8.
En effet, n'est-ce pas un plus grand miracle de déraciner, de sa propre chair, les principes de la concupiscence, que de chasser l'esprit impur du corps des autres? N'est-ce pas un plus étonnant prodige d'étouffer, par la vertu de patience, les mouvements violents de la colère, que de commander aux puissances de l'air; et n'est-il pas plus difficile de bannir de son coeur la tristesse qui le dévore, que de délivrer le corps de la fièvre ou des autres maladies? Ne faut-il pas une vertu plus grande pour guérir les langueurs de l'âme que celles du corps? Plus l'âme est au-dessus du corps, plus sa guérison est précieuse; car plus la substance est supérieure, plus sa perte est déplorable.