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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE CINQUIÈME. LE CINQUIÈME LIVRE DE JULIEN.

38.

Julien. Une fois mis à nu, ne cherche point à échapper en niant que tu aies dit: Ce qui a introduit le mal dans l'oeuvre de Dieu, c'est qu'elle a été faite de rien; mais alors c'est parce qu'elle a été faite de rien que le mal a pu y surgir; et voyons, dès lors, dans quels noeuds plus inextricables te voilà pris. Si tu viens à dire que tu as attribué aux forces du néant éternel, non plus la nécessité, mais la possibilité du mal, nous répondons que si une mauvaise volonté a pu naître dans l'homme, ce n'est assurément rien que l'effet du libre arbitre ; car une bonne aurait pu' surgir aussi bien qu'une mauvaise. C'est ce qui fait la liberté dans laquelle s'exerce cette raison qui a fait dire que l'homme est créé à l'image de Dieu, et qui lui donne la supériorité sur les créatures. Si donc une volonté mauvaise a pu surgir dans l'homme, cela n'à d'autre cause que son libre arbitre, et tel est le prix du libre arbitre, que ses insignes donnent à l'homme le pas sur tous les autres animaux : toi qui professes que l'homme avait ce pouvoir non parce qu'il vient de Dieu, mais parce qu'il est fait de rien, voilà que, par un nouveau prodige de dogmatique, tu . proclames que le néant, ce vide antique, est la cause d'un si grand bien, ou du libre arbitre. Enfin, donnons un nouveau jour par une courte question. Ce que tu as avancé, que la volonté du mal put surgir dans l'homme, non parce qu'il est l'ouvrage de Dieu, mais parce qu'il a été fait de rien, cette possibilité qu'une volonté surgisse en lui, est-elle un mal ou un bien? c'est-à-dire est-ce un bien ou un mal, que la faculté d'avoir une volonté? Si tu dis que c'est un bien, alors la cause de ce bien ne sera plus Dieu, ruais le néant. Mais si, choqué par cette monstruosité, tu dis que c'est un mal, puisque tu veux qu'on l'attribue non pas à Dieu, mais au néant , tu es forcé d'avouer que dans notre discussion nous n'avons avancé contre toi aucune supercherie, mais que, discutant de bonne foi, nous avons détruit la mauvaise foi, de tes dogmes. Reste donc inébranlable ce que nous avons avancé, que le manichéen et toi faites retomber la coupable volonté du premier homme sur l'éternelle contrainte de son origine.

Augustin. Quelle réponse te faire, dans les bas-fonds où te voilà? mais tu fais de vains efforts pour résister à l'évidence, en feignant de répondre à mes paroles, quand tu n'y réponds aucunement. Tu raisonnes, en effet, comme si j'avais dit : Toutefois, ce n'est pas du bien qu'est venue la volonté mauvaise ; ce que je n'ai.dit nullement. Voici, en effet, mes paroles: « Et toutefois ce n'est pas du bien qu'a pu naître une volonté mauvaise[^1] » ; car le bien est l'oeuvre d'un Dieu bon ; elle vient de ce que cette oeuvre. a été faite de rien et non pas de Dieu Pourquoi donc argumenter dans la réponse, comme si j'avais dit : « Toutefois elle n'est point venue, quand j'ai dit : « Toutefois elle n'a pu venir »;.pourquoi tant de paroles contre un homme qui attribue pour cause nécessaire à l'irruption du mal dans le bien que ce bien est une, oeuvre que Dieu a faite de rien et non de sa substance ; tandis que je n'ai pas affirmé que ce fût là une cause nécessaire, mais une cause possible? Je n'ai point dit: C'est pour cela. que le mal a surgi; mais. « C'est pour cela que le mal a pu surgir du bien » . Et voilà que tu accuses le néant, que tu prêtes la violence au néant, comme site néant avait mis l'homme et l'ange dans l'inévitable nécessité de pécher.

