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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE CINQUIÈME. LE CINQUIÈME LIVRE DE JULIEN.

25.

Julien. Pour échapper à l'odieux qui s'attache à ce nom, tu énumères vainement des noms d'hérésies différentes. De même, dis-tu, que les Ariens donnent aux catholiques le nom de Sabelliens, bien que les catholiques reconnaissent une distinction entre les personnes, tout en conservant l'unité de la nature divine ; de même aussi nous vous donnons injustement le nom de Manichéens ; car, ajoutes-tu , vous ne déclarez point l'acte conjugal mauvais en soi , comme le font les Manichéens, mais vous dites seulement que le mal est transmis à tous les hommes par suite de la condition dans laquelle se trouve la nature humaine[^1]. Je ne doute point qu'une telle argumentation ne soit destinée à devenir l'objet de la risée de tout homme éclairé. Oui, les Ariens ont mille fois tort de traiter les catholiques de Sabelliens, puisque entre la personne du Père, la personne du Fils et la personne du Saint,Esprit nous admettons une distinction véritable, sans confondre les hypostases, comme sans diviser la substance; oui , ils nous calomnient de la manière la plus grossière quand ils nous reprochent que un et trois sont identiques ; mais nous avons mille fois raison, nous catholiques, de vous qualifier de Manichéens, puisque les principes mêmes de votre foi sont identiques avec ceux du manichéisme. Les disciples de Manès affirment l'existence d'un péché naturel ; vous enseignez la même chose en des termes identiques. Les Manichéens disent que la flamme de la concupiscence a été allumée dans les corps par le démon : tu répètes cela dans des argumentations multipliées. Ils soutiennent que l'homme ne peut point, par son libre arbitre, se préserver du mal, parce que ce mal est naturel : toi aussi tu nous représentes dans les mômes termes un fantôme de libre arbitre par lequel nous pouvons bien commettre le mal, mais non pas nous en abstenir. Manès prétend que le sang transmis par l'acte charnel est un sang maudit : toi, tu essaies d'appuyer cette maxime sur l'autorité des Ecritures. Il prétend que la perversité ne saurait être corrigée : tu répètes le même blasphème. Mais tu ajoutes qu'Adam seul reçut une nature meilleure : Manès aussi écrivait à Patrice que le premier homme fut meilleur que ceux qui l'ont suivi, par la raison qu'il avait été formé pour ainsi dire de la fleur de la substance première. Suivant toi, l'union charnelle est une chose diabolique, à cause des mouvements naturels qui l'accompagnent, et le démon cueille, pour ainsi dire, les hommes comme les fruits d'un arbre planté par lui. Manès parlait absolument le même langage, et c'est lui qui t'a appris à croire et à enseigner cette doctrine. Manès déclare mauvais et la nature et le mariage : tu veux bien, toi, reconnaître que le mariage est bon, mais tu soutiens que la nature est coupable et flétrie. Ce n'est pas toutefois que ta piété soit ici plus sincère, mais ton habileté est moins grande. Autant donc les Ariens ont tort de qualifier les catholiques de Sabelliens, autant les catholiques ont raison de qualifier de Manichéens les partisans de la transmission du péché, et d'affirmer que la distinction imaginaire par laquelle vous prétendez vous séparer des disciples de Manès repose en réalité, non pas sur les principes de votre foi, mais sur l'absence de toute précision dans vos idées. Ainsi la foi de Manès et la tienne sont identiques: seulement Manès est moins impudent, et toi tu as une intelligence plus épaisse il ne serait pas facile, en effet, de rencontrer, parmi les disciples de cet hérésiarque, un autre que toi osant déclarer qu'il condamne la nature humaine , mais qu'il respecte et loue le mariage.

