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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE SIXIÈME. LE SIXIÈME LIVRE DE JULIEN.

28.

Julien. Maintenant, que dire du serpent ? A ton avis, la malédiction divine est-elle tombée sur le diable pour le punir, ou sur tous les animaux rampants ? Dieu dit au serpent : « Tu es maudit entre tous les animaux et toutes les bêtes de la terre ; tu ramperas sur le ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie[^1] ». Supposes-tu que cette sentence ait eu pour effet de punir le diable, ou d'infliger un châtiment à cet animal que les chaleurs du printemps font sortir de sa ténébreuse retraite ? Si tu prétends que cette condamnation à manger de la terre est, en raison d'une faute commise par eux, tombée sur ces reptiles dont le corps nous apparaît comme inarticulé, tu devras convenir aussi que tous les animaux ont hérité de cette faute qui, selon toi, se communique par le coït seul : ainsi en viendras-tu à soutenir que les instincts charnels des serpents, et, par conséquent, de tous les animaux privés de raison, leur ont été inspirés par le diable; et alors tu te feras , à mots couverts, le champion dévoué des erreurs de Manès. Si , au contraire, tu appliques au diable, comme lui convenant parfaitement, les paroles adressées par Dieu au serpent, cette sentence prononcée en manière de punition n'est évidemment pas la preuve de la culpabilité actuelle des reptiles ; de plus, tu avoueras aussi que le diable ne mange pas corporellement la poussière ; mais bien que le Seigneur ait alors dépouillé le dragon de sa puissance, et qu'ensuite ce bon Père ait usé de sévérité et brisé le trait dont cet esprit malin s'était servi pour blesser l'homme, le péché ne s'est pas étendu plus loin que la volonté de celui qui l'a commis. Dès le principe, le genre d'alimentation particulier à chaque être, les épines et les sueurs, ont été établis par Dieu comme loi de nature ; puis il a prononcé des arrêts en vertu desquels ces inconvénients se sont accrus pour quelques-unes de ses créatures : enfin, ils se sont perpétués jusqu'à notre époque, sans que le péché du premier homme nous ait été transmis en même temps. Tout cela est si clair, qu'il est vraiment inutile de nous y appesantir davantage.

Augustin. A quoi bon aiguiser le dard de ta malice de vipère, même sous le prétexte du serpent ? Pour quiconque saisit bien le sens de ce passage des saints livres, que tu viens de rappeler, la sentence de malédiction est tombée sur le diable, qui s'est servi du serpent pour en arriver autant que possible à ses fins, plutôt que sur n'importe quel être terrestre et animal. Toutefois, comme, au lieu d'agir par lui-même, le diable s'était servi du serpent pour parler à Eve et la séduire, Dieu s'est adressé au serpent, parce que d'ailleurs ce reptile représentait mieux la malice du mauvais esprit, et que, par sa nature, il en était une image plus parfaite. Le Seigneur lui dit donc : « Tu es maudit entre tous les animaux et toutes les bêtes de la terre; tu ramperas sur le ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie, etc. » Ces paroles s'entendent et s'expliquent d'autant mieux, qu'elles s'appliquent plus parfaitement au diable. On fait, à ce sujet, bien des raisonnements, sans toutefois s'écarter en rien de la règle de la vraie foi : il serait, en ce moment, parfaitement inutile d'en choisir un parmi eux, et de l'établir de préférence aux autres ; il me suffira de te répondre que quand il s'agit du péché originel, on ne saurait rien inférer de la nature du diable pour parler doctement de 1a transmission de ce péché aux générations subséquentes. Quant aux épines et aux fatigues ressenties par les travailleurs , tu as affirmé impudemment qu'elles existaient même avant qu'Adam eût péché ; mais je crois que ma précédente réponse suffit à édifier les lecteurs sur ce point. A la manière dont vous prétendez faire le paradis, comment pourrait-on y reconnaître l'oeuvre de Dieu ? Ce ne serait évidemment plus que le vôtre. Néanmoins, tout en soutenant que les épines existaient antérieurement au péché, tu n'as pas osé les mettre dans le paradis : tu as même déclaré expressément qu'elles n'y étaient pas ; mais, cependant, tu y as introduit le travail, qui, s'il ne transperce pas les membres, les brise de fatigue. Suivant toi, le paradis ne pouvait renfermer d'épines ; il ne s'en trouvait donc pas au lieu qui a été le berceau du genre humain, et aujourd'hui il s'en trouve dans le séjour de l'homme : or, en serait-il ainsi, dans le cas où le bonheur d'Adam n'aurait subi aucune altération, si le péché n'avait attiré sur nous ce malheur ? A moins de croire Dieu injuste, reconnaissez donc l'existence d'un péché originel au moins de telle nature qu'il nous a mérité une punition indéniable.

  1. Gen. III, 41.
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Übersetzungen dieses Werks
Contre la seconde réponse de Julien

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