Chapitre XXXII
Ils se servent aussi des inondations des fleuves pour nous tromper lorsque, voyant qu’il a beaucoup plu en Ethiopie, et jugeant par là quel le Nil va déborder, ils se hâtent de venir le dire en Egypte avant que l’inondation y soit arrivée. Ce que les hommes pourraient faire aussi bien qu’eux, s’ils étaient par leur nature aussi rapides et aussi légers. Il en est comme de celui que David avait mis en sentinelle sur un lieu fort élevé. Il aperçut beaucoup plus tôt celui qui venait que ceux qui étaient en bas, et prenant sa course il rapporta ce qui n’était pas encore arrivé, mais ce qui allait arriver sous peu (2 R 18, 24). Ainsi les démons usent de toutes sortes de moyens et s’avertissent les uns les autres afin de tâcher de nous tromper. S’il arrive, par la providence de Dieu à qui toutes choses sont possibles, que cette inondation n’arrive pas, ou que le voyageur ne continue pas son chemin, alors ils se trouvent être menteurs, et ceux qui ont ajouté foi à leurs paroles se trouvent trompés. C’est ce qui arrivait aux oracles des faux dieux des Grecs, et c’est ainsi que ces démons qui parlaient par la bouche de leurs idoles, avaient coutume de tromper les hommes.