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Works Athanasius of Alexandria (295-373) Vita Antonii

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La vie de sainte Antoine

Chapitre XXVIII

Jusqu’ici, je ne vous ai parlé que comme en passant des artifices du démon. Mais vous serez heureux, j’en suis sûr, que je m’étende davantage sur ce sujet, puisqu’il vous sera fort utile de graver cette instruction dans votre mémoire. Lorsque Notre Seigneur est venu au monde, il a terrassé cet ennemi de notre salut, et toutes ses forces ont été détruites. Ainsi ne pouvant plus rien maintenant, il fait comme ces tyrans qui, ayant perdu toute leur puissance, ne peuvent demeurer en repos, et qui, n’ayant plus que la parole, s’en servent pour faire des menaces. Si vous considérez bien toutes ces choses, il vous sera facile de mépriser les démons. S’ils étaient engagés comme nous dans les liens du corps, ils pourraient dire qu’ils ne peuvent nous trouver quand nous nous cachons, ou que lorsqu’ils nous trouvent ils ne peuvent nous nuire. Car nous pourrions nous cacher et les empêcher de venir à nous en leur fermant les portes. Mais il n’en est pas ainsi. Il leur est facile d’entrer même si elles sont fermées, et même de voler dans toute l’étendue de l’air, comme leur malheureux prince le démon, étant toujours prêts à nuire par la malice qui est en eux, suivant ce que Notre Seigneur a dit du démon : il est père de toute malice, et il a été homicide dès le commencement (cf. Jn 8, 44). Il paraît clairement qu’ils ne peuvent rien, puisqu’ils ne sauraient nous faire mourir, bien que notre manière de vivre soit parmi toutes, celle qu’ils ont le plus en horreur. Car le lieu où nous sommes ne les empêche pas de nous dresser des embûches. Ils ne nous considèrent pas comme leurs amis pour nous épargner. Ils n’ont point d’amour pour la vertu qui puisse les porter à bien faire ; et étant remplis de malice, ils n’ont point de plus grande passion que de nuire à ceux qui embrassent la vertu. Mais n’ayant aucune force, tout leur pouvoir se réduit à nous menacer ; et s’ils pouvaient nous faire mal, il n’y aurait rien qu’ils ne tentent pour cela, leur volonté étant toujours portée à nuire aux hommes, et à nous surtout. Ils voient en effet que nous sommes assemblés ici pour parler contre eux et que leur faiblesse augmente à mesure que nous avançons dans la piété. Ainsi, s’ils avaient quelque puissance, ils ne laisseraient pas en vie un seul chrétien. Car le service et l’honneur que l’on rend à Dieu passent pour abomination dans l’esprit des pécheurs, comme dit l’Ecriture sainte (Eccl., 1, 32). Voyant donc qu’ils ne peuvent nous faire le mal dont ils nous menacent, ils tournent leur rage contre eux-mêmes ; vous devez bien considérer cela pour ne pas les craindre. S’ils avaient quelque puissance, ils ne viendraient pas en troupe, ils ne nous présenteraient point de fantômes, et ils ne se métamorphoseraient point pour tâcher de nous tromper ; mais leur pouvoir secondant leur volonté, ils se contenteraient de nous attaquer seuls. Car ceux qui ne manquent pas de force, ne se servent point d’illusions, ni de bruits pour nous épouvanter ; mais sans employer tous ces artifices, ils usent soudain de leur puissance, pour exécuter leurs desseins. Les démons au contraire, parce qu’ils ne peuvent rien, semblent jouer sur un théâtre, changeant de figures, comme pour étonner des enfants par une multitude de fantômes et de visions. Ceci témoignant de leur extrême faiblesse, nous oblige encore davantage à les mépriser. Au contraire ce bon Ange envoyé de Dieu contre les Assyriens n’eut pas besoin de se faire accompagner d’une grande multitude, ni d’emprunter des figures étranges, ni de provoquer de grands bruits, ni de faire de grands efforts ; mais usant sans peine et avec tranquillité de la puissance qui lui était donnée, il tua en un moment cent quatre-vingt-cinq mille hommes (IV R 19, 35). Les démons au contraire, n’ayant pas le pouvoir de ces bienheureux esprits, sont réduits à tâcher de nous étonner par ces diverses visions.

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The Life of Antony

28.

‘Already in passing I have spoken on these things, and now I must not shrink from speaking on them at greater length, for to put you in remembrance will be a source of safety. Since the Lord visited earth 1, the enemy is fallen and his powers weakened. Wherefore although he could do nothing, still like a tyrant, he did not bear his fall quietly, but threatened, though his threats were words only. And let each one of you consider this, and he will be able to despise the demons. Now if they were hampered with such bodies as we are, it would be possible for them to say, “Men when they are hidden we cannot find, but whenever we do find them we do them hurt.” And we also by lying in concealment could escape them, shutting the doors against them. But if they are not of such a nature as this, but are able to enter in, though the doors be shut, and haunt all the air, both they and their leader the devil, and are wishful for evil and ready to injure; and, as the Saviour said, “From the beginning the devil is a manslayer and a father of vice 2;” while we, though this is so, are alive, and spend our lives all the more in opposing him; it is plain they are powerless. For place is no hindrance to their plots, nor do they look on us as friends that they should spare us; nor are they lovers of good that they should amend. But on the contrary they are evil, and nothing is so much sought after by them as wounding them that love virtue and fear God. But since they have no power to effect anything, they do nought but threaten. But if they could, they would not P. 204 hesitate, but forthwith work evil (for all their desire is set on this) , and especially against us. Behold now we are gathered together and speak against them, and they know when we advance they grow weak. If therefore they had power they would permit none of us Christians to live, for godliness is an abomination to a sinner 3. But since they can do nothing they inflict the greater wounds on themselves; for they can fulfil none of their threats. Next this ought to be considered, that we may be in no fear of them: that if they had the power they would not come in crowds, nor fashion displays, nor with change of form would they frame deceits. But it would suffice that one only should come and accomplish that which he was both able and willing to do: especially as every one who has the power neither slays with display nor strikes fear with tumult, but forthwith makes full use of his authority as he wishes. But the demons as they have no power are like actors on the stage changing their shape and frightening children with tumultuous apparition and various forms: from which they ought rather to be despised as shewing their weakness. At least the true angel of the Lord sent against the Assyrian had no need for tumults nor displays from without, nor noises nor rattlings, but in quiet he used his power and forthwith destroyed a hundred and eighty-five thousand. But demons like these, who have no power, try to terrify at least by their displays 4.


  1. Cf.de Incar. 47, 48.  ↩

  2. John viii. 44 .  ↩

  3. Ecclesiasticus i. 25 .  ↩

  4. 2 Kings xix. 35 .  ↩

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