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Histoire ecclésiastique
CHAPITRE PREMIER : COMBIEN, DANS LA GAULE, SOUS VERUS, EURENT A SUPPORTER LA LUTTE POUR LA RELIGION, ET COMMENT
La Gaule est le pays où fut rassemblé le stade de ceux dont nous parlons : elle a des métropoles remarquables qui l'emportent sur les autres de cette contrée : leur nom est célèbre, c'est Lyon et Vienne. Le fleuve du Rhône, qui arrose abondamment de son cours toute la région, les traverse l'une et l'autre.
[2] Donc les très illustres églises de ces deux cités ont envoyé à celles de l'Asie et de Phrygie la relation écrite qui concerne leurs martyrs ; ciles y racontent de la manière suivante ce qui s'est passé chez elles. [3] Je vais du reste en rapporter les propres expressions :
« Les serviteurs du Christ qui habitent Vienne et Lyon en Gaule, aux frères de l'Asie et de Phrygie qui ont la même foi et la même espérance de la rédemption que nous, paix, grâce et gloire de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus notre Seigneur. »1
[4] Ensuite après ces mots, ils parlent d'autres choses dans un préambule, puis ils commencent le récit en ces termes: « L'intensité de l'oppression qui s'est produite 13 ici, la colère si grande des gentils contre les saints, et tout ce qu'ont supporté le, bienheureux martyrs, nous ne sommes pas capables de le dire avec exactitude, et il n'est assurément pas possible de le rendre dans un écrit. [5] C'est en effet avec toute sa force que l'adversaire a frappé ; il préludait alors à ce que doit être son avènement quand il sera sans crainte . il mit tout on œuvre pour former les siens et les exercer par avance contre les serviteurs de Dieu. Aussi bien, non seulement on nous interdisait les maisons, les bains, le forum, mais en général on défendait encore à chacun de nous, de paraître en quelque lieu que ce fût. [6] Cependant la grâce de Dieu combattit contre eux ; elle fit d'abord éloigner les faibles, puis elle fit avancer des piliers solides qui pouvaient par leur résistance attirer sur eux tout le choc du méchant. Ils allèrent donc à sa rencontre, supportèrent toutes sortes d'outrages et de châtiments, et ils firent peu de cas de ces nombreuses épreuves, ils se hâtaient vers le Christ et montraient réellement que« les souffrances « du temps présent ne sont pas dignes d être mises en « regard de la gloire qui doit être révélée en nous ».
« [7] Et d'abord,des sévices sans nombre leur étaient infliges par la foule entière, ils les supportèrent généreusement : ils furent insultés, battus, traînés, pillés, lapidés, enfermés ensemble, ils endurèrent tout ce qu'une populace enragée aime à faire subir à des adversaires ou à des ennemis. [8] Ils montèrent alors au forum, emmenés par le tribun et les magistrats qui présidaient à la ville ; interrogés devant toute la foule, 15 ils rendirent témoignage et on les mit ensemble dans la prison jusqu'à l'arrivée du gouverneur.
« [9] Dans la suite, on les lui amena et celui-ci se laissa aller à toute la cruauté en usage contre nous. Vettius Epagathus, un des frères, était parvenu à la plénitude de l'amour envers Dieu et le prochain. Sa conduite était tellement parfaite que, malgré sa jeunesse, il méritait le témoignage du vieillard Zacharie ; car il avait marché sans reproche dans tous les commandements et ordonnances du Seigneur : empressé à tout service envers le prochain, ayant un grand zèle pour Dieu, bouillonnant de l'Esprit. Étant d'un tel caractère, il ne supporta pas une procédure aussi déraisonnablement conduite contre nous, mais il fut exaspéré et réclama d'être entendu lui aussi, pour défendre les frères et prouver qu'il n'y avait ni athéisme ni impiété parmi nous. [10] Ceux qui entouraient le tribunal se mirent à crier contre lui, car c'était un homme fort connu et le légat ne supporta pas la juste requête qu'il présentait ainsi ; il lui demanda seulement si lui aussi était chrétien. Celui-ci l'affirma d'une voix très claire et il fut également élevé au rang des martyrs : qualifié de paraclet des chrétiens, possédant en effet en lui le Paraclet, l'Esprit plus complètement que Zacharie, qu'il manifestait par la plénitude de la charité. Il prenait avec bonheur la défense de ses frères et y mettait son âme : car il était et il est encore un vrai disciple du Christ, suivant l'Agneau partout où il va.2
« [11] A partir de ce moment il se fit un triage parmi les autres : les uns étaient évidemment prêts au martyre, ils en accomplirent avec un entrain parlait la confession ; mais il en parut d'autres qui n'étaient, ni préparés ni exercés, et qui se trouvaient encore faibles et hors d'état de supporter l'effort d'un grand combat ; de ceux-ci, dix environ échouèrent. Ils nous causèrent un grand chagrin et une incommensurable douleur: ils brisèrent l'empressement des autres qui n'avaient pas été arrêtés et qui, au prix de terribles souffrances, assistaient cependant les martyrs et ne les délaissaient pas.3 [12] Alors nous étions tous grandement terrifiés de l'ambiguïté de leur confession ; nous ne craignions pas les châtiments qu'on infligeait, mais nous regardions la fin et nous redoutions que d'entre eux quelqu'un ne vînt â faillir.
