IX.
Comme il me reste des choses beaucoup plus utiles à dire sur le sujet que je traite, je passerai sous silence les inductions qu'on veut tirer des ouvrages de l'homme, lorsqu'on dit que l'ouvrier ne saurait rétablir son ouvrage, s'il vient à être brisé, mutilé ou détruit, lorsqu'on veut qu'à l'exemple du potier ou du statuaire, Dieu n'ait ni la volonté ni le pouvoir de ressusciter un cadavre entièrement réduit en poussière. Ils ne voient pas, les insensés, qu'ils font à Dieu le plus grand outrage, lorsqu'ils mettent sa toute-puissance en parallèle avec des forces infiniment inférieures, et ravalent tes ouvrages de la nature au niveau de ceux que l'art a produits. Certes, je me ferais conscience de m'arrêter à de pareilles futilités, il y aurait même de la folie à les relever. Je dirai seulement que ce qui est impossible aux hommes n'est qu'un jeu pour le Tout-Puissant.
Cette seule réflexion, jointe à toutes les raisons que nous avons déjà données, démontre clairement que la résurrection n'est pas impossible, et par conséquent qu'elle n'est point au-dessus de la puissance de Dieu : nous ajouterons qu'elle n'est pas contraire à sa volonté.