AU RÉVÉRENDISSIME PÈRE JANDEL MAITRE GÉNÉRAL DE L'ORDRE DES FRÈRES PRÊCHEURS
Révérendissime Père,
C'est sous votre patronage que je désire offrir à l'ordre de Saint-Dominique cette traduction des Conférences de Cassien.
Vincent de Beauvais nous assure que le salut Fondateur trouva dans ce livre les secrets de la perfection. Le Docteur angélique l'estimait aussi beaucoup et y retrempait son âme, au milieu des fatigues de l'étude. La postérité de ces grands saints, renouvelée en France par le R. P. Lacordaire, d'illustre mémoire, pourra y puiser comme eux la sève de la vie religieuse, et porter les mêmes fruits de science et de vertu.
Veuillez voir dans cet hommage, mon révérendissime Père, une nouvelle preuve de ma vénération profonde et de mon inaltérable dévouement,
E. CARTIER.
Rome, ce 29 janvier 1868.
Mon cher frère en saint Dominique,
Je ne veux pas attendre la publication de votre traduction des Conférences de Cassien pour vous féliciter de l'avoir entreprise , et vous remercier du désir filial que vous m'exprimez de me la dédier.
Cette traduction est un nouveau service que vous allez rendre à l'Église, et en particulier aux familles religieuses, dont les membres trouveront dans cette lecture un aliment aussi sain que substantiel : car je ne doute pas du soin que vous aurez eu de faire disparaître de ces belles Conférences les quelques erreurs semi-pélagiennes dans lesquelles l'auteur était tombé, à une époque où ces questions n'avaient pas encore été résolues par le jugement infaillible de l'Église.
Puisque vous me rappelez l'estime que les plus grands hommes de notre Ordre faisaient des Conférences de Cassien, je suis heureux de vous donner une preuve que cette tradition ne s'est pas altérée au XIXe siècle. En effet, lorsque le Père Lacordaire nous eut réunis à Sainte-Sabine, en 1840, les Conférences de Cassien furent un des premiers ouvrages qu'il nous mit entre les mains pour la lecture spirituelle qui se faisait en commun, et je conserve encore aujourd'hui le souvenir des salutaires impressions que j'en éprouvais alors.
Grâce à votre nouvelle traduction, j'ai confiance que cet excellent ouvrage sera plus répandu et plus apprécié. Vous aurez ainsi devant Dieu le mérite du bien que la lecture ne saurait manquer de produire dans les âmes; et c'est là, je le sais, la seule récompense que vous ambitionnez.
En vous renouvelant l'expression de ma reconnaissance et des voeux que je forme pour le succès de votre publication, je vous bénis en Notre-Seigneur, et vous offre l'assurance de tous mes sentiments dévoués,
Fr. A. V. JANDEL,
Mag. ordis Præd.