Chapitre XXXIV
C’est pourquoi il ne faut pas faire grand cas des autres choses, mais seulement nous employer avec courage et avec labeur à l’accomplissement de nos saints exercices non pour savoir l’avenir, mais afin de nous rendre agréables à Dieu par le soin que nous aurons eu de le servir et de lui plaire. Et nous devons le prier, non de nous donner la science de prédire comme récompense de la vie que nous professons, mais de bien vouloir nous assister dans nos combats contre les démons, afin que nous remportions la victoire. Et si nous avons quelque désir de savoir l’avenir, ayons soin de garder une très grande pureté. Car je crois qu’une âme sans tache et qui demeure dans l’innocence qu’elle a reçue par le baptême, est si clairvoyante qu’elle peut découvrir par des révélations qu’elle reçoit de Dieu, beaucoup plus de choses, et plus lointaines, que ne sauraient le faire les démons. Tel fut l’esprit d’Elie lorsqu’il vit Giezi (IV R 5, 25) et qu’il aperçut les troupes des anges qui étaient autour de lui (IV R 6, 17).