Maintenant donc, reviens à. mes paroles, comme tu l'as fait déjà. Tu me poses en effet une question, comme si la réponse que je puis faire te venait en pensée, quand je. l'ai consignée depuis longtemps dans le livre que tu combats. Tu dis que je pourrais répondre, non pas que j'ai dit que le mal a surgi dans l'œuvre de Dieu, parce qu'elle a été faite de rien; mais que j'ai dit: « Le mal a pu naître parce qu'elle a été faite de rien ». Voilà mes paroles, que le mal a pu naître, non, qu'il est né : j'ai précisé la possibilité, non la nécessité de la cause. Telle est, en effet, la condition de la créature dans sa création primordiale, que si elle n'eût voulu pécher, nulle nécessité ne l'eût forcée à vouloir, ni à pécher contre sa volonté, c'est-à-dire en . ,dépit de son désaveu, à. ne pas faire le bien qu'elle eût voulu, ou à faire le mal qu'elle n'eût point voulu ; car ici déjà nous rie trouvons . plus le péché tel qu'on l'appelle simplement péché, mais bien , la : peine du péché. Toutefois cette créature ne pourrait aucunement. vouloir le mal ou faire le mal qu'elle ne voudrait point, si elle n'était faite de rien, c'est-à-dire si elle était de la nature de Dieu. Car il n'y a que la nature de Dieu qui n'ait pas été faite de rien, puisqu'elle n'a pas été.faite; aussi ne peut-elle aucunement changer. Parler ainsi ce n'est pas attribuer des forces au néant, comme si dans son néant il eût pu faire on fait quelque chose; mais nous disons qu'une nature qui a pu pécher n'est. point la nature de Dieu. Qu'une nature ne soit point nature, de Dieu, il s'ensuit que c'est une nature créée; car elle n'est point coéternelle à Dieu, et si elle a été faite, elle a été faite de rien ; car toutes celles qui viennent d'autres natures, ont leur origine dans le néant, puisque. les natures d'où elles sont tirées n'étaient rien avant d'être, c'est-à-dire n'étaient absolument pas.

Mais, nous dis-tu, « la mauvaise volonté n'a « pu surgir, qu'afin que la, bonne le pût aussi ». Comme si l'ange ou l'homme n'avait pas été fait avec la volonté droite. Il a été fait droit, nous dit l'Écriture . nous n'avons donc point à demander d'où a pu surgir en lui la bonne volonté[^2]; avec laquelle il. a été créé, mais bien d'où est venue la volonté perverse avec laquelle il n'a pas été créé. Et tu viens nous dire, sans comprendre tes paroles : « La volonté perverse n'a pu surgir en lui qu'afin que la bonne le pût aussi » ; et tu prétends qu'il est dans la nature du, libre arbitre de pouvoir l'un et l'autre, c'est-à-dire pécher et ne point pécher; et c'est en cela que tu crois l'homme fait à l'image de Dieu, quand Dieu ne saurait faire l'un et l'autre. Nul, en effet, ne pousserait la folie jusqu'à dire que Dieu peut pécher; ou bien oserais-tu dire que Dieu ne jouit point du libre arbitre? C'est donc de Dieu et non du néant que nous vient le libre arbitre; mais le libre arbitre au suprême degré est en Dieu qui ne saurait aucunement pécher. Car s'il pouvait être injuste , il pourrait aussi n'être pas Dieu ; puisque, s'il est Dieu, il est de toute conséquence qu'il soit juste : de là vient qu'avec le libre arbitre au suprême degré, Dieu ne saurait toutefois pécher: Donc si l’ange ou l'homme a pu pécher, c'est-à-dire s'il a pu tourner en mal ce qui est un bienfait de Dieu, ou son libre arbitre, c'est qu'il n'est pas Dieu, c'est-à-dire que Dieu l'a fait de rien et non de lui-même. Comprends et tais-toi ou dis ce que tu as compris, et non ce à quoi tu n'entends rien.

  1. Lib. II du Mar. et de la Concup. 18.

  2. Eccli. VII, 30.

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Contre la seconde réponse de Julien

Inhaltsangabe

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