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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE PREMIER. LES TROIS PREMIERS ARGUMENTS DE JULIEN.

94.

Jul. Dans cet ouvrage que j'ai dit ci-dessus avoir été envoyé récemment par toi à Rome, tu as en effet manifesté tes sentiments avec une audace nouvelle. L'objection que nous vous opposons, et qui consiste à dire que vous niez le libre arbitre, s'étant présentée également à ton esprit pendant que tu écrivais le premier livre, voici les raisonnements que tu as établis avec la persévérance et la subtilité profonde que chacun te connaît : « Qui de nous prétend que le genre humain a perdu complètement le libre arbitre par le péché du premier homme? Le péché a détruit la liberté, c'est-à-dire la liberté qui existait dans le paradis, en d'autres termes la liberté de posséder une justice parfaite avec l'immortalité; c'est pourquoi la nature humaine a besoin de la grâce divine, comme le Seigneur le déclare dans son Evangile : Si le Fils vous délivre, vous serez alors véritablement libres[^3] ; c'est-à-dire vous serez libres pour marcher dans la voie du bien et de la justice. Mais le libre arbitre est si loin d'avoir été détruit dans l'homme pécheur, que c'est précisément par ce libre arbitre que celui-ci commet le péché, principalement toutes les fois que son action coupable est accompagnée d'un sentiment de plaisir et d'affection pour le péché, et qu'en accomplissant cette action il fait ce qui lui plaît. De là ces paroles de l'Apôtre : Lorsque vous étiez, dit-il, esclaves du péché, «vous étiez libres à l'égard de la justice. Il a montre ici qu'il ne leur a pas même été a possible d'être esclaves du péché sans être libres sous un autre rapport. Ils ne sont a donc libres à l'égard de la justice que par aune détermination libre de leur part; ils a ne deviennent libres au contraire à l'égard du péché que par la grâce du Sauveur. C'est pourquoi ce docteur admirable s'est exprimé avec une justesse d'expressions qui ne laisse rien à désirer : Lorsque vous étiez esclaves du péché, dit-il, vous étiez libres à l'égard de la justice. Quel fruit avez-vous donc recueilli alors des choses dont vous rouissez maintenant? Car la fin de ces choses, c'est la mort ; mais maintenant, affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit de cet affranchissement et de cet esclavage la sanctification, et pour fin la vie éternelle[^1]. Il dit qu'ils sont libres à l'égard de la justice, non pas qu'ils sont affranchis de la justice; mais il ne dit pas qu'ils sont libres à l'égard du péché, de peur qu'ils ne s'attribuent à eux mêmes la possession de cette liberté; il aime mieux dire avec une précision scrupuleuse qu'ils sont affranchis du péché, s'inspirant en cela de cette maxime du Seigneur : Si le Fils vous affranchit, vous serez alors véritablement libres. Conséquemment, puisque les enfants des hommes ne peuvent marcher dans la voie du bien, s'ils ne sont devenus enfants de Dieu, pourquoi notre adversaire veut-il attribuer au libre arbitre le pouvoir de vivre de cette manière, tandis qu'en réalité ce pouvoir est un don qui vient de la grâce de Dieu par Jésus-Christ Notre-Seigneur[^2], suivant ces paroles de l'Evangile : A tous ceux qui l'ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu[^4]? » Un peu plus loin tu ajoutes pareillement : « Le pouvoir de devenir enfants de Dieu est donc donné à ceux qui croient en lui. Or, ce pouvoir, s'il n'est point donné par Dieu, ne saurait en aucune manière venir du libre arbitre, car on ne peut être libre pour faire le bien, tant qu'on n'a pas été affranchi par le libérateur; mais l'homme a se détermine librement au mal, dès qu'un séducteur caché ou visible fait naître en lui, ou dès qu'il excite lui-même en soi une délectation mauvaise. Ainsi, quoique certaines personnes disent que tel est notre a enseignement, quoique cet adversaire ose même l'écrire, il n'est pas vrai que tous soient contraints, même malgré eux, par la violence irrésistible de leur propre chair, à commettre le péché; mais s'ils sont arrivés à un âge où ils puissent se