27.
Jul. Qu'on mette donc fin à cet amour effréné des explications arbitraires ; qu'on soit bien persuadé que des paroles ne sauraient porter aucun préjudice à la justice manifeste de Dieu; si ces paroles sont d'une personne ayant un droit incontestable à la vénération, qu'on les défende en les expliquant d'une manière conforme à la justice divine; si au contraire elles viennent d'un auteur qu'on puisse contredire librement, on doit les rejeter même sans avoir essayé de les éclaircir. La discussion actuelle a donc pour objet le jugement de Dieu, de qui il est dit : « Dieu est fidèle, et il n'y a en lui aucune injustice; le Seigneur Dieu est juste et saint[^1] ». Et ailleurs : « Le Seigneur est juste et il a aimé la justice ; il a abaissé sur l'équité ses regards bienveillants[^2] ». Et encore : « Tous vos jugements sont équité[^3] ». Il y a, dans les volumes sacrés, une infinité de témoignages éclatants en faveur de la justice divine , quoique jamais cette justice n'ait été révoquée en doute, soit par les Gentils, soit par les hérétiques, si ce n'est par les Manichéens et par les partisans de la transmission du péché.
Aug. Par un effet de cette justice un joug accablant pèse sur les enfants d'Adam dès le jour où ils sortent du ventre de leur mère; celui qui nie l'existence du péché originel affirme par là même que cela est tout à fait injuste. [^4]
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Deut. XXXII, 4.
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Ps. X, 8.
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Id. CXVIII, 172.
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Eccli. XL, 1.