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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE TROISIÈME. LE TROISIÈME LIVRE DE JULIEN.

178.

Jul. Qu'elle est fille du péché et mère d'autres péchés ; et que c'est d'elle que l'Apôtre se plaint en ces termes dans l'épître aux Romains : « Je sais que le bien n'habite pas dans ma chair » ; « Je ne fais pas le bien que je veux; et je fais ce que je hais[^1] » tandis que, suivant l'interprétation constante des catholiques, saint Paul parle ici, non pas d'une nature abominable en elle-même, mais des habitudes perverses.

Aug. Oseras-tu bien, afin de pouvoir te dire catholique, refuser ce titre à Ambroise? Les hommes mêmes que vous avez pu séduire par vos vains discours et infecter de vos erreurs, n'ont pas encore tellement perdu l'habitude du langage sérieux qu'ils soient capables d'accepter sans rougir une pareille énormité. Prête-moi donc un moment ton attention. Ni vous, ni les Manichéens, ni nous-mêmes ne révoquons en doute le fait d'une lutte permanente dans le coeur de l'homme entre la chair et l'esprit; le fait de cette lutte au sujet de laquelle l'Apôtre a écrit ces paroles: « Je sais que le bien n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair; car je trouve en moi la volonté, mais non pas le moyen d'accomplir le bien », et d'autres semblables ; mais surtout celles-ci dont le sens est encore bien plus explicite: « La chair a des désirs contraires à ceux de l'esprit, et l'esprit a des désirs contraires à ceux de la chair; car l'esprit et la chair sont opposés l'un à l'autre, de telle sorte que vous ne faites pas ce que vous voulez[^2] » ; mais quelle est l'origine de cette lutte permanente dans le coeur de l'homme? C'est ici que nous cessons d'être d'accord, parce que vous, les Manichéens et nous-mêmes, nous répondons chacun d'une manière différente à cette question. Mais afin de ne point paraître faire acte de présomption ou de supercherie en affirmant que notre réponse est ici conforme à la doctrine catholique, laissons parler Ambroise, dont, suivant le témoignage qui lui a été rendu par votre Pélage lui-même, les ennemis n'ont jamais osé attaquer ni la foi, ni le sens exquis pour l'interprétation des Écritures. Ambroise donc enseigne que cette lutte entre la chair et l'esprit est née dans notre nature par suite de la prévarication du premier homme[^3]; vous, au contraire, vous attribuez cette lutte à la force des habitudes; les Manichéens, enfin, soutiennent que cette lutte est la conséquence de l'union intime de deux natures éternelles l'une comme l'autre, c'est-à-dire de la nature bonne et de la nature mauvaise. Je pourrais dire que ceux qui veulent continuer à mériter le titre de catholiques peuvent déjà choisir parmi ces trois réponses celle qu'ils jugeront à propos. Car je ne dois pas craindre que personne, après avoir repoussé la réponse des Manichéens, préfère la vôtre à celle d'Ambroise. Pour comprendre combien votre langage est dénué de fonde. ment quand vous déclarez que ce mal naît de la force des habitudes, il suffit de considérer que tous les hommes sont assujettis à ce mal dès le premier instant de leur existence. Dès qu'une personne commence à avoir l'usage de ta raison, si elle dédire mener une vie chaste, elle sent aussitôt s'éveiller en elle et résister à ses propres désirs la concupiscence de la chair, que l'âge avait tenue comme assoupie jusqu'alors ; et, ou bien cette personne se laisse vaincre et entraîner au péché; ou bien, si la piété règne dans son coeur, elle lutte, aidée du secours divin, coutre cette concupiscence, de peur de consentir aux suggestions de celle-ci. Au reste, si vous ne voulez pas admettre cette doctrine, pourquoi déchargez-vous sur moi le poids de votre colère? Mettez les Manichéens aux prises avec Ambroise ; et, après avoir assisté vous-mêmes à ce combat, nommez librement, si vous êtes catholiques , le parti auquel vous accordez vos suffrages. Je ne doute point que dans ce cas vous ne proclamiez Ambroise vainqueur Mais en réalité vous n'êtes point catholiques, et nous n'attendons pas moins , avec une sécurité pleine et entière, l'issue de ce combat; car nous avons la certitude qu'Ambroise remportera la victoire sur les Manichéens et sur vous-mêmes.

  1. Rom. VII, 18, 15.

  2. Galat. V, 17.

  3. Liv. VII sur saint Luc, XII.

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Contre la seconde réponse de Julien

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