déterminer par leur raison propre, alors ils restent dans l'état du péché, et ils tombent de péchés en péchés par leur volonté personnelle. Mais cette même volonté, qui est libre dans les méchants, parce qu'elle trouve son plaisir dans le mal, n'est pas libre dans les bons, parce qu'elle n'a pas été affranchie. Et l'homme ne peut faire aucun acte de bonne volonté, sans le secours de celui qui ne peut vouloir le mal[^5] ». Dans tout ce passage de ton livre, que j'ai cité mot à mot, je vois le nom de la grâce placé de telle sorte à côté de la négation du libre arbitre, que ce qu'il y a de bon dans tes expressions ne saurait excuser ce qu'il y a de mauvais dans tes pensées, et que la dignité des mots employés par toi est au contraire avilie par la manière dont tu les rapproches de tes dogmes. Au lieu donc de t'honorer toi-même par ces discours, tu n'as réussi qu'à flétrir ce qui est en soi tout à fait digne de respect. Pour nous cependant, nous divisons les choses que tu as réunies, afin que la divinité de la grâce, débarrassée des éléments que tu y as rattachés d'une manière sacrilège, ne souffre aucune atteinte de notre réponse, et qu'au lieu des louanges mensongères des Manichéens elle reçoive uniquement les éloges vrais des catholiques. Nous confessons donc la grâce du Christ et ses opérations multiples. Le premier bienfait conféré par elle consiste en ce que nous avons été faits de rien. Le second consiste en ce que nous sommes, par la faculté de sentir, supérieurs aux êtres qui n'ont que la vie, et par la raison à ceux qui n'ont que la faculté de sentir; cette raison a été donnée à l'âme, afin que celle-ci devint l'image du Créateur, et la liberté de détermination qui lui a été accordée n'est pas un attribut moins éclatant de sa sublime dignité. Nous attribuons aussi à cette même grâce l'accroissement progressif des biens dont elle ne cesse.de nous enrichir. C'est elle qui a fait donner la loi aux hommes, afin qu'ils trouvassent dans celle-ci un secours puissant[^6]; cette loi avait pour objet de ranimer par des enseignements multipliés, et d'entretenir par ses exhortations le flambeau de la raison que des exemples pervers et l'habitude du vice avaient presque éteint. L'incarnation du Verbe et sa vie passée au milieu de nous[^7] ont donc été l'oeuvre suprême et parfaite de cette grâce; en d'autres terme de cette libéralité divine qui a été la cause première de tout ce qui existe. Dieu, en effet demandant à son image une réciprocité d'amour, nous a donné cette preuve éclatante de la tendresse infinie et tout à fait ineffable avec laquelle il a agi à notre égard, afin que nous lui rendions au moins l'hommage d'un amour et d'une reconnaissance tardive; lui qui, pour nous donner un gage suprême de sa charité envers nous[^8], n'a pas épargné son propre Fils, mais l'a livré pour nous; nous a promis en même temps, si nous voulions désormais obéir à sa volonté, la faveur d'une participation éternelle à l'héritage de son Fils unique[^9].

Aug. O disciple de Pélage, la charité veut le bien et la charité vient de Dieu, non point par la lettre de la loi, mais par l'esprit de la grâce. La lettre est un secours pour les prédestinés, en ce sens que, donnant le précepte sans donner en même temps la force de l'accomplir, elle avertit les faibles de recourir à l'esprit de la grâce. C'est ainsi que ceux pour qui la loi est bonne, c'est-à-dire ceux à qui elle est utile, en font un usage légitime[^10], autrement la lettre tue par elle-même[^11]; la raison en est que, ordonnant ce qui est bien, mais ne donnant pas la charité qui est seule capable de vouloir le bien, elle rend les hommes coupables de prévarication.

  1. Id. VIII, 36.

  2. Rom. VI, 20, 22.

  3. Id. VII, 25.

  4. Jean, I, 12.

  5. Contre deux lettres des Pélagiens, liv. 1, n. 5-7.

  6. Isa. VIII, 20, suiv. les Sept.

  7. Jean, I, 14.

  8. Rom. V, 8.

  9. Id. VIII, 32, 17.

. I Tim. I, 8.

. II Cor. III, 6.

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Contre la seconde réponse de Julien

Inhaltsangabe

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