89.
Jul. Enfin, pour te faire comprendre que le Christ n'adressait point ces reproches à leur nature, mais à leur vie, il ajoute : « Je sais que vous êtes enfants d'Abraham ». Voilà la noblesse d'origine dont ils s'étaient autorisés pour affirmer leur liberté : il montre ensuite quel est l'esclavage qui pèse sur eux, en disant : « Vous cherchez à me faire mourir, parce que ma parole ne trouve pas d'entrée en vous. Pour moi, je dis ce que j'ai entendu en mon Père ; et vous, vous faites ce que vous avez vu en votre père » .
Aug. Qu'est-ce à dire: « Ma parole ne trouve pas d'entrée en vous », si la nature, même telle qu'elle existe aujourd'hui, c'est-à-dire ayant besoin d'un libérateur, est capable de recevoir la parole du Christ, quand même la grâce de celui-ci n'aurait point ouvert son esprit, comme elle ouvrit celui des Apôtres pour leur donner l'intelligence des Ecritures[^1] ; comme elle ouvrit celui de cette marchande de pourpre de la ville de Thyatire, pour qu'elle prêtât attention à ce que disait Paul[^2] ?
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Luc, XXIV, 45.
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Act. XVI, 14.