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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE CINQUIÈME. LE CINQUIÈME LIVRE DE JULIEN.

4.

Julien. Il est donc incontestable que notre tâche est remplie de la manière la plus complète et la plus absolue: c'est pourquoi nous devons dire ici les raisons qui nous déterminent à poursuivre le développement de cet ouvrage. Que le lecteur sage et éclairé comprenne bien que nous aurions désiré être bref et concis, mais que la nature même de la cause dont nous avons entrepris la défense ne nous a pas permis d'extirper aussi rapidement que nous l'aurions souhaité une erreur dont les racines avaient pu, grâce à la connivence des puissants du siècle, se propager et se répandre au loin. Ce n'est donc point. sans motif que nous continuons d'écrire. J'ose espérer qu'avec le secours de Jésus-Christ il arrivera un moment où il ne sera plus permis de penser qu'une ramification quelconque de l'impiété dont nous nous sommes déclarés les adversaires, ait été ou recherchée négligemment, ou découverte partiellement, ou frappée avec mollesse. Nous ne pouvons, nous rie devons pas désespérer de voir le temps apaiser complètement la tempête soulevée contre nous et l'autorité des sages mettre fin à ces cris dont le vulgaire ignorant et outrageux nous poursuit aujourd'hui ; mais il s'agit moins ici des vœux formés par nous que de la sainteté des motifs qui nous font agir; car, quel que soit le succès réservé à nos efforts, une chose du moins demeurera au-dessus de toute contestation, savoir : la droiture de nos intentions et la pureté de notre foi. Loin de nous la pensée de courir après les applaudissements populaires. Nous connaissons trop l'exemple admirable qui nous fut donné, à Babylone, par ces trois enfants qu'un roi, ivre d'orgueil, voulut contraindre à adorer sa statue, mais qui résistèrent avec un courage invincible et qui ne reçurent aucune atteinte des flammes de cette fournaise ardente allumée pour les dévorer en punition de leur fidélité au culte du vrai Dieu ; ils firent une réponse digne de la sainteté de leur foi et de l'héroïsme de leur courage : « O roi », dirent-ils, « Dieu est assez puissant pour nous délivrer de cette fournaise ; mais alors même qu'il ne nous délivrerait pas, sache que nous n'adorons point tes dieux et que nous ne nous prosternons point devant la statue que tu as érigée[^1] ». En même temps qu'ils affirment leur inébranlable résolution, ils expriment un voeu éminemment saint; mais ce voeu n'ôte rien à la fermeté de leur résolution. O force admirable de leur foi ! Bien loin qu'ils se laissent abattre par le désespoir, leur constance n'est pas même suspendue un seul instant par la vivacité de leur désir: ils expriment un voeu, mais ils ne perdent pas pour cela l'ordre établi par la Providence; ils ne repoussent pas les consolations que leur offre l'espoir de leur délivrance, mais en présence d'un acte de justice à accomplir, la considération de leur soulagement personnel devient à leurs yeux une chose tout à fait secondaire. Il est certain, disent-ils, que notre Dieu peut nous délivrer; mais il n'est pas certain qu'il le veuille et dans l'incertitude où ils sont de ce que Dieu fera ou ne fera pas à leur égard, ils persévèrent dans leur résolution inébranlable de mépriser les idoles et de supporter les supplices. Au Seigneur de voir si notre délivrance peut être utile à nos frères; pour nous, disent-ils, nous demandons seulement que la fermeté invincible de notre foi nous conserve la vraie félicité : celui-là donc n'est pas absolument obligé de rechercher le repos et les douceurs de la vie, dont l'adversité sert la gloire et les intérêts les plus chers. D'après cette règle que nous ont laissée de si illustres maîtres, nous comprenons, nous aussi, que la prospérité ne doit être l'objet de nos vœux que dans une mesure très-réservée, mais que; par rapport aux dogmes de la foi, nous devons nous y attacher avec une persévérance qui ne se démente jamais : nous souhaitons assurément de voir s'apaiser la fureur des persécuteurs, afin que nous puissions alors venir au secours des peuples; mais si nos veaux à cet égard ne s'accomplissent pas, nous n'en sommes pas moins résolus fermement à affronter ce qu'il y a de plus amer dans les injures et dans les supplices plutôt que de ne pas repousser de toute l'énergie de nos âmes la doctrine impure et ignoble du manichéisme.

Augustin. Nous vous avons souvent avertis, et toutes les fois qu'il nous paraîtra opportun de le faire, nous ne cesserons de vous redire que vous prêtez un appui décisif aux Manichéens, quand vous refusez d'attribuer à un juste jugement de Dieu et de considérer comme un châtiment du péché originel ce joug qui pèse si lourdement sur les enfants d'Adam dès le jour où ils sortent du sein de leur mère[^2]; car par là vous autorisez ces hérétiques à introduire celte autre nature mauvaise qui n'a de réalité que dans leurs rêveries insensées. Maintenant, puisque vous êtes tellement forts que, non sans faire un acte de modestie merveilleuse, vous vantez les « voeux modérés » que vous formez de «voir s'apaiser la fureur des persécuteurs afin que vous puissiez venir au secours d'une multitude de peuples », je te demanderai si c'est de la part de Dieu que vous souhaitez l'accomplissement de ce veau. Si tu réponds négativement, je te dirai que ce n'est point là un veau chrétien; si tu me réponds affirmativement, je te demanderai comment vous pouvez espérer que le Seigneur exauçant vos veaux vous accordera cette faveur, de vous concilier la bienveillance et l'affection des coeurs humains qui sont aujourd'hui remplis de haine contre vous ? Si vous croyez que Dieu opère de semblables merveilles, vous avez fait des progrès réels; il a déjà commencé à vous convertir, à vous faire subir une heureuse transformation. Attachez-vous à cette vérité, je vous prie, qu'elle soit sans cesse présente à votre esprit, et confessez enfin que le Dieu tout-puissant opère dans le coeur des hommes le vouloir et les changements les plus merveilleux : en cela vous reconnaîtrez les effets de sa miséricorde et de sa libéralité infinie; et quand vous ne le verrez point opérer ces heureuses transformations,vous adorerez ses jugements impénétrables, mais toujours justes. Eh ! puisse-t-il, par une opération semblable de sa toute-puissance et de sa miséricorde, exaucer les voeux que nous formons nous-mêmes et vous ramener à la foi catholique, comme il y a ramené Turbantion, qui, naguères encore, partageait vos erreurs, et qui est aujourd'hui un des nôtres !

  1. Dan. III, 17, 18.

  2. Eccli. XL, 1.

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Übersetzungen dieses Werks
Contre la seconde réponse de Julien

Inhaltsangabe

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