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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE CINQUIÈME. LE CINQUIÈME LIVRE DE JULIEN.

62.

Julien. Mais on peut rétorquer cet argument et dire : La nature dès lors était propre au mal, car le mal ne pouvant être volontaire s'il y a nécessité du mal, voilà que fut donné le pouvoir du bien, afin que le mai devint notre bien propre. Doctrine subtile et même insensée ! car c'est par le meilleur côté que toute chose doit être appréciée, et ici il y va de la dignité du Créateur, ou de Dieu, qui n'a point donné la liberté à l'âme pour avoir à punir en elle, mais qui l'a douée du pouvoir de faire le bien et le mal, parce qu'il devait la récompenser. Toutefois je ne veux pas m'arrêter à ce point j'aime mieux prêter flanc à la calomnie, que d'anticiper sur l'autorité du Créateur. La conséquence nécessaire, néanmoins, c'est que ce pouvoir de faire le bien et le mal est bien différent de notre volonté pour l'un ou pour l'autre; et dès lors il devient évident que ni la vertu ni le vice n'ont pour cause la nécessité. Faisons aux hommes d'honneur cette injure de n'attribuer à leur nature aucun mérite , soit de bonne , soit de mauvaise volonté , en ce qu'ils nous montrent d'opposé aux méchants . la nature a donc pour témoignage de sa sincérité, de son innocence, qu'elle n'est chargée ni du bien ni du mal , du moins volontaire. Attribue donc à la nature la possibilité de vouloir , et à la nature encore la volonté qui n'est ni bonne ni mauvaise. Nous concluons alors rigoureusement que la volonté du mal a surgi dans l'oeuvre de Dieu; mais comme possible, et non nécessairement : ce que l'on ne saurait attribuer à celui qui a donné ce pouvoir, mais bien à celui qui dirige ce pouvoir.

Augustin. Tu veux assigner à la nature une volonté qui ne serait ni bonne, ni mauvaise, une volonté capable d'être bonne ou mauvaise, puisque l'ange et l'homme sont nature. Or, si l'on ne doit, selon toi, assigner à cette nature ni bonne ni mauvaise volonté, on ne saurait ni leur faire honneur d'un bon vouloir, ni les condamner pour un mauvais. Quelle iniquité plus criante que de trouver qu'un homme soit condamnable pour un mal qu'on ne saurait lui imputer ? Ou bien l'ange et l'homme ne sont-ils pas des natures? Qui peut tenir ce langage, sinon l'homme insensé ? Donc il faut attribuer à la nature ce que l'on attribue à l'ange : et à la nature encore ce qu'on attribue à l'homme : mais à la nature créée bonne par un Dieu bon, et devenue mauvaise par sa volonté. Dès lors il est très-juste de n'attribuer point à celui qui les a créées, le mal que l'on attribue à ces natures : car il ne les a point créées dans le commencement de manière qu'il y eût en elles nécessité, mais simplement possibilité du mal, et cela, pour qu'elles pussent acquérir des mérites et recueillir une récompense si elles ne se séparaient point de la bonne volonté, et le supplice si elles s'en séparaient. Pourquoi donc chercher à excuser la nature par la malice de la volonté, quand la nature peut vouloir ou non ? Il n'y a pas de volonté mauvaise qui ne soit volonté de l'ange ou de l'homme, dont nous ne pouvons aucunement dire qu'ils ne sont pas des natures. Pourquoi, dis-je, imputer à l'homme la volonté du mal, de telle manière qu'il puisse sans injustice subir la peine de cette volonté mauvaise, et ne pas imputer à la nature ce que tu veux bien imputer à l'homme, comme si l'homme ne pouvait être aucunement la nature?

Il serait mieux pour toi de parler sainement et de dire que chez l'homme la volonté du mal appartient à quelque nature, puisque tout homme est nature : mais que cette nature, quand elle commet le péché pour la première fois, n'eût pas la volonté du mal nécessairement, mais d'une manière possible : car c'est de ces deux noms qu'il t'a plu d'affubler ces lieux éventualités dont l'une signifie ce qui arrive d'une manière absolue, l'autre ce qui peut arriver, mais n'arrive pas d'une manière absolue, puisqu'il peut ne pas arriver. C'est ce dernier nom que l'on peut donner le plus justement au péché du premier homme, ou des premiers ; mais il nous reste ce cri : « Je ne fais pas le bien que je veux, mais le mal que je ne veux point[^3] ». Car c'est là faire le mal nécessairement, que le faire sans le vouloir: et dès lors agir en dehors de cette règle que tu as établie avec une loquacité téméraire, qu'on ne doit point attribuer «à la nécessité la cause de la vertu ni du vice » ; puisque dans ce cas elle vient de la nécessité. Car on ne saurait dire que faire le mal n'est pas un vice : ou qu'il n'y a pas nécessité quand on ne fait pas le bien que l'on voudrait, et qu'on fait le mal que l'on ne voudrait pas; et qu'au contraire n'existera point pour nous l'heureuse nécessité du bien quand notre nature sera comblée d'une telle grâce, et Dieu tellement en nous, qu'il nous sera impossible de vouloir le mal. Car la justice est vertu, et l'on nous promet un ciel nouveau et une terre nouvelle, où habite la vertu. Ou si, pris de confusion, tu prétends avoir établi cette règle pour cette vie, et non pour la Nie future, je ne veux point disputer avec un vaincu: mais, du moins, tu n'oserais nier que c'est en cette vie que l'on rencontre l'homme qui veut le bien sans le faire, et ne vent point le mal qu'il fait : et ce vice, tu es forcé contrairement à ta règle de l'attribuer à la contrainte et non à la volonté. Or, cette nécessité avec laquelle naissent les enfants, mais qui ne se montre qu'avec l'âge, qui peut en délivrer l'homme qu'elle afflige, sinon la grâce de Dieu par Notre-Seigneur Jésus-Christ[^1]? grâce dont vous êtes les ennemis, vous qui mettez votre confiance en votre vertu , et dont l'orgueil impie déclame contre les divines Ecritures, qui condamnent ceux qui se confient en eux-mêmes[^2].

  1. I Cor. XV, 28; II Petr. III, 13.

  2. Rom. VII, 25.

  3. Jérém. XVII, 5.

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Contre la seconde réponse de Julien

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