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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE CINQUIÈME. LE CINQUIÈME LIVRE DE JULIEN.

26.

Julien. Mais c'est nous arrêter trop longtemps à ces minuties: abordons cette question si perplexe, comme je l'appelais tout à l'heure, et dont la subtilité a désarçonné ton maître. Car, au lieu de répondre à notre objection, tu as fait effort pour tenir bon en nous apposant une difficulté plus grande. J'enseignais en effet que chez les hommes d'un âge mûr, qui commettent le mal parleur propre volonté, on a lieu de louer la nature innocente à son origine, et en même temps de blâmer avec justice des actes détournés de Dieu; et que dès lors il y a deux points d'où l’on peut faire ressortir la contradiction; mais que dans les enfants, il n’en est qu'un seul qui est la nature, puisqu'ils n'ont point de volonté et que ce point unique doit être attribué à Dieu ou au- démon : d'où l'on peut conclure que si la nature est l'oeuvre de Dieu, on ne saurait y trouver le mal originel, et que s'il faut l'attribuer au diable, à cause du mal qui est inné en elle, il n'y a pas moyen de faire .de l'homme l'oeuvre de Dieu. Or, arrivé à ce passage, tu es convenu, avec ta bonne foi ordinaire, que ma conclusion était juste ; mais que dans les enfants il y avait aussi deux points, c'est-à-dire la nature et le péché. Mais ce péché, s'il te souvient des définitions antérieures, n'est autre que la volonté de retenir ou: d'admettre ce que défend la justice,et dont Il nous est libre de nous abstenir. Après avoir établi que le péché n'est rien autre que le choix d'une volonté dépravée, tu as répondu, ô Epicure de nos jours, qu'il y a péché dans les enfants et qu'il n'y a pas volonté; doctrine dont l’ignominie est signalée dans le quatrième livre. Comme donc j'avais alors tiré cette conclusion : Si le péché vient de la volonté, c'est la volonté qui est mauvaise, puisqu'elle produit le péché; s'il vient de la nature, c'est la nature qui est mauvaise; tu t'es efforcé de m'opposer cette objection qui n'est évidemment point de toi. Car il y a quelques années, comme j'étais à Carthage, elle me fut présentée par un certain homme du nom d'Honoratus, ton ami, et manichéen comme toi, ainsi que l'indiquent vos lettres. Je ne fais mention de tout cela que pour montrer que telle est la question qui a trompé Manès et Marcion depuis tant de siècles. Voici donc ton raisonnement contre ce que j'ai avancé : « Si le péché est dans la nature, une nature qui produit le péché est mauvaise. Je le somme de me répondre, s'il le peut ; de même que, l'évidence nous le montre, toutes les oeuvres mauvaises viennent d'une volonté mauvaise et sont comme les fruits d'un mauvais arbre; de même, qu'il me dise d'où vient aussi la mauvaise volonté, c'est-à-dire cet arbre qui, produit de mauvais fruits. Si elle vient de l'ange, qu'était-ce que l'ange, sinon une oeuvre bonne de Dieu? Si elle vient de l'homme; qu'était-ce que l'homme, sinon une oeuvre bonne de Dieu? Et même, puisque la mauvaise volonté de l'ange vient de l'ange, et de l'homme la mauvaise volonté de l'homme; qu'étaient l'homme et l'ange, avant que le mal naquit en eux, sinon une oeuvre bonne de Dieu, une nature bonne et louable ? Donc du bien sort le mal, et il n'a pu naître que du bien, et par le mal j'entends cette volonté mauvaise que n'avait précédée aucun mal, et non l'oeuvre, qui ne peut venir que d'une volonté mauvaise, comme d'un mauvais arbre. Et toutefois, ce n'est point parce que le bien est l'œuvre d'un Dieu bon, qu' une volonté mauvaise a pu venir de ce qui est bon, mais parce qu'il a été fait de rien et non pas de Dieu. Que vient-il donc nous dire? Si la nature est l'œuvre de Dieu, l'oeuvre du diable ne peut-elle point passer par cette oeuvre de Dieu ? L'oeuvre du diable, quand elle surgit dans l'ange qui devint diable, ne surgit-elle point dans l'oeuvre de Dieu ? Si donc le mal qui n'était nulle part a néanmoins pu surgir dans l'œuvre de Dieu, pourquoi le mal qui était déjà quelque part n'aurait-il pu passer par l'œuvre de Dieu ? Les hommes ne sont-ils pas l'oeuvre de Dieu? Le péché a donc passé par les hommes, et par conséquent l'œuvre du diable par l'oeuvre de Dieu, ou, pour m'exprimer en d'autres termes, l’oeuvre de Dieu par l'oeuvre de l'œuvre de Dieu[^1] ». Toutes ces citations que je viens de faire de tes discours, nous ont ouvert l'origine et la source de l'antique erreur; tes paroles n'ont rien de plus subtil, tes dissertations rien de plus captieux: tu as parcouru tout le terrain de la dispute, et de toutes les positions où tu as essayé de te maintenir, l'implacable vérité t'a débusqué; te voilà dans cet antre que les Manichéens ont creusé par leurs questions ténébreuses. Tu as toi-même proclamé la difficulté de cette proposition en disant: Je le somme de répondre s'il le peut, et comme chacun de nous avoue que la question est difficile, je supplie le lecteur d'y apporter -toute son attention. Avec de l'attention tout d'abord, il pourra bientôt suivre en toute sécurité des questions que le sujet rend subtiles, mais qui deviendront, je l'espère, saisissables, avec le secours du Christ. Tu m'as donc demandé d'où vient le mal: à mon tour je te demande ce qu'est le mal, car c'est là le nom qu'on donne à la faute et au châtiment ; du reste, c'est un abus que d'appeler le supplice du nom de mal, puisqu'il est justifié par la sentence qui l'applique. Tu réponds que parle mal tu entends le péché, et non le supplice.

