Dieu la bonne odeur de Jésus Christ, soit à l'égard de ceux qui se sauvent, soit à l'égard de ceux qui se perdent sous les coups du jugement de Dieu. Comme cette pensée pourrait dépasser les limites de certaines intelligences, il s'abaisse jusqu'à elle et s'écrie: « Qui donc est capable d'un ministère1 ? » Mais revenons à cette porte ouverte, sous la figure de laquelle l'Apôtre nous désigne le commencement de la foi dans les auditeurs. Ces paroles : « Priez aussi pour nous, afin que Dieu nous ouvre une entrée pour prêcher sa parole », ne prouvent-elle pas jusqu'à la dernière évidence que le commencement de la foi est un don de Dieu ? Puisque nous lui demandons ce commencement, c'est donc parce qu'il lui appartient nous l'accorder. Ce don céleste était descend sur cette teinturière de pourpre, à laquelle selon le langage des Actes des Apôtres, « Il avait ouvert l'intelligence, et elle prêta une vive attention à toutes les paroles formulées par l'Apôtre2 ». C'est ainsi qu' elle était appelée afin qu'elle crût. Car Dieu agit comme il le veut dans le coeur des hommes, soit en leur aidant par sa grâce, soit en les frappant dans sa justice, afin que par eux s'accomplisse ce qu'il a prévu dans sa puissance et son décret éternel3.