«[13] Chaque jour cependant on arrêtait ceux qui étaient dignes et ils complétaient le nombre .le ces martyrs, en sorte qu'on emprisonnait ensemble tous les membres zélés des deux églises et ceux qui ont surtout constitué ce qui est ici.4 [14] On saisit même avec nous quelques païens serviteurs des nôtres, parce que le gouverneur avait officiellement ordonné de nous rechercher tous. Ceux-ci à leur tour, grâce au piège de Satan, effrayés par les tourments qu'ils voyaient souffrir aux saints et poussés à cela par les soldats, déclarèrent mensongèrement que nous faisions des repas de Thyeste, que nous commettions les incestes d'Œdipe et des choses qu'il nous est interdit de dire, de penser et même de croire qu'elles aient jamais existé chez des hommes. [15] Ces bruits répandus, tous entrèrent 19 dans une furie de bêtes féroces contre nous, si bien qu'un certain nombre, qui tout d'abord, pour des raisons de parenté, avaient gardé de la modération, furent dès lors grandement irrités et grinçaient des dents contre nous : ils accomplissaient la parole de notre Seigneur : « Un jour viendra où quiconque vous « tuera, croira rendre un culte à Dieu. »
« [16] Alors, il ne resta plus aux saints martyrs qu'à supporter des châtiments qui dépassent toute description : Satan s'efforçait de leur faire ainsi proférer quelque blasphème. [17] Toute la colère de la foule, comme du gouverneur et des soldats, s'acharna sans mesure sur Sanctus, le diacre de Vienne, sur Maturus, simple néophyte, mais athlète valeureux, sur Attale, originaire de Pergame, et qui avait toujours été la colonne et le soutien de ceux qui étaient ici, et enfin sur Blandine. En celle-ci le Christ montra que ce qui est simple, sans beauté et méprisable aux yeux des hommes est jugé digue d'une grande gloire auprès de Dieu à cause de l'amour qu'on a pour lui, amour qui se montre dans la force et ne se vante pas dans une vaine apparence.5
« [18] Nous craignions en effet tous, et sa maîtresse selon la chair, qui était, elle aussi, au combat avec les martyrs, redoutait que Blandine ne pût pas confesser librement sa foi à cause de la faiblesse de son corps. Mais celle-ci fut remplie d'une force à épuiser et briser les bourreaux qui s'étaient relayés pour l'accabler de toutes sortes de tortures depuis le matin jusqu'au soir : ils avouèrent qu'ils étaient vaincus n'ayant plus rien à lui faire : ils s'étonnaient qu'il restât encore 21 un souffle en elle, tant son corps était tout déchiré et percé ; ils témoignaient qu'une seule espèce de supplice suffisait pour amener la mort, à plus forte raison, un aussi grand nombre et de telles tortures.6 [19] Mais la bienheureuse, comme un généreux athlète, se rajeunissait dans la confession; c'était pour elle un renouvellement de ses forces, un repos et une cessation des souffrances endurées que de dire : « Je suis chrétienne « et chez nous il n'y a rien de mal .»
« [20] Sanctus, lui aussi, supporta d'une manière supérieure et plus courageusement que personne, toutes les violences qui lui venaient des hommes: les pervers espéraient que, grâce à la durée et à l'intensité des tourments, ils entendraient de lui des paroles condamnables. Il leur tint tête avec une telle fermeté, qu'il ne leur dit ni son nom, ni celui de la nation et de la ville d'où il était, ni s'il était esclave ou libre, mais à toutes les questions, il répondait en langue latine : « Je « suis chrétien ». Voilà ce qu'il confessait tour à tour, au lieu de son nom, au lieu de sa ville, au lieu de sa race, au lieu de tout, et les païens n'entendaient pas de lui une autre parole.7 [21] Il s'ensuivit que le gouverneur et les bourreaux rivalisèrent à l'envi à son sujet, si bien que ne trouvant plus rien à lui infliger, à la fin ils firent rougir au feu des lames d'airain et les lui appliquèrent aux parties du corps les plus délicates. [22] Celles-ci brûlèrent, mais Sanctus demeura invincible, inflexible, ferme dans la confession ; 23 la source céleste d'eau vivifiante qui sort du sein du Christ le rafraîchissait et le fortifiait.8 [23] Son corps était témoin de ce qu'il avait subi ; tout n'y était plus que plaie et meurtrissure; il était contracté, privé de l'apparence d'une forme humaine : mais le Christ qui souffrait en lui, accomplissait de grandes merveilles : il rendait l'ennemi impuissant et, pour l'exemple de ceux qui demeuraient, il montrait qu'il n'y a rien de redoutable où se trouve l'amour du Père, rien de douloureux où est la gloire du Christ.9 [24] Quelques jours après, en effet, les pervers recommencèrent à torturer le martyr: ils pensaient, qu'ayant les chairs enflées et enflammées, s'ils lui faisaient encore endurer les mêmes châtiments, il serait vaincu par eux, puisqu'il ne pouvait même pas supporter l'attouchement des mains, ou bien que s'il mourait dans les supplices, son trépas inspirerait de la crainte aux autres. Non seulement rien de pareil n'arriva pour lui, mais contre toute attente, le corps de Sanctus se rétablit, se redressa dans les tourments qui suivirent; il reprit sa forme première et l'usage de ses membres, en sorte que la seconde torture, lui fut par la grâce du Christ non pas un châtiment, mais une guérison.
