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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE CINQUIÈME. LE CINQUIÈME LIVRE DE JULIEN.

57.

Julien. La possibilité du bien et du mal, qui est un bien, ne force pas la volonté, mais permet qu'elle surgisse. Donc la bonté de chacun ne lui vient pas de ce qu'il est doué du libre arbitre ; beaucoup d'hommes, en effet, jouissent également de la liberté, et sont néanmoins très-méchants ; mais nul n'est mauvais non plus, parce qu'il jouit de son libre arbitre, car beaucoup ont une liberté semblable et sont néanmoins très-bons. Ce, n'est donc point la liberté qui rend l'homme bon ou mauvais, mais il ne pourrait être bon ni méchant sans la liberté. Cette puissance donc appelée du nom de liberté a été réglée par l'infinie sagesse de Dieu de manière que sans elle on ne saurait faire tel acte qui vient d'elle sans être forcé. Réceptacle de deux contraires, elle n'a aucune faveur pour l'un ou pour l'autre, c'est-à-dire qu'on ne saurait la regarder comme cause et nécessité d'une volonté soit bonne, soit mauvaise, puisqu'elle les contient l'une et l'autre sans forcer l'une ou l'autre à surgir. Il n'y a donc pour les actes nécessaires qu'un seul trait, un fil unique en quelque sorte , semblable à cette longueur géométrique sans largeur, et ici l'unité ne saurait se partager. Etendre donc cette unité, c'est lui laisser toute sa force ; mais qu'elle rencontre un obstacle qui. la partage, là se termine le nécessaire. En un mot, Dieu qui est bon a fait l'homme bon.

Augustin. Pourquoi donc nous avoir dit que l'homme n'est bon ou mauvais que par sa propre volonté, et que tout ce qui lui vient de Dieu, il l'a nécessairement et non d'une manière possible ? Tu prétends par là qu'il le tient de sa nature et non de sa volonté, et qu'ainsi l'homme est bon par lui-même, et non par Dieu, ou du moins meilleur par lui-même que par Dieu. Voici en effet tes paroles : « Nul n'est bon », dis-tu, « par cela même qu'il est doué du libre arbitre ». Et un peu plus loin: « Nul », dis-tu, « n'est mauvais; par cela même qu'il est doué du libre arbitre ». Qu'est-ce dire, sinon que Dieu n'a fait l'homme ni bon, ni mauvais, mais qu'il se fait lui-même l'un ou l'autre, quand il use bien ou mal de son libre-arbitre? Pourquoi dis-tu donc maintenant : « Dieu qui est bon a fait l'homme bon »: s'il n'est ni bon, ni mauvais, à cause du libre arbitre que Dieu a mis en lui, mais par l'usage qu'il en fait, c'est-à-dire quand lui-même veut le bien, et non quand il peut vouloir le bien? Comment aussi sera vraie cette parole: « Dieu fait l'homme droit[^1] ? » Pouvait-il être droit sans avoir la volonté bonne effectivement, mais seulement capable de le devenir ? Donc il était aussi mauvais, sans avoir une volonté effectivement mauvaise, mais seulement capable de l'être; et c'est de lui que vient la volonté bonne, et l'Ecriture se trompe en disant: « La bonne volonté nous est préparée par le Seigneur[^2] », et encore : « C'est Dieu qui opère en nous le vouloir[^3] ». Il est vrai que tu ne dis pas que c'est par lui que la volonté devient bonne ou mauvaise; mais qu'elle vient en lui et non de lui. De là il suif que selon ton admirable sagesse, Dieu n'a point fait l'homme droit, mais capable d'être droit s'il le veut : il ne se fait pas droit lui-même, mais le devient par je ne sais quel hasard, puisque la volonté qui ;le fait, droit ne vient point de lui, mais je ne sais ni d'où ni comment. « Cette sagesse ne vient point d'en haut, mais elle est terrestre, animale, diabolique[^4]».

  1. Eccl. VII, 3.

  2. Prov. VIII, 35, selon les Sept.

  3. Phil. II, 13.

  4. Jacob, III, 15.

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Contre la seconde réponse de Julien

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