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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE PREMIER. LES TROIS PREMIERS ARGUMENTS DE JULIEN.

101.

Jul. Toutefois, malgré la contradiction constante qui règne dans tes paroles, que le lecteur éclairé considère ce que tu as enseigné. Admettons avec toi que la volonté peut être appelée libre, alors même qu'elle ne peut vouloir le bien ; tu affirmes que cette volonté est délivrée dans le baptême. Or, dis-moi, en quel sens est-elle délivrée ? Est-ce pour être contrainte à se porter toujours vers le bien, sans qu'elle puisse jamais se porter vers le mal? Ou bien est-ce afin qu'elle puisse diriger ses désirs vers l'un et vers l'autre? Si tu réponds ici : C'est afin qu'elle soit contrainte à vouloir toujours le mal, tu reconnais toi-même combien tu mérites le titre de disciple de Jovinien. Si tu dis au contraire Comment la volonté peut-elle être libre, quand elle est contrainte à vouloir toujours le bien ? je réponds : Comment as-tu dit que la volonté était libre avant le baptême, si elle était contrainte alors à vouloir le mal exclusivement? Si donc tu réponds que la volonté devient libre après le baptême, en ce sens qu'elle peut à la fois commettre et ne pas commettre le péché , tu déclareras par là même que le libre arbitre n'existait pas quand la volonté n'avait pas ce double pouvoir. Tu es enfermé de toutes parts dans les piéges qu'ont tendus tes propres subtilités ; la volonté était libre avant le baptême; elle possédait la faculté de faire le bien comme elle possédait la faculté de faire le mal ; et tous les discours pompeux par lesquels tu t'efforces de persuader l'existence du mal naturel, ne serviront qu'à rendre ta confusion plus éclatante.

Aug. Le lecteur verra que j'ai déjà répondu ci-dessus aux accusations par lesquelles tu me déclares disciple de Manès et de Jovinien; je laisse à ton intelligence d'élite le soin de voir comment tu peux dire que celui dont, suivant nous, la volonté est préparée par le Seigneur, acquiert une volonté si fermement établie dans le bien qu'elle est contrainte à vouloir ce qui est bon (ce qui assurément n'a rien de commun avec notre doctrine.) En effet, être contraint , ce n'est plus vouloir d'une volonté libre ; quoi de plus absurde que de prétendre que l'on veut sans le vouloir ce qui est bon? Considère aussi quelle idée tu te formes de la nature de Dieu, quand, homme toi-même, tu enseignes que l'homme est contraint à vouloir le bien dès qu'il ne peut vouloir le mal. Est-ce que Dieu est contraint à vouloir le bien, parce que, étant absolument immuable, il ne peut vouloir le mal? La nature humaine, quoique susceptible de changements, est bonne en tant qu'elle a été créée; non-seulement elle a été exempte de vice dans sa formation, mais alors même que le vice l'a rendue mauvaise, elle conserve la faculté de faire le bien, elle peut encore devenir bonne. Cette maxime, conforme à la vérité, détruit les rêveries mensongères des Manichéens. D'autre part, dans le baptême tous les péchés sont tellement remis par la grâce de Dieu (par laquelle aussi l'homme dont le Seigneur a préparé la volonté est amené à recevoir le baptême lui-même) que désormais, quoique l'esprit de l'homme convoite contre la chair pour empêcher celle-ci de consentir à l'iniquité, cependant la chair à son tour convoite contre l'esprit pour empêcher celui-ci de faire ce qu'il veut. L'homme, en effet, a la volonté d'être exempt de cette concupiscence de la chair, mais il n'a pas le pouvoir d'en être délivré présentement ; c'est pourquoi aujourd'hui il gémit en lui-même, attendant l'adoption, la rédemption de son propre corps[^1], au jour où il aura encore une chair, mais où il n'aura plus le pouvoir de pécher. Maintenant donc, non-seulement il peut commettre le péché après le baptême, mais, lors même qu'il résiste sincèrement à la convoitise de la chair, il est encore parfois entraîné par elle à donner son consentement, et commet certains péchés qui, bien que véniels, n'en sont pas moins des péchés véritables; c'est pourquoi il a toujours sujet de dire dans cette vie : « Pardonnez-nous nos offenses[^2] ». Cette vérité catholique est une réfutation des vaines erreurs de Jovinien. Mais l'une et l'autre, c'est-à-dire cette maxime que nous enseignons contre Manès, et cette vérité que nous enseignons contre Jovinien, confondent à la fois votre hérésie et vos calomnies.

  1. Rom. VIII, 23.

  2. Matt. VI, 12.

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Contre la seconde réponse de Julien

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