Augustin. Tu nous donnes, autant qu'il est possible, toute la mesure de ta sottise; tu proclames d'une part que le péché est un mal, et d'autre part tu ne veux pas qu'il y ait un mal dans le supplice des flammes éternelles, qu'on n'appelle mal que par abus, selon toi. Et voici la magnifique raison d'une telle absurdité : « Le supplice », dis-tu, « ne saurait être appelé un mal que d'une manière abusive, puisqu'il est justifié par la sentence qui l'applique avec mesure ». Si donc, pour parler ainsi, tu vois dans la peine du damné, non plus le malheur de celui qui souffre, mais la justice de celui qui châtie, dis franchement que c'est un bien que ce supplice, qu'on ne saurait, selon toi, appeler un mal que par abus. Car le supplice est le châtiment du péché, et sans aucun doute ce châtiment du péché est juste; donc le supplice est juste, et comme tout ce qui est juste est bon, donc le supplice est bon. Mais ne vois-tu pas qu'à moins de faire entre le damné et celui qui le damne une distinction qui établisse que la damnation, qui est le supplice de la peine du péché, soit un bien dans celui qui damne, mais un grand malheur pour le damné; ne vois-tu pas, dis-je, que si tu ne fais cette distinction, tu seras forcé de convenir que les hommes, par leurs couvres coupables, arrivent non plus à subir des châtiments, ce qui est la vérité, mais plutôt au bonheur, conséquence tellement fausse et tellement frivole, que penser de la sorte c'est un mal qu'on ne peut comparer qu'au supplice d'un coeur aveugle? Ce n'est donc point s'abuser que l'appeler un mal, mais un mal seulement pour celui qui l'endure; un bien pour celui qui l'inflige, car c'est justice que châtier le coupable. C'est ce qu'il faut distinguer, si tu ne veux délirer.

  1. Du Mariage et de la Concupiscence, liv. II, n° 48.
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Contre la seconde réponse de Julien

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