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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE PREMIER. LES TROIS PREMIERS ARGUMENTS DE JULIEN.

97.

Jul. Manès dit que la volonté mauvaise est inspirée par la nature à laquelle il est impossible de vouloir le bien ; et que la volonté bonne est produite au contraire par la nature qui ne peut vouloir le mal : il impose ainsi aux natures différentes de chaque chose, une nécessité telle que leur volonté propre n'a pas le pouvoir de s'opposer à cette nécessité. Entre lui et nous, certes, il y a un abîme immense : voyons maintenant combien ta doctrine est éloignée de la sienne. Suivant toi, la volonté est libre, mais seulement pour faire le mal; la liberté de cesser de faire le mal ne lui appartient pas, tant que la nécessité de vouloir le bien ne lui a pas été imposée par la nature qui, pour rue servir de tes propres expressions, « ne peut vouloir le mal[^2] ». Tu établis ainsi que le genre humain ne fait usage du libre arbitre que pour.commettre le péché, et qu'il lui est impossible d'agir autrement. Par là tu déclares expressément que la nature humaine désire toujours et uniquement ce qui est mal, sans qu'il lui soit possible de vouloir le contraire ; tandis que la nature de Dieu ne peut vouloir le mal : et conséquemment, qu'il est impossible à la nature humaine d'accomplir aucune bonne action, à moins que Dieu n'ait assujetti cette nature mauvaise à la nécessité à laquelle il est lui-même soumis. Cela posé, que Dieu voie si; en réalité et dans le secret de ton coeur, tu n'es pas profondément attaché à Manès ; mais, autant que l'affinité des doctrines le démontre, tu n'as fait absolument rien autre chose que reconstruire sur un plan nouveau l'édifice même élevé par lui.

Aug. Plût à Dieu que tu travaillasses énergiquement à la destruction du manichéisme, au lieu de lui prêter un honteux appui ! Poussé par une folie qui va jusqu'à l'extravagance, Manès enseigne, non pas que la nature mauvaise est contrainte à faire le bien par une autre nature bonne et incapable de vouloir le mal; mais que la nature bonne est contrainte à faire le mal, par une nature mauvaise qui ne peut vouloir le bien ; et ainsi, par un acte d'extravagance inouïe, il prétend que la nature du mal est incapable de subir aucun changement, tandis qu'il refuse l'immutabilité à la nature du bien. Par là même, il est certain que, suivant l'enseignement de Manès, la volonté mauvaise est inspirée parla nature à laquelle il n'est pas possible de vouloir le bien ; mais Manès ne dit point, comme tu le supposes avec trop de bienveillance, que la volonté bonne est produite par la nature qui ne peut vouloir le mal : il ne regarde point la nature du bien comme étant en aucune manière immuable et comme ne pouvant vouloir le mal, puisqu'il croit qu'une volonté mauvaise lui est inspirée par la nature qui ne peut vouloir le bien ; d'où il conclut que par la puissance de la nature du mal il arrive que la volonté mauvaise existe réellement dans la nature du bien, laquelle, suivant lui, n'est pas autre chose que la nature de Dieu. Conséquemment, quand tu nies que la nature humaine ait été viciée par le péché du premier homme, tu autorises, autant du moins qu'il est en ton pouvoir de le faire, tu autorises Manès à attribuer à la nature du mal, inventée par lui, tous les maux dont il trouve les enfants accablés par suite de cette condition tout à fait déplorable à laquelle chacun les voit soumis. De plus, quand tu refuses d'admettre que l'homme ne peut vouloir le bien tant qu'il n'est pas secouru par celui qui ne saurait vouloir le mal, ne vois-tu pas que tu contredis en. cela l'auteur de ces paroles : « Sans moi vous ne pouvez rien faire[^1] » ; et l'Ecriture, où on lit ces autres paroles: «La volonté est préparée par le Seigneur[^4] » ; « C'est Dieu qui opère en nous-même le vouloir[^5] » ; « Les pas de l'homme seront dirigés par le Seigneur, et sa volonté suivra la voie que celui-ci lui aura tracée[^3]? » Ce qui m'étonne le plus ici, c'est que tu oses encore te dire chrétien, toi qui contredis ces maximes divines si nombreuses et si explicites.

  1. Contre deux lettres des Pélagiens, liv. 1, n. 7.

  2. Jean, XV, 5.

  3. Prov. VIII, 35, suiv. les Sept.

  4. Philipp. II, 13.

  5. Ps. XXXVI, 23.

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Contre la seconde réponse de Julien

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