7.
C'est donc à nous maintenant de voir si nous voulons vivre sous la grâce de l'Évangile ou sous la terreur de la loi; car tous doivent choisir nécessairement un de ces deux états comme règle de leurs actions. La grâce de Jésus-Christ guide ceux qui font plus que la loi n'ordonne, tandis que la loi enchaîne les autres, comme des esclaves et des débiteurs. Celui qui n'observe pas la loi ne peut atteindre la perfection de l'Évangile, quoiqu'il se glorifie d'être chrétien, et racheté par la grâce du Sauveur. Il ne faut pas croire que ceux-là seulement sont sous le joug de la loi, qui refusent de l'accomplir; on lui est encore soumis quand on se contente de faire ce qu'elle commande; car ce n'est pas porter des fruits dignes de sa vocation et de la grâce de Jésus-Christ, qui ne dit pas : « Vous offrirez au Seigneur, votre Dieu, la dîme et les prémices, » mais bien : « Allez et vendez tout ce que vous avez, et donnez-le aux pauvres, et vous aurez un trésor dans le ciel; venez et suivez-moi. (S. Matth., XIX, 21. — S. Luc, XVIII, 22.) Et pour montrer la beauté de la perfection au disciple qui l'interroge , Notre-Seigneur ne lui accorde pas un seul instant pour ensevelir son père, parce que l'amour de Dieu doit l'emporter sur l'amour des hommes.