Augustin. Quiconque lit avec intelligence mon second livre du Mariage et de la Concupiscence. voit facilement à quel propos j'ai parlé des Ariens et des Sabelliens, et comprend non moins facilement quel sentiment de fourberie insigne t'a empêché de faire connaître à tes lecteurs l'argumentation développée par moi en cet endroit. Je te disais : « Les Ariens, en cherchant à échapper à l'hérésie des Sabelliens, sont tombés dans un autre abîme encore plus profond; car ils ont osé distinguer dans la Trinité, non pas des personnes, mais des natures : de même aussi les Pélagiens, en voulant se préserver de la peste du manichéisme, ont imaginé, au sujet du fruit du mariage, une doctrine plus pernicieuse que celle même de Manès, puisque, suivant eux, les petits enfants n'ont pas besoin d'être guéris et, sauvés par le Christ[^2] ». Tu n'aurais pas omis de citer ces paroles, ou du moins de rappeler cette argumentation, si tu avais voulu me faire une réponse tant soit peu sérieuse ; mais tu as mieux aimé garder à ce sujet un silence prudent afin de paraître me répondre en réfutant une doctrine que l'impéritie de tes lecteurs croira être la mienne, mais qui est en réalité le fruit de ta seule imagination. Et. maintenant, quand tu m'attribues des maximes identiques avec celles des Manichéens, tu te trompes grandement, ou plutôt tu cherches à. tromper ceux que tu peux. Les Manichéens prétendent que le mal est éternel comme Dieu, que ce mal est une substance, une seconde sorte de nature que ni ses propres forces, ni la force toute-puissante du Dieu bon ne sauraient changer et rendre bonne. Suivant eux, le mélange de ce mal immuable a souillé et flétri profondément l'âme bonne qu'ils ne craignent pas de considérer comme. étant la nature même du Dieu bon ; d'où ils concluent que, à toutes les époques de la vie de l'homme, cette âme a besoin d'un Sauveur par qui elle soit purifiée, rétablie dans l'intégrité de son état primitif et délivrée pour jamais de sa honteuse et cruelle captivité. Vous, au contraire, en cherchant à :échapper à l'abîme du manichéisme, vous êtes tombés dans un autre abîme de ténèbres et d'impiété non moins épouvantable; car, en affirmant que les enfants sont exempts de tout mal, vous proclamez par là même que ces pauvres créatures n'ont pas besoin d'un Sauveur; et ce circuit que vous faites ainsi dans le champ de l'erreur, en niant le mal de notre nature flétrie, vous amène, je ne sais comment, à prêter votre appui à ceux-là mêmes que vous vouliez fuir ; puisque vous les autorisez malgré vous à attribuer (ce qu'ils ne font déjà que trop) au mélange d'une nature étrangère tout le mal que l'on croit avec raison ou que l'on voit manifestement exister dans les enfants. Mais les catholiques, afin de se préserver également du manichéisme et du pélagianisme, enseignent que le mal n'est ni une nature, ni une substance : ils admettent que notre nature et notre substance, muables par cela seul qu'elles ne sont point la nature et la, substance de Dieu, ont pu être et ont été réellement viciées et flétries par le mal qu'un acte volontaire d'un seul homme a fait passer dans tous les hommes ; et pour que ce mal (dont la guérison n'est pas au-delà des limites de la puissance divine) soit effacé et disparaisse, la médiation du Sauveur est nécessaire; suivant eux; à toutes les époques de la vie humaine. D'où il suit que notre langage ne saurait être conforme à celui des disciples de Manès ni au sujet du péché naturel, ni au sujet de la convoitise charnelle, ni au sujet du libre arbitre, ni au sujet du sang maudit, ni au sujet de la perversité incorrigible, ni au sujet de la nature du premier homme, ni au sujet de l'union des sexes, ni au sujet de la puissance du démon sur les hommes; nous n'avons jamais enseigné l'existence d'e deux natures et de deux substances éternelles et n'ayant point commencé dans le temps, mais ayant été mélangées à je ne sais quelle époque; on ne nous a jamais entendus énoncer des absurdités et des monstruosités comme celle-ci : La nature de Dieu, est susceptible d'être souillée et corrompue, quoique les blasphèmes de ce genre soient familiers aux Manichéens. Tu déclares cependant que nul autre que moi n'oserait enseigner à la fois que le mariage est bon et là nature humaine coupable : sans rapporter ici une foule d'autres noms, je te citerai seulement l'apôtre saint Paul, dont tu invoques toi-même l'autorité lorsqu'il s'agit de louer le mariage; et qui néanmoins dit, en parlant de la souillure originelle de notre nature, que le corps est mort à cause du péché[^3]. Je te citerai aussi un des interprètes de ce même apôtre, un docteur catholique dont je m'honore d'être le disciple, Ambroise enfin; lequel, après avoir fait l'éloge de la pudeur conjugale, ajoute cependant : « Nous naissons tous dans l'état du péché, nous dont l'origine même est souillée[^4] ». O homme passionné pour la calomnie, pour les disputes opiniâtres et -pour 1e verbiage sans fin comme sans objet, faut-il te citer: des noms plias autorisés ou des témoignages plus explicites ?

  1. Du Mariage et de la Concupiscence, liv. II, n. 38.

  2. Du Mariage et de la Concupiscence, liv. II, n. 38.

  3. Rom. VIII, 10.

  4. De la Pénitence, liv. I, ch. 2 ou 3.

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Übersetzungen dieses Werks
Contre la seconde réponse de Julien

Inhaltsangabe

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