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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE CINQUIÈME. LE CINQUIÈME LIVRE DE JULIEN.

16.

Julien. Mais poursuivons. Après avoir donc gardé un silence prudent au sujet de l'exemple d'Abraham que je lui avais opposé, il s'est efforcé d'établir que, avant qu'Abimélech fût , par suite des prières d'Abraham, ainsi que nous l'apprend l'Ecriture, guéri avec ses femmes et rendu apte à accomplir l'oeuvre de la génération, dont il avait été rendu incapable par un châtiment céleste, on peut croire que ses femmes avaient été frappées de stérilité non pas en ce sens que les flammes de la concupiscence avaient été éteintes en elles, mais en ce sens que leurs organes avaient été atteints d'une maladie[^1] : comme si nous avions affirmé et soutenu positivement que la guérison de ces femmes avait consisté en ce que le foyer de la convoitise naturelle avait été rallumé en elles. En invoquant ces témoignages de l'Ecriture, au contraire, je n'avais entendu prouver qu'une seule chose, c'est que, d'une part, l'usage du mariage, toujours impossible en dehors des mouvements de la concupiscence, leur avait été enlevé par un châtiment de la colère de Dieu, puis rendu par un acte de la miséricorde de ce même Dieu, soit que celui-ci eût fait disparaître les obstacles, soit qu'il eût fait renaître les désirs ordinaires; mais que, d'autre part, on ne devait pas pour cela considérer comme étant l'œuvre du démon, mais bien comme étant l'oeuvre de Dieu, une créature qui, douée d'organes inflammables à la vérité, mais innocents en eux-mêmes, ne devient coupable que par la manière excessive dont elle cède aux. convoitises de sa chair, non point par le fait seul qu'elle y cède.

Augustin. Qui ne comprend que si, par un châtiment de la colère divine, le corps de ces femmes se trouva momentanément incapable d'accomplir ]'oeuvre charnelle , et par là même de procréer des enfants, puisque cette procréation ne saurait s'accomplir en dehors de cette oeuvre, sitôt que l'obstacle fut levé elles recouvrèrent la faculté de concevoir telle qu'elle existe dans le corps de cette mort, c'est-à-dire subordonnée à l'aiguillon de la concupiscence? Car lorsque les corps sont guéris, ils rentrent précisément dans le même état auquel ils se trouvèrent réduits lorsque la nature humaine fut souillée par le péché et tous les hommes condamnés à mourir. Quant au corps de cette vie où l'homme ne devait point mourir s'il n'eût commis le péché, il est hors de doute que la condition de ce corps était tout à fait différente: ou bien ce corps n'était assujetti à aucun mouvement de concupiscence, ou bien ces mouvements n'étaient pas ce qu'ils sont aujourd'hui et la chair ne convoitait point contre l'esprit; l'homme ne se trouvait point dans la nécessité ou de se laisser subjuguer par les désirs charnels, ou de lutter contre eux ; la première hypothèse eût été contraire à la sainteté, la seconde à la paix de cet heureux séjour. Cesse donc de confondre ces deux vices par un acte digne vraiment de ta perversité hérétique : autre est la vie de l'homme dans ce corps corruptible qui appesantit l'âme; autre serait la vie de ce même homme dans le paradis, s'il eût persévéré dans la droiture qui fut son précieux apanage au moment de sa création. L'union conjugale s'accomplirait alors, puisqu'elle est absolument nécessaire à la procréation des enfants; mais ou bien les organes génitaux obéiraient à l'esprit en dehors de tout mouvement de convoitise charnelle ; ou bien, si ces mouvements existaient, ils ne seraient jamais en opposition avec les déterminations de la volupté : dans ces limites la convoitise charnelle n'aurait absolument rien de honteux; les organes du corps, qu'elle solliciterait ou qu'elle mettrait en mouvement par son aiguillon, ne devraient point, à proprement parler, être qualifiés de honteux; il ne serait même point nécessaire de les voiler, ainsi qu'il est arrivé après le péché et uniquement en punition du péché, si nous en croyons le témoignage de Dieu lui-même. « Qui t'a appris que tu es nu ? » dit-il au premier homme ; « tu le sais uniquement parce que tu as mangé du fruit de l'arbre dont je t'avais défendu de manger[^2] ». En d'autres termes, ta nudité ne t'aurait pas été révélée si tu n'avais point transgressé ma loi? Mais comment sa propre nudité a-t-elle été révélée à celui qui assurément ne l'ignorait point, sinon en ce sens que l'aiguillon de la concupiscence étant venu jeter le trouble dans ses organes, cet homme a été obligé malgré lui de reconnaître le désordre de sa propre chair et d'en rougir? Car le péché eut précisément pour effet de mettre la partie inférieure de la nature humaine en révolte contre la partie supérieure, c'est-à-dire de faire naître dans la chair des désirs opposés à ceux de l'esprit. Mais tu fermes les yeux à la lumière de l'évidence même, et quand Dieu déclare expressément que l'homme n'aurait point à rougir de sa nudité s'il était demeuré exempt de péché, tu affirmes, toi, que ce même homme aurait rougi de sa nudité, supposé qu'il n'eût point commis le péché. Dieu dit : « Comment as-tu appris que tu étais nu, sinon parce que tu as commis le péché? » Et tu dis, toi (pour rapporter ici les paroles que tu as écrites un peu plus haut) : « L'homme a été dans toutes les parties constitutives de son intégrité formé de telle sorte qu'il n'aurait pu être formé mieux par qui que ce soit : grâce à la sagesse infinie de son auteur, il y a dans son corps des parties honorables et des parties honteuses, afin que la confiance qu'il doit avoir en lui-même soit toujours tempérée par une crainte salutaire; si ce corps était voilé complètement, il paraîtrait difforme; s'il était complètement et constamment nu, nous serions portés à être négligents et paresseux ». D'où il suit que, suivant toi, l'homme, en commettant le péché, est devenu beaucoup meilleur : car si, après avoir été créé par Dieu dans un état de droiture[^3] , il était demeuré exempt de péché, il vivrait aujourd'hui dans une ignorance fâcheuse, ne sachant pas même distinguer dans son corps les parties honorables et les parties honteuses, et il se trouverait dans la triste nécessité de se rendre coupable d'impudence en ne couvrant aucune partie de son corps, et de négligence en ne s'occupant jamais du soin de se vêtir. Tel est en effet le double écueil contre lequel il viendrait fatalement échouer si sa nudité ne lui avait été révélée par suite de son péché.

  1. Du Mariage, liv. II, n. 30.

  2. Gen. III, 11.

  3. Ecclé. VII, 30.

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Contre la seconde réponse de Julien

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