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Werke Laktanz (250-325) De opificio Dei De l'ouvrage de Dieu, ou de la formation de l'homme

XVIII.

Il se présente ensuite une question fort difficile à examiner, savoir si l’âme et l’esprit sont la même chose, et si le principe de la vie est le même que celui du sentiment. Il y a des raisons et des arguments pour soutenir l’une et l’autre de ces opinions. Ceux qui croient que la vie et le sentiment n’ont qu’un même principe tâchent de le prouver en montrant qu’ils ne se peuvent séparer, et que, comme on ne peut sentir sans vivre, aussi on ne peut vivre sans sentir. C’est pour cela que les deux poètes qui font profession de suivre Epicure se servent indifféremment des noms d’âme et d’esprit dans le même sens. Ceux au contraire qui les distinguent tâchent d’établir leur distinction, en montrant qu’on peut perdre l’esprit sans perdre la vie, comme il arrive en effet aux insensés. Ils prouvent encore par la comparaison de la mort et du sommeil; car, au lieu que la première e la vie et sépare l’âme du corps, le second l’esprit et l’assoupit de telle sorte • qu’il ne voit ni ce qu’il fait, ni où il est, et ne laisse pas pourtant d’être exposé à diverses illusions. Il est plus aisé de dire pourquoi cela est fait que d’expliquer comment cela se fait. Il est certain que nous ne pourrions jouir du repos que le corps prend pendant le sommeil, si l’esprit n’était occupé par quantité d’images qui se présentent à lui. Il est assoupi comme le feu sous la cendre, mais, pour peu qu’on l’excite, il se réveille. Il est occupé de diverses images, jusqu’à ce que le corps soit assoupi par le sommeil, qui, en lui donnant du repos, lui donne aussi de nouvelles forces; car, quoique le corps puisse quelquefois demeurer immobile dans le temps même que les sens sont éveillés, il ne jouit pas alors d’un parfait repos, puisque ce feu des sens est allumé. Quand l’esprit se détourne des images que lui présentent les sens, ces sens tombent dans le sommeil. Alors l’âme, à la faveur de la nuit, commence à avoir des pensées obscures sur les mêmes sujets dont elle s’était entretenue durant le jour, et s’y engage encore plus avant pour ne point troubler le repos si utile et si nécessaire à la santé, comme l’âme s’occupe de vraies images pendant le jour, de peur que le corps ne tombe dans le sommeil; ainsi elle s’occupe de fausses pensées dans la nuit, de peur que le même corps ne s’éveille. Quand elle ne voit aucune image, elle est ou éveillée ou morte. Les songes servent donc à favoriser le sommeil, et sont comme un soulagement accordé en commun à tous les animaux. Mais il y a ceci de particulier dans ceux des hommes, que Dieu s’en sert souvent pour les avertir de l’avenir. Les histoires rapportent quantité de songes dont les événements ont été prompts et surprenants, et les prophètes ont souvent été instruits par cette voie. Il faut pourtant avouer qu’ils ne sont ni toujours vrais ni toujours faux, parce qu’il y a, selon le témoignage de Virgile, deux portes par où ils entrent. Ceux qui sont faux n’ont point d’autre fin que d’assoupir le corps et de réparer ses forces. Ceux qui sont véritables sont envoyés de Dieu pour nous révéler le bien et le mal qui nous doivent arriver.

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De l'ouvrage de Dieu, ou de la formation de l'homme
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On the Workmanship of God, or the Formation of Man vergleichen
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Einleitung zur "Gottes Schöpfung"
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