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Werke Johannes Cassianus (360-435) Collationes patrum Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
VINGT-DEUXIÈME CONFÉRENCE DE CASSIEN AVEC L'ABBÉ THÉONAS : DES SOUILLURES INVOLONTAIRES

13.

L'Écriture déclare clairement que les justes et les saints ne sont pas exempts de fautes, lorsqu'elle dit : « Le juste tombe sept fois par jour et se relève. » (Prov., XXIV, 16.) Qu'est-ce que tomber, si ce n'est pécher? Et cependant , tout en disant qu'il tombe sept fois, elle l'appelle juste. Ces chutes de la faiblesse humaine n'empêchent pas la justice, parce qu'il y a une grande différence entre la chute du juste et la chute du pécheur. Quelle différence, en effet, entre commettre un péché mortel ou se laisser surprendre par une pensée qui n'est pas exempte de faute, pécher par ignorance ou par oubli , se laisser aller à des paroles inutiles, avoir quelque doute sur la foi , céder à quelque mouvement subtil de vaine gloire et s'écarter un peu de la perfection par l'entraînement de la nature ! Ce sont les sept chutes que les saints peuvent faire quelquefois sans cesser d'être justes. Quoiqu'elles soient légères, elles empêchent cependant qu'ils ne soient sans péché. Aussi ont-ils à se repentir tous les jours et ne doivent-ils jamais cesser de demander sincèrement à Dieu le pardon de leurs fautes, en disant : « Remettez-nous nos dettes. »

Il est facile de montrer, par des exemples évidents, que quelques saints se sont égarés, sans perdre cependant leur justice. Ne faut-il pas croire que saint Pierre, le prince des Apôtres, était juste, surtout au temps où Notre-Seigneur lui disait : « Tu es heureux, Simon, fils de Jonas, parce que la chair et le sang ne t'ont pas révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. Aussi je te donnerai les clefs du royaume des cieux, et tout ce que tu lieras sur la terre, sera lié dans le ciel, et tout ce que tu délieras sur la terre, sera délié dans le ciel. » (S. Matth., XVI, 17.) Quoi de plus beau que cette louange de Notre-Seigneur? Quoi de plus élevé que ce bonheur et cette puissance ? Et cependant peu après , lorsque saint Pierre, ignorant le mystère de la Passion , s'opposait à son insu au bien que le genre humain en retirerait , en disant : « Que cela ne vous arrive pas, Seigneur; non, cela ne sera pas, » il entend cette parole : « Éloigne-toi de moi, Satan, tu me scandalises; car tu ne sais pas ce qui est de Dieu, mais ce qui est des hommes. » (Ibid., 23.) Lorsque la Vérité même lui adressait ces paroles , faut-il croire qu'il ne fût pas tombé dans une faute, ou qu'il ne fût pas resté dans la justice et la sainteté? Peut-on nier aussi sa chute, lorsque la crainte des persécuteurs lui fit renoncer trois fois son maître? Mais aussitôt le repentir s'empare de son coeur, et, grâce aux larmes abondantes qui effacèrent une si grande faute, il ne perdit pas le mérite de sa sainteté et de sa justice.

C'est à lui et aux saints qui lui ressemblent qu'il faut appliquer cette parole de David : « Le Seigneur dirige les pas de l'homme qui désire marcher dans sa voie. Lorsqu'il tombe, il ne sera pas brisé, parce que le Seigneur le soutient de sa main. » (Ps. XXXVI, 23.) Celui dont Dieu dirige les pas, peut-il ne pas être juste? et cependant il est dit de lui : « Lorsqu'il tombe, il ne sera pas brisé. » Qu'est-ce que tomber, si ce n'est pécher? et celui-là n'est pas brisé, c'est-à-dire n'est pas accablé par le poids de son péché. Il paraît un instant brisé, mais le secours de Dieu qu'il implore le relève; cette prompte résurrection le conserve dans la justice; et si la faiblesse de la chair lui a fait perdre quelque chose, la main qui le soutient réparera tout bientôt. Il ne cessera pas d'être saint après sa chute, dès qu'il reconnaît qu'il ne peut être justifié par ses oeuvres, et que la grâce d'en haut est seule capable de le délivrer de tous ses péchés. Il crie toujours avec l'Apôtre : « Malheureux que je suis! qui me délivrera de ce corps de mort? Ce sera la grâce de Dieu, par Notre-Seigneur Jésus-Christ. » (Rom., VII, 24.)

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Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
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Avant-Propos des Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
Einleitung: Vierundzwanzig Unterredungen mit den Vätern

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