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Werke Laktanz (250-325) Divinae Institutiones Institutions Divines
LIVRE IV.

XVI.

Je crois devoir parler maintenant de la passion du Sauveur, qu'on nous reproche, comme si ce nous était une chose fort honteuse de révérer un homme qui a souffert le dernier supplice. Je montrerai au contraire qu'il l'a souffert pour d'importantes raisons, et que ses souffrances contiennent des preuves convaincantes de sa sagesse et de sa puissance, et de la vérité de la doctrine qu'il a enseignée. S'il avait été heureux durant toute sa vie, nul homme sage ne l'aurait reconnu pour un Dieu et ne lui aurait rendu les honneurs divins. Ce qui est fort opposé à la pratique de ceux qui, n'ayant aucune teinture de la véritable religion, admirent les richesses et la puissance, et révèrent la mémoire de ceux qui leur ont fait du bien; au lieu que tout ce qu'il y a de gens éclairés et habiles ne daignent pas seulement estimer leurs personnes durant leur vie. Il n'y a rien, en effet, qui mérite nos respects, parce qu'il n'y a rien qui soit digne du ciel. Il n'y a que la vertu et la justice, que nous devions considérer comme un bien stable et solide, qui ne peut nous être ni donné ni ôté par personne. Le Sauveur est descendu sur la terre avec cette vertu et cette justice dont je parle. Il a lui-même la justice et la vertu, et il est venu pour les enseigner aux hommes. Il s'est excellemment acquitté de cette fonction, et a prêché et pratiqué la vertu d'une manière qui l'a rendu digne d'être adoré comme un Dieu par les peuples de l'univers. Comme la sainteté de sa doctrine et l'éclat de ses miracles attiraient autour de lui une foule incroyable de personnes de toute condition, les principaux des Juifs et des prêtres, émus de colère de ce qu'il leur reprochait leurs crimes, dévorés de jalousie de ce que le peuple les méprisait et les abandonnait pour le suivre, aveuglés par l'ignorance qui avait effacé de leur mémoire les commandements de la loi et les prédictions des prophètes, s'assemblèrent contre lui et formèrent le dessein impie de lui faire souffrir la mort.

David ayant prévu par la lumière de l'esprit de Dieu l'énormité de cet attentat, s'écrie dès le commencement de ses psaumes : « Heureux est l'homme qui ne se laisse point aller aux conseils des médians. » Salomon a décrit le même conseil dans le livre de la Sagesse. Voici ses paroles : « Faisons tomber le juste dans nos pièges, parce qu'il nous est incommode, qu'il est contraire à notre manière de vivre, qu'il nous reproche les violations de la loi, et qu'il nous déshonore en décriant les fautes de notre conduite. » Il assure qu'il a la science de Dieu et qu'il s'appelle le Fils de Dieu. Il est devenu le censeur de nos pensées même; sa seule vue nous est insupportable, parce que sa vie n'est point semblable à celle des autres, et qu'il suit une conduite toute différente. Il nous considère comme des gens qui ne s'occupent que de niaiseries ; il s'abstient de notre manière de vivre comme d'une chose impure; il préfère ce que les justes attendent à la mort, et se glorifie d'avoir Dieu pour père. Voyons donc si ses paroles sont véritables. Eprouvons ce qui lui arrivera, et nous verrons quelle sera sa fin ; car s'il est véritablement Fils de Dieu, Dieu prendra sa défense et le délivrera des mains de ses ennemis. Interrogeons-le par les outrages et par les tourments, afin que nous reconnaissions quelle est sa douceur, et que nous fassions l'épreuve de sa patience. Condamnons-le à la mort la plus infâme, car Dieu prendra soin de lui, si ses paroles sont véritables. Ils ont eu ces pensées, et ils se sont égarés, parce que leur propre malice les a aveuglés, et qu'ils ont ignoré les secrets de Dieu. Salomon n'a-t-il pas fait une aussi fidèle description de ce conseil tenu par les impies contre Dieu, que s'il y eut assisté ? Cependant mille et dix ans se sont écoulés depuis le temps où Salomon a fait cette prophétie, jusqu'à celui où l'on en a vu l'accomplissement. Je n'invente rien, je n'ajoute rien. Les Juifs qui ont commis cet attentat avaient entre les mains le livre où la prédiction est contenue. Ceux-là mêmes contre qui elle a été faite la lisaient. Leurs successeurs, qui portent leur nom et qui imitent leur crime, ont chaque jour le même livre entre les mains, et répètent la condamnation prononcée contre eux par la bouche des prophètes, sans y faire jamais d'attention, ce qui est un des plus terribles effets de la condamnation même. Les Juifs se portèrent donc à faire mourir Jésus-Christ en haine de la liberté avec laquelle il leur reprochait leurs crimes, et de dépit d'être méprisés et abandonnés par le peuple.

Il est vrai que l'état de bassesse où il paraissait leur donna la hardiesse de commettre cet attentat; car quand ils lisaient d'un côté que le fils de Dieu devait descendre du ciel environné d'éclat et de gloire et plein de puissance et de majesté, et que de l'autre ils ne voyaient rien dans Jésus-Christ qui ne fut bas, sale et difforme, ils ne pouvaient se persuader qu'il fut le Messie. Ils ne savaient pas que les prophètes avaient prédit qu'il devait venir deux fois : que la première, il paraîtrait dans l'obscurité et dans la faiblesse de la chair, et la seconde, dans l'éclat et dans la force de la divinité. David parle de ce premier avènement dans le psaume soixante-onzième. « Il descendra, dit-il, comme la pluie tombe sur la toison, et comme l'eau du ciel qui arrose la terre ; car comme la pluie tombe sur la toison sans faire de bruit, ainsi le Sauveur est descendu sans bruit et sans être aperçu de personne, lorsqu'il est venu enseigner la justice et la paix. » Le prophète Isaïe en parle aussi de cette sorte: « Qui a cru à notre parole, et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé? Il s'élèvera devant le Seigneur comme un arbrisseau, et comme un rejeton qui sort d'une terre sèche. Il est sans beauté et sans éclat. Nous l'avons vu, et il n'avait rien qui attirait l'œil, et nous l'avons méconnu. Il nous a paru un objet de mépris, le dernier des hommes, un homme de douleurs qui sait ce que c'est que souffrir. Son visage était comme caché, il paraissait méprisable, et nous ne l'avons point reconnu. Il a pris véritablement nos langueurs sur lui, et il s'est chargé lui-même de nos douleurs. Nous l'avons considéré comme un lépreux, comme un homme frappé de Dieu et humilié ; et cependant il a été percé de plaies pour nos iniquités, il a été brisé pour nos crimes. Le châtiment qui nous devait procurer la paix est tombé sur lui, et nous avons été guéris par ses meurtrissures. Nous nous étions tous égarés comme des brebis errantes : chacun s'était détourné pour suivre sa propre voie ; et Dieu l'a chargé lui seul de l'iniquité de nous tous. » La sibylle a décrit d'une manière fort semblable l'état où le Sauveur devait paraître.

Il sera dans la difformité et dans l'infamie, mais il ne laissera pas de soutenir encore alors l'espérance de ceux qui seront dans l'affliction.

La bassesse de cet état ayant mis sur les yeux des Juifs comme un bandeau qui les empêchait de reconnaître leur Dieu, ils ont condamné a la mort celui qui était venu pour leur apporter la vie.

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