« [25] Le diable d'autre part paraissait avoir déjà englouti Biblis, une de celles qui avaient renié ; il voulait encore la condamner en la faisant blasphémer, il la fit conduire au supplice et la força de dire les impiétés qui nous concernent; car elle avait été jusque là fragile et sans courage.10 [26] Mais voici que dans la torture, elle sortit de son enivrement et s'éveilla pour ainsi dire d'un profond sommeil ; la douleur passagère qu'elle 25 ressentit, la fit souvenir du châtiment éternel de la géhenne et répondre en réplique aux calomniateurs: « Comment, dit-elle, ces gens-là mangeraient-ils des enfants, eux à qui il n'est pas permis de manger même le sang des animaux sans raison ? ». A partir de là, elle se déclara chrétienne et fut mise au rang des martyrs.
« [27] Les châtiments tyranniques avaient été rendus vains par le Christ, grâce à la patience des bienheureux ; le diable inventa d'autres moyens : les internements collectifs dans les ténèbres d'un très dur cachot, la mise aux ceps avec les pieds écartés jusqu'au cinquième trou, et tous les autres tourments que des subalternes furieux et, de plus, possédés du démon, ont coutume d'infliger aux prisonniers. Aussi bien, le plus grand nombre moururent étouffés dans la prison ; le Seigneur voulut qu'ils quittassent ainsi la vie pour faire éclater sa gloire. [28] Les uns en effet, torturés cruellement au point qu'ils ne semblaient plus pouvoir vivre, quelque soin qu'on prît deux, tinrent bon dans la prison ; privés de tout secours humain, mais fortifiés par le Seigneur, ils conservèrent la vigueur de leur corps et de leur âme et furent pour les autres un encouragement et un soutien. Les autres, jeunes et récemment arrêtés, dont le corps n'avait pas été endurci préalablement, ne purent pas supporter la rigueur de l'emprisonnement collectif ; ils y périrent.
« [29] Le bienheureux Pothin, à qui avait été confié le ministère de l'épiscopat à Lyon, était alors âgé de plus de quatre-vingt-dix ans et avait une santé très 27 faible : à peine pouvait-il respirer à cause de l'épuisement de son corps, mais il était soutenu par l'ardeur de l'Esprit et le désir présent du martyre. On le traîna lui aussi au tribunal : son corps était brisé par la vieillesse et la maladie, mais son âme était conservée en lui, afin que par elle le Christ triomphât. [30] Tandis que les soldats l'emportaient au tribunal, les magistrats de la cité et toute la multitude l'accompagnaient en poussant des clameurs de toute sorte, comme s'il eût été lui-même le Christ. Il rendit ce beau témoignage. [31] Le gouverneur lui demanda quel était le Dieu des chrétiens, il répondit : « Si tu en es digne, tu le connaîtras. » Alors on l'emmena de là, en le traînant sans pitié,et il eut à endurer des coups de tous genres: ceux qui étaient près de lui le frappaient de toutes façons avec les mains et avec les pieds, sans respect pour son âge; ceux qui étaient loin, jetaient sur lui tout ce qui leur tombait sous la main : tous se seraient crus grandement coupables de faute ou d'impiété, s'ils se fussent abstenus de l'outrager, car c'était ainsi qu'ils pensaient venger leurs dieux. A peine respirait-il encore, quand il fut jeté dans la prison où il expira deux jours plus tard.11
« [32] Ici se produisit une puissante intervention de Dieu et une incommensurable miséricorde de Jésus, qui s'est rarement produite parmi les frères, mais qui .«'est pas étrangère à l'art du Christ. [33] Ceux en effet, lors de la première arrestation qui avaient renié leur foi, étaient enfermés dans le même cachot, eux aussi, et partageaient leurs souffrances, car l'apostasie, en celte occasion, ne leur avait servi de rien : tandis que ceux 29 qui avaient confessé ce qu'ils étaient, étaient emprisonnés comme chrétiens et aucune autre accusation ne pesait sur eux : mais les autres étaient retenus homicides et impudiques, leur châtiment était deux fois plus lourd que celui de leurs compagnons. [34] Ceux-ci, en effet, étaient soulagés par l'allégresse du martyre, l'espérance des promesses, l'amour du Christ et l'Esprit du Père. Ceux-là au contraire étaient grandement tourmentés par leur conscience, si bien qu'entre tous les autres, lorsqu'ils passaient, on les reconnaissait à leur aspect.12 [35] Les uns en effet s'avançaient joyeux, une gloire et une grâce intense se mêlaient à leurs visages, si bien que même les chaînes les entouraient comme d'une parure seyante, ainsi qu'une mariée dans ses ornements frangés et brodés d'or. Ils répandaient autour deux la bonne odeur du Christ et quelques-uns croyaient qu'ils s'étaient oints d'un parfum profane. Les autres au contraire baissaient les yeux, ils étaient abattus, consternés et remplis dune entière confusion et les païens les insultaient, les traitant de lâches et de gens sans courage ; ils étaient inculpés d'homicides et ils avaient perdu le nom digne de tout honneur, le nom glorieux qui donne la vie. Le reste des nôtres, voyant cela, étaient affermis, et ceux qui étaient arrêtés n'hésitaient pas dans leur confession et n'avaient plus la pensée d'un calcul diabolique. »
[36] Après avoir ajouté à ceci autre chose, ils disent encore : « Après cela du reste ce fut par toutes sortes d'issues que leurs martyres se distinguèrent. Ils ont en effet tressé et offert à Dieu le Père une couronne de 31 différentes couleurs et de toutes sortes de fleurs : il fallait bien que ces athlètes généreux, après des combats si variés et des victoires éclatantes, reçussent le diadème magnifique de l'incorruptibilité.13
« [37] Maturus, Sanctus, Blandine et Attale furent donc conduits aux bêtes à l'amphithéâtre et au spectacle commun de l'inhumanité des païens. C'était précisément la journée des combats de bêtes, donnée avec le concours des nôtres.14
« [38] Maturus et Sanctus passèrent aussi de nouveau dans l'amphithéâtre par toutes sortes de tourments, comme s'ils n'eussent absolument rien souffert auparavant, ou plutôt comme des athlètes qui ont déjà vaincu leur adversaire en des épreuves nombreuses désignées par le sort et n'ont plus à supporter que le combat pour la couronne elle-même. Ils furent encore passés par les verges comme c'est la coutume du lieu, traînés par les bêtes, soumis à tout ce qu'un peuple en délire, les uns d'un côté, les autres de l'autre, ordonnait par ses clameurs: enfin on les fit asseoir sur la chaise de fer, où l'odeur de graisse, parlant de leur chair qui brûlait, les suffoquait. [39] Mais les païens n'étaient pas calmés et leur fureur grandissait encore davantage; ils voulaient vaincre la constance des martyrs. De Sanctus ils n'obtenaient rien d'autre que a parole de sa confession qu'il répétait depuis le commencement. [40] Leur vie avait longtemps résisté à une grande épreuve; pour en finir ils furent sacrifiés Pendant cette journée entière, ils avaient été en spectacle au monde et avaient tenu lieu de toute la variété qu'on trouve aux luttes de gladiateurs.
« [41] Blandine fut liée et suspendue à un poteau pour être dévorée par les bêtes lancées contre elle : la regarder ainsi attachée en forme de croix, l'entendre prier à haute voix, donnait aux athlètes un grand courage : il leur semblait, dans ce combat, voir des yeux du corps, en leur sœur, Celui qui a été crucifié pour eux, afin de persuader à ceux qui croient en lui, que quiconque souffre ici-bas pour la gloire du Christ aura éternellement part au Dieu vivant.[^16] [42] Or, pas une des bêtes ne la toucha en ce moment ; détachée du poteau, elle fut ramenée dans sa prison et réservée pour un autre combat ; c'était afin qu'elle fût victorieuse dans des luttes plus nombreuses, qu'elle attirât sur le serpent tortueux une condamnation inexorable et qu'elle fut pour ses frères une exhortation, elle, petite, faible, méprisée, revêtue du Christ, le grand et invincible athlète, maîtresse de l'adversaire dans les maintes rencontres qui lui étaient échues par le sort, couronnée par ce combat de la couronne de l'incorruptibilité.15
« [43] Attale fut, lui aussi, réclamé à grands cris par la foule, — car il était bien connu — ; il entra dans l'arène, lutteur préparé au combat par la pureté de sa conscience ; il s'était en effet exercé généreusement dans la discipline chrétienne, il était et il fut toujours parmi nous le témoin de la vérité. [44] On lui fit faire le tour de l'amphithéâtre et une tablette était portée devant lui, sur laquelle était écrit en latin : « Celui-ci est Attale le chrétien », et le peuple était tout frémissant de colère contre lui. Le gouverneur apprit qu'il 35 était Romain, il ordonna qu'on le reconduisît dans h prison où se trouvaient aussi les autres, puis il écrivit à César à leur sujet, et attendit sa réponse.
« [45] Ce délai ne fui pour eux ni inutile ni stérile, mais dans la patience des prisonniers, l'incommensurable pitié du Christ se manifesta. Les vivants vivifiaient les morts et les martyrs faisaient grâce à ceux qui n'avaient pas été martyrs. Ce fut une grande joie pour notre mère virginale; ceux qu'elle avait rejetés de son sein comme des morts, elle les recevait vivants,16 [46] Ce fut en effet par ces confesseurs que beaucoup de ceux qui avaient renié le Christ se mesurèrent de nouveau, furent conçus et ranimés à la vie : ils apprirent à rendre témoignage., et, désormais pleins de vigueur et de force, ils s'avancèrent vers le tribunal pour être à nouveau interrogés par le gouverneur; cette démarche était rendue douce par Dieu qui ne veut pas la mort du pécheur, mais se montre bon en vue de la pénitence. [47] César avait au reste répondu qu'il fallait punir les uns, mais pour les autres qui renieraient, on devrait les mettre en liberté. La fêle qu'on célèbre ici chaque année — elle est très fréquentée et on y vient de toutes les nations — avait commencé de se tenir. Le gouverneur fit solennellement amener au tribunal les bienheureux, les donnant en spectacle aux foules : il les interrogea encore ainsi de nouveau; à ceux pour qui il apparut qu'ils avaient le titre de citoyen romain, il lit couper la tête le reste il l'envoya aux bêtes.17
« [48] Le Christ fut magnifiquement glorifié par ceux 37 qui d'abord avaient renié : alors contre l'attente des païens, ils lui rendirent témoignage. On les interrogea en effet à part, sans doute comme pour leur rendre la liberté; ils firent leur confession et furent ajoutés au nombre des martyrs. Il ne resta on dehors que ceux qui n'avaient jamais eu trace de foi, ni respect de la robe nuptiale, ni pensée de la crainte de Dieu, mais qui par leur volte-face faisaient blasphémer la voie, c'est-à-dire les fils de la perdition.18
« [49] Tous les autres restèrent unis à l'Église. Pendant l'interrogatoire, Alexandre, phrygien de race et médecin de profession, établi depuis de nombreuses années dans les Gaules, connu de presque tous pour son amour envers Dieu et la liberté de sa parole, — il n'était pas en effet sans avoir sa part du charisme apostolique — se tenait debout près du tribunal : il exhortait par signes ceux qui y comparaissaient à proclamer leur foi, et il paraissait à ceux qui entouraient le siège du juge éprouver les douleurs de l'enfantement.19 [50] Les foules, furieuses d'entendre la confession nouvelle de ceux qui avaient d'abord renié, criaient que c'était Alexandre qui faisait cela. Le gouverneur, l'ayant fait comparaître, lui demanda qui il était : il répondit qu'il était chrétien : devenu furieux, le juge le condamna aux bêtes, et le lendemain il entrait dans l'amphithéâtre avec Attale, parce que, pour plaire à la multitude, le légat avait de nouveau livré celui-ci à ce supplice.20 [51] Ceux-ci, après avoir passé par tous les instruments imaginés à l'amphithéâtre pour la torture, soutinrent encore le combat 39 suprême et furent enfin eux aussi sacrifies. Alexandre ne laissa échapper ni un seul soupir ni un seul murmure, mais dans son cœur il s'entretenait avec Dieu. [52] Lorsqu'un Attale était assis sur la chaise de fer et brûlait, tandis que l'odeur de sa chair se répandait de tous côtés, il dit au peuple en latin : « Vous voyez., c'est manger des hommes, ce que vous faites, mais nous n'en mangeons pas et nous ne faisons rien d'autre qui soit mal. » Interrogé sur le nom qu'avait Dieu, il répondit : « Dieu n'a point de nom comme un homme. »
« [53] Au reste, après tout cela, le dernier jour des combats singuliers, on amena de nouveau Blandine avec Ponticus, jeune adolescent d'environ quinze ans. On les avait eux aussi, conduits chaque jour pour qu'ils vissent les supplices des autres, et on les pressait de jurer par les idoles : ils demeurèrent fermes et ne firent aucun cas de ces instances. Aussi bien la foule devint furieuse contre eux, au point qu'elle n'eût ni la pitié due à l'âge de l'enfant ni le respect du au sexe de la femme. [51] On les fit passer par toutes les tortures et ils parcoururent le cycle entier des supplices ; tour à tour, on les voulait contraindre à jurer, mais on ne pouvait pas y arriver. Ponticus était en effet exhorté par sa sœur, si bien que les païens voyaient eux-mêmes que c'était elle qui l'encourageait et l'affermissait. Après avoir supporté tous les tourments avec courage, il rendit l'âme.
«[55] Restait la bienheureuse Blandine, la dernière de tous, comme une noble mère qui vient d'exhorter 41 ses enfants et de les envoyer victorieux auprès du roi ; elle parcourt de nouveau elle-même à son tour toute la série de leurs combats et se hâte vers eux, pleine de joie et d'allégresse en ce départ ; elle semblait appelée à un banquet de noces et non pas jetée aux bêtes. [56] Après les fouets, après les fauves, après le gril, on la mit en dernier lieu dans un filet et on la présenta à un taureau : elle fut assez longtemps projetée par l'animal, mais elle n'éprouvait aucun sentiment de ce qui lui arrivait, grâce à l'espérance, à l'attachement aux biens de la foi et à sa conversation avec le Christ. Elle fut immolée elle aussi, et les païens eux-mêmes avouèrent que jamais parmi eux une femme n'avait enduré d'aussi nombreux et durs tourments.
« [57] Cependant même ainsi la fureur et la cruauté du peuple contre les saints n'étaient pas rassasiée : ces tribus sauvages et barbares excitées par la bête féroce, étaient en effet difficiles à apaiser : leur insolence recommença encore d'une façon singulière en ce qui regarde les cadavres.21 [58] Avoir été vaincus ne leur faisait pas baisser les yeux, car ils n'avaient plus de raisonnement humain; mais cela échauffait encore davantage leur colère, comme il arrive à un fauve. Le gouverneur et le peuple faisaient preuve contre nous d'une égale injustice et animosité, pour que l'Écriture fût accomplie : « Le pervers se pervertira encore et le juste sera encore plus juste. »22 [59] Ceux qui avaient été asphyxiés dans la prison furent en effet jetés aux chiens, et ce fut avec soin qu'on les garda jour et nuit, de peur que quelqu'un des nôtres ne les ensevelit. Ils exposèrent alors aussi les restes des 43 bêtes et du feu, ce qui était déchiré çà et là et ça et là carbonisé : les têtes et les troncs des autres restaient également sans sépulture et étaient gardés avec soin par des soldats pendant de longs jours. [60] Les uns frémissaient de rage et grinçaient des dents devant ces restes, cherchant quels supplices plus grands leur infliger ; les autres ricanaient et se moquaient, exaltant en même temps leurs idoles auxquelles ils attribuaient le châtiment de ceux-ci ; les autres cependant, plus modérés et paraissant compatir à un tel malheur, faisaient entendre de nombreux reproches et disaient : « Où est leur Dieu et à quoi leur a servi la religion qu'ils ont préférée à leur propre vie ? » [61] Telle était la diversité des réflexions chez les païens. Quant à nous, ce nous était une grande douleur de ne pouvoir ensevelir les corps dans la terre. Les ténèbres de la nuit en effet ne nous servaient de rien, l'argent ne séduisait pas, la prière ne fléchissait pas ; ils veillaient de toutes manières, comme s'ils avaient eu beaucoup à gagner à ce que les dépouilles n'obtinssent pas de tombeau. »
[62] Un peu plus loin, après autre chose, ils disent : « Les cadavres des martyrs furent donc complètement exposés et laissés sans abri pendant six jours. Ensuite on les brûla, on les réduisit en cendres et les pervers les jetèrent dans le Rhône qui coule près de là, afin qu'il ne parût plus aucun vestige d'eux sur la terre. [63] Ils faisaient cela comme s'ils pouvaient vaincre Dieu et enlever à leurs victimes le bénéfice de la nouvelle naissance, afin, disaient-ils, « qu'ils n'aient plus l'espoir d'une résurrection, en la foi de laquelle ils nous ont introduit un culte étranger et nouveau , et 45 ils ont méprisé les supplices, prêts à aller joyeusement à la mort : maintenant, voyons s'ils ressusciteront et si leur Dieu pourra les secourir et les arracher de nos mains. »
[^16] διὰ τοῦ βλέπεσθαι : interpolation ancienne d'après Schwarlz. - ἕξωθεν. L'expression τὰ ἕξωθεν est courante dans la langue des stoïciens et des cyniques.
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La lettre des chrétiens a été traduite récemment par M. GERMAIN DE MONTAUZAN, qui a étudié les problèmes de topographie lyonnaise qu'elle soulève (Revue d'hist. de Lyon, sept.-oct.1910). Notre traduction était imprimée, quand a paru ce travail. - « Le fait que Vienne est nommée d'abord, s'il a une signification, ne peut être qu'une politesse des Lyonnais à l'égard de leurs confrères de Vienne. L'événement est essentiellement lyonnais. Les magistrats de la colonie lyonnaise ne pouvaient bien évidemment instrumenter à Vienne : le légat lui-même n'y avait aucune juridiction. Sanctus, le diacre de Vienne, aura été arrêté à Lyon; aucun autre Viennois n'est mentionné » (DUCHIESNE, p. 257, n°. 1). - La salutation habituelle dans saint Paul est χάρις ὑμῖν καὶ εἴρὴνη θεοῦ πὰτρος ἡμῶν καὶ κυρίου Ἰησοῦ Χριστοῦ. 9. ἡ πολιτεία Voy. prol., 4. ↩
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Εἰς τὸν κλῆρον τῶν μαρτύρων. Cette locution reviendra encore au § 27 et au § 48 ; dans ces deux passages μάρτυς signifie clairement martyr; il est difficile de lui donner ici un autre sens, quoiqu'ait pensé Renan de Vettius Hpagathus qui selon lui n'aurait pas été mis à mort ni même arrêté. - Παράκλητος. Noter le ton dont il est parlé ici dEpagathus; on en fait vraiment un «spirituel ». L'accent de ce portrait nous fait sentir la nuance particulière de la piété, dans cette communauté exaltée et vibrante sous la persécution. Rufin atténue, comme le remarque Valois.- « Ille vero habens in se advocatum pro nobis Jesum. hoc nomine meruit honorari, sancti presbyteri Zacharine qui erga sanctos plenitudinem caritatis ostenderat secutus exemplum», // τὸ πνεῦμα πλεῖον A syr. HAKNACK, τὸ πνεῦμα Β, τὸ πλεῖον .ΤΜ, πλεῖον ERT2. Contrairement a l'assertion de Schwartz et conformément à la méthode de Rufin dans ce passage, le latin n'a rien. ↩
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πρὸς τὸ μαρτυρεῖν, SHWARTZ, πρωτομάρτυρες mss. syr. « wurden Haüpter der Zeugen »). Il est inutile de cor- 509 riger auparavant καὶ ἕτοιμοι, en οἱ ἕτοιμοι. Souvent, en grec, le deuxième terme d'une opposition est exprimé sans que le premier ait été spécifié comme tel; voy. WILAMOWIIZ, Herakles, II1, p. 170; Sitzungsberichte de l'Acad. de Berlin, 1904, p. 629; RADERMACHER, Philologue LXV [1906], p. 145, et cf. TH. STANGL, lb., p. 311. ↩
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ἄξιοι mss. syr. ἄξίως; proposé par SCHWARTZ, sans nécessité. - ἐκ τῶν δύο ἐκκλησιῶν. Valois conclut de cette expression à l'existence de deux Églises parfaitement constituées. C'est en forcer le sens. Car le légat n'a pu saisir que les Viennois de passage à Lyon ; voy. § 3. - σύνεστήκει. Le mot ne peut signifier que « constituer, établir». « Oslendunt haec verba recentem fuisse ecclesiam Lugdunensem, cum illam vexationem sustineret (HEINICHEN). Rufin affaiblit ; « Ex utraque ecclesia omnes... quorum labore et industria regebantur ecclesiae ». ↩
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τὸν διάκονον. L'article « semble indiquer que Sanctus était le chef du groupe chrétien de Vienne ». (DUCHESNE, p. 256, note). Cf. RUFIN :« Sanctum nomine quendam diaconum Viennensem » : faux sens. ↩
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μαρρτυρεῖν. Heinichen rapporte ce verbe à ἐπὶ τῷ : nous le rapportons à ὥστε avec le changement de sujet introduit par καὶ αὐτοὺς ὁμολογοῦντας. ↩
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ἐξ ἀνθρώπων pour ἐξανθρώπους d'après Schwartz. — τῶν ἀνόμων. Le mot désigne, au sens propre, dans la langue de saint Paul, ceux qui vivent en dehors do la loi mosaïque, par suite les païens, I Cor., ix, 21 (opposé : ἔννομος); de même, ἀνόμως, Rom., II. 12. Le sens vulgaire est ici le seul vraisemblable; cf. § 58. Mot fréquent dans cette lettre. // Ῥωμαϊκῇ s'oppose à la langue du clergé supérieur de l'Eglise de Lyon; cf. § 44. ↩
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νηδύος: κοιλίας dans saint Jean. Νηδύς est un mot poétique. Heinichen. remarque, le style recherché et les images peu ordinaires de cette lettre ; cf. la comparaison de la mariée au § 35, l'image, de la couronne tressée par les martyrs au § 36. ↩
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τὸ σωμάτιον. Le diminutif est fréquent dans la langue 510 chrétienne pour désigner les choses terrestres et charnelles; de même chez les stoïciens et les cymques antérieurement, voy. P. WENDLAND, Quaestiones musonianae, thèse de Berlin, 1886, p. 11 (note de la p. 10). ↩
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Βιλβίδα. Rufin dit : Blandina, et supprime, peut-être dans un but édifiant, tout ce qui concerne la faiblesse de Biblis. — βλασφημιάς, τὰ ἄθεα περὶ ἡμῶν désignent les calomnies ordinaires contre les chrétiens, festins de Thyeste.et unions incestueuses. - τοῖς βλασφήμοις peut s'entendre des païens ou des renégats, qui calomniaient les mœurs des chrétiens, - αἷμα mss. syr., carnibus, lat. C'est la défense connue : Ἀπέχεσθαι εἰδωλοθύντων καὶ αἵματος καὶ πνικτοῦ καὶ πορνείας (Act., xv, 29; cf. 20). On peut conclure de ce passage que les chrétiens de Lyon gardaient l'observance ancienne; voy. TERTULIEN, Apolog., ix; CLEM. D'ALEX., Paed., III, m, p. 251, 5 STABHLIN ; ORIGÈNE, Contre Celse, VIII, xxx, p. 245, 5 KOETSCHAU; MIN. FELIX, XXX, p. 50, 3 BOENIG; et les observations de LE NOURRY sur Clément, Diss. I, ch. iii, art. 5. M. Salomon Reinach a conjecturé, par suite, que les chrétiens, trop peu nombreux pour achalander une boucherie particulière, s'adressaient à Lyon à une boucherie juive et que ce passage nous révélait indirectement l'existence de cette boucherie (Cultes, mythes et religion,, t. III, Paris, 1908,p. 449., — ἐν τῷ κλήρῳ mss. syr. HARNACH, τῷ κλήρῳ Β SCHWAHTZ. 27. ἐπὶ πέμπτον mss. syr. : septimo, ut dicunt, puncto in neruo pedes lat, ↩
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Pothin refuse de nommer son dieu. De même plus tard (§ 52), Attale. La raison est d'ordre élevé et metaphysique. Mais aux yeux du populaire païen, elle paraît tout autre. Le magicien garde jalousement le secret du nom par lequel il opère. D'où la vraisemblance donnée à l'accusation de magie contre les chrétiens. Apulée, magicien, est dans son Apologie comme la contre-partie des chrétiens (LXV, p. 537 OUDENDORP). ↩
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τὸ πνεῦμα τὸ πατρικόν mss., τὸ πνεῦμα ὁ παράκλητος; syr., nancti spiritus gra- 511 tia lat. Cf. § 10. ↩
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τῆς ἐξόδου : « leur fin, leur mort, » d'après Valois; «leur terme », c'est-à-dire leur récompense, d'après Heinichen; cf. la phrase suivante liée par γάρ. ↩
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κoivόv glose de δημόσιον passée dans le texte d'après Schwartz. ↩
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ἐκβιάσασα syr., ἐκβιβάσασα mss. Rufin subit ici l'influence de Gen., iii, 15, lu probablement dans le texte : « Ipsa te conteret caput tuum », et écrit : « ut per mullas uictorias caput quidem tortuosi serpentis adtereret ». — διὰ πολλῶν κλήρων. Expression empruntée à la langue de la gladiature ; cf. § 38. ↩
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ἐχαρίζοντο. Le style biblique de l'expression ne permet pas de voir ici clairement s'il s'agit d'un réconfort quelconque ou de l'indulgence particulière aux confesseurs. Cf. plus loin ii, 5 et 7 et iv, 2. - ἀνεμετροῦντο mss., ἀνεντοῦτο M, ἀνεμητροῦντο. Ν. gr. 1437 au-dessus de la ligne, om. syr. lat. D'après Schwartz. ἀνεμητροῦντο est une fausse conjecture, et ἀνεμετροῦντο une faute antérieure à Eusèbe ; il propose ἀνεμαιοῦντοο. Cf.§ 55 ἀναμετρουμένη. Ici le verbe serait employé absolument. - ἐγγλυχαίνοντες; mss., ἐγγλυκαίνοντες M ; docebantur enim ab his quia deus non vult, etc. lat.; « durch das Locken des Gottes » syr. Altéré d'après Schwartz. ↩
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ἀποτυμπανισθῆναι : frapper, avec le sens de punir; au sujet des chrétiens l'empereur répond au légat qu'il faut élargir ceux qui renient et frapper les autres. — τῆς ἐνθάδε πανηγύρεως: les fêtes célébrées chaque année au mois d'août à l'autel de Rome et d'Auguste, au confluent de la Saône et du Rhône. Voy. MARQUARDT et MOMMSEN, Manuel des antiquités romaines, trad. fr., L'administration romaine, t II, p. 130. - ἐκ πάντων τῶν ἐθνῶν mss. syr., ex omnibus provinciis lat, « On attend ἐκ πασῶν τῶν Γαλλιῶν » (SCHWAHTZ). Mais τὰ ἔθνη désigne très régulièrement les divers peuples de la Gaule, ce pays comprenant, non pas 512 des cité au sens grec, mais des tribuns. Au jour de la fête, soixante prêtres représentaient les soixante cités ou tribus. ↩
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ἐνύματος νυμφικοῦ: d'après Heinichen, la robe nuptiale que doit revêtir l'Eglise comme épouse, c'est-à-dire le Christ. ↩
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χαρίσματος. Cf. § 10 et plus loin, vii, 2, 4-6. ↩
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ἐπιστήσαντος : « iussus a praeside, in medium statui » (RUFIN). ↩
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ἄγρια καὶ βάρβαρα φῦλα. Les rédacteurs et les chefs de la communauté sont des Grecs qui. ne peuvent contenir leur mépris pour les barbares de l'Occident. A plusieurs reprises, nous avons déjà pu constater ces sentiments, qui dépassent l'horreur naturelle aux victimes pour leurs bourreaux (7, ἠνριωμένῷ πλήθει ; 15, ἀπεθηριώθησαν; 53, ἠγριώθη τὸ πλῆθος; etc.). La situation est comparable à celle de nos missionnaires en Extrême-Orient ou en Afrique. Non seulement les chefs de l'Eglise sont des Grecs venus d'Asie, Pothin, Irénée, mais un grand nombre de noms trahit l'origine étrangère des martyrs : Attole et Alexandre, expressément désignés, l'un comme Pergaménien, l'autre comme Phrygien; Alcibiade, l'ascète; Biblis et Ponticus, probablement l'un et l'autre esclaves. Vettius Epagathus, le seul qui porte un gentilice, a un surnom grec et pourrait bien être un affranchi. Les personnes du pays sont Blandine, qui porte un surnom répandu en Gaule; Maturus, un néophvte ; enfin Sanctus, le catéchiste indigène de Vienne. La liste des martyrs était annexée à la lettre; elle a passé dans un ms. de la traduction de Rufin et Grégoire de Tours l'a connue (publiée par KRUSH, dans son Grégoire, p. 878). Le martyrologe hioronymien compte expressément 48 martyrs (2 juin ; DE ROSSI.-DUCHESNE, p. 71-73). En dehors des noms connus par la lettre, nous avons les suivants :.1° noms latins: Silvius, Primus (peut-être Silvius Primus), Ulpjius, Vitalis (peut-être. Ulpius Vitalis), ; Convinius,: October (peut-être. Cominius Ottober), Geminus, Julia, Albina, (peut-être Julia. Albina), Grata (Rogata dans le m». d'Ep- 513 ternach), Aemilia (peut-être Aemilia Potamia), Quartia, Materna, Cornélius (peut-être Cornélius Zosimus), Titus, Julius (peut-être T. Julius Zoticus). Geminianus, Julia, Ausonia (peut-être Julia Ausonia), Aemilia (peut-être Aemilia Jaumnica), Pompeia, Domna (peut-être Pompeia Domna), une autre Pompeia, Mamilia, Justa (peut-être Mamilia Justa), Antonia ;2° noms grées: Macarius, Philumenus, Potamia (peut-être Aemilia Potamia), Pontica, Helpis quae et Ammas, Aristaeus, Zosimus (peut-être Cornélius Zosimus), Zoticus (peut-être T. Julius Zoticus), Apollonius, Jamnica ou Gamica (peut-être Aemilia Jamnica), Trophima ; 3° nom indigène: Rodana. La comparaison de ces documents montre au moins que les auteurs de la lettre n'ont rien dit de quantité de Gallo-Romains. Le chiffre de 48 n'a aucune certitude et ne repose pas sur une tradition. Il résulte du compte établi par un lecteur ou un copiste. Voy. O. HIRSCHFELD, dans les Silzungsberichte de Berlin, 1893, p. 385, et H ACHELIS, Die Martyrologien (Abhandlungen de Goettingue, Phil. hist. KL, N. F., III, 3), Berlin, 1900, p. 145. On remarquera le nombre des femmes. Toute conjecture sur les progrès de l'évangélisation à Lyon d'après cette liste paraît peu solide. Les arrestations furent faites au hasard, a la suite de mouvements populaires, par la foule elle-même. Un grand nombre de chrétiens a pu échapper. Les femmes, plus ardentