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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE PREMIER. LES TROIS PREMIERS ARGUMENTS DE JULIEN.

133.

Jul. Les Juifs se glorifiaient de l'observation des rites sacrés et de l'offrande des sacrifices, ils estimaient par là même que les autres nations, dont aucun rite légal n'avait opéré la consécration, né pouvaient être tout d'un coup admises dans leur société et ne devaient pas recevoir cette faveur; saint Paul veut, par ces paroles, leur apprendre que, quoique l'essence de la justice eût été renfermée dans ces observances légales, Dieu a cependant le pouvoir de faire un certain échange de peuples, en rejetant ceux qu'il veut et en appelant ceux qu'il lui plaît. Prenant ensuite la parole au nom des Juifs, il répond à cela que désormais on ne doit plus rien réclamer de la volonté humaine, puisque Dieu « a pitié de qui il veut, et endurcit qui il lui plaît ». Il réplique alors en son nom personnel : « O homme, qui es-tu, pour contester avec Dieu? » Puis il cite un texte du prophète Isaïe : « Est-ce que le vase dit à celui qui l'a façonné : Pourquoi m'as-tu fait ainsi? » Et il ajoute lui-même : « Ou bien le potier n'a-t-il pas le pouvoir de faire d'une même masse d'argile un vase d'honneur et un autre d'ignominie[^4] ? » Et voici le sens de ses paroles : Parce que j'ai fait l'éloge de la volonté de Dieu, et que j'ai montré tout le prix de sa grâce, quand j'ai dit qu'il fait miséricorde à tous ceux dont il a eu pitié ; toi, ô Juif, tu as porté contre moi cette accusation calomnieuse, que la conséquence naturelle de l'éloge fait par moi de la volonté et de la puissance de Dieu, c'est la négation de la justice de ce même Dieu ; et parce que j'ai dit: Il fait ce qu'il veut, tu as conclu de là que l'on ne doit plus rien réclamer de la volonté humaine, puisque c'est Dieu qui fait tout conformément à sa volonté propre, tandis que la majesté de ce nom adorable interdisait absolument toute discussion. Car, si j'avais dit : Dieu fait ce qu'il est obligé de faire en vertu des lois de sa justice, laquelle juge des mérites de chacun, tu n'aurais apporté aucune objection semblable à celle que tu me fais ici; mais parce que j'ai dit : Dieu fait ce qu'il veut, tu as cru que je dérobais à sa justice quelque chose de sa perfection infinie. Or, le sens de ces paroles est identique. En effet, quand je dis de Dieu . Il fait ce qu'il veut, je ne dis pas autre chose que ceci : Il fait ce qu'il doit; car je sais que sa volonté est toujours conforme à son devoir. Et ainsi, quand la volonté est inséparablement unie à la justice, je ne puis nommer l'une d'elles, sans les désigner toutes deux.

Aug. De quelques expressions que tu te serves pour dire que Dieu fait ce qu'il doit, il est certain qu'il ne doit la grâce à personne, qu'il exempte un grand nombre d'hommes du supplice qu'ils ont mérité par leurs oeuvres mauvaises, et qu'il leur accorde des grâces qui ne sont dues à aucune bonne oeuvre accomplie par eux. Que devait-il, en effet, à ce même apôtre saint Paul, quand, n'étant encore que Saul, il persécutait l'Eglise? lui devait-il autre chose qu'un châtiment? Si donc Saul fut renversé par une voix descendue du ciel, s'il fut frappé d'aveuglement, s'il fut, attiré irrésistiblement vers la foi à la ruine de laquelle il travaillait[^1]; sans aucun doute Dieu lui accorda en cela une faveur gratuite, non pas une récompense à laquelle il avait droit; et il se trouva ainsi être du nombre de ces restes du peuple d'Israël, dont il dit dans son épître aux Romains : « De même aussi dans ce temps, un reste a été sauvé selon l'élection de la grâce; mais, si c'est par la grâce, ce n'est donc point par les oeuvres ; autrement la grâce n'est plus une grâce[^2] ». Pareillement, Dieu devait-il autre chose qu'un châtiment à ceux à qui il disait : « Ce n'est point à cause de vous que j'agis ainsi, ô maison d'Israël, mais à cause de mon nom dont vous avez souillé la sainteté parmi les nations? » Ainsi, il déclare que c'est lui-même qui accomplit en eux leurs bonnes oeuvres; mais il les accomplit à cause de son nom qu'ils ont profané, non pas à cause d'eux-mêmes, par qui cette profanation a été commise : s'il voulait agir suivant ce qu'ils méritent, il leur ferait subir le châtiment qui leur est du, il ne leur donnerait pas la grâce à laquelle ils n'ont aucun droit. S'il prédit qu'il agira de cette manière, c'est parce qu'il veut les rendre bons, et non point parce qu'ils sont bons réellement, eux qui ont profané la sainteté de son nom. Enfin, il déclare en termes tout à fait explicites, qu'ils accompliront de bonnes oeuvres; mais c'est lui-même qui les leur fera accomplir; car il dit entre autres choses : « Et je vous ferai marcher dans la voie de mes justices, et je vous ferai observer et accomplir mes jugements[^3] ». Certes, la récompense est accordée à ces oeuvres comme une dette : l'accomplissement de celles-ci établit un droit à celle-là; mais la grâce, qui n'est due en aucune manière, précède cet accomplissement dont elle est la cause. Une bonne récompense, dis-je, est due aux bonnes oeuvres des hommes; mais la grâce qui transforme ceux-ci et les rend bons, de méchants qu'ils étaient, cette grâce n'est due en aucune manière. Enfin, toi qui as déclaré que Dieu fait ce qu'il doit, et qui as exalté avec orgueil les mérites de l'homme, dis-moi, je te prie, à quels mérites des enfants il doit le royaume des cieux. Tu diras peut-être qu'il doit cette récompense à sa propre grâce, par le secours de laquelle ils ont pris une seconde naissance. C'est, en effet, parce qu'ils ont reçu cette grâce, qu'ils méritent alors d'entrer dans son royaume; mais cette grâce même qu'il donne à ceux qu'il veut régénérer, il ne la doit absolument à aucun mérite de leur part. C'est pour cela que votre Pélage, dans l'assemblée des évêques de Palestine, fut contraint, pour échapper lui-même à la condamnation, de condamner ceux qui enseignent que la grâce de Dieu nous est donnée suivant nos mérites; et sans aucun doute il a, par le fait même, prononcé ta condamnation et la sienne propre, puisque vous n'avez pas cessé d'enseigner cette doctrine. C'est de cette grâce véritable, c'est-à-dire véritablement gratuite, et qui n'est due à aucun mérite précédent, que l'Apôtre faisait l'éloge, quand il disait: «Avant qu'ils fussent nés et qu'ils eussent fait ni aucun bien, ni aucun mal; afin que le décret de Dieu demeurât ferme selon son élection ». C'est de cette élection qu'il est dit encore ailleurs : « Un reste a été sauvé par l'élection de la grâce; mais, si c'est par la grâce, ce n'est donc point par les oeuvres : autrement, la grâce ne serait plus une grâce». Voilà pourquoi, après avoir dit ici : « Afin que le décret de Dieu demeurât ferme selon son élection », il ajoute aussitôt : « Non pas à cause de leurs oeuvres, mais par la volonté de celui qui appelle, il fut dit : L'aîné servira sous le plus jeune[^5] ». Tu réclames contre ce témoignage éclatant de la vérité, et tu dis : « Pour confondre l'arrogance des circoncis, l'apôtre saint Paul, sous le nom de grâce, traite uniquement de la puissance de Dieu ». Ces paroles, que ta main a écrites, signifient-elles autre chose que ceci : Pour confondre l'arrogance des circoncis , l'Apôtre tient un langage contraire à la vérité, en disant que Jacob a été aimé, non pas à cause de ses oeuvres; tandis qu'en réalité ses oeuvres ont été la cause de l'amour dont il a été l'objet, parce qu'il était « doux et paisible, obéissant aux ordres de ses parents et s'exerçant avec ardeur à la pratique de la sainteté[^6]». Tu ne comprends pas qu'il a été aimé, non point parce qu'il possédait ces qualités ou parce qu'il devait les posséder ; mais qu'il a possédé ces qualités précisément parce qu'il avait été aimé. Rougis de tes propres paroles : l'Apôtre ne ment point, Jacob n'a pas été aimé par suite de ses oeuvres; car si cet amour a été pour lui une faveur gratuite, il n'a pas été le prix de ses oeuvres : Jacob a été aimé par une faveur gratuite, et c'est par l'effet de cette même grâce qu'il a dû accomplir une multitude de bonnes oeuvres. Par compassion pour toi-même, ne te rends pas l'ennemi de cette grâce.

  1. Rom. IX, 18, 20, 21.

  2. Act. IX.

  3. ROM. XI, 5, 6.

  4. Ezéch. XXXVI, 22, 27.

  5. Rom. IX, 11-13.

  6. Ci-dessus, ch. CXXXII.

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Contre la seconde réponse de Julien

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