XLVII.
Enfin l’on s'approche ; les troupes de Licinius attaquent les ennemis avec furie; ils s'épouvantent; ils ne peuvent tirer l'épée, ni lancer le javelot. Maximin tournait autour des bataillons de Licinius, et tâchait de les ébranler par ses prières et par ses promesses. On lui ferme partout l'oreille. On détache même de la cavalerie contre lui ; et on l'oblige à se retirer parmi les siens. On taillait impunément son armée en pièces, et tant de légions succombaient sous une poignée de gens. Personne ne se souvenait de son devoir ni de sa réputation ; on eût dit qu'ils n'étaient pas venus au combat, mais à une mort volontaire, tant Dieu avait donné d'ascendant sur eux à leurs ennemis! La campagne était toute couverte de morts. Maximin, voyant ses espérances trompées, quitte la pourpre, et, sous l'habit d'un esclave, s'enfuit et passe la mer. Une partie de son armée est taillée en pièces ; l'autre se rend aux victorieux, ou prend la fuite. On suivait sans honte l'exemple de l'empereur, qui en deux nuits et un jour gagne Nicomédie, distante du lieu du combat de soixante lieues. Il prend sa femme et ses enfants, et suivi d'un petit nombre de ses officiers, il se dirige vers l'Orient. En Cappadoce.il rassemble quelques débris de son armée; quelques troupes le vinrent rejoindre: ces légers secours lui donnèrent le courage de reprendre encore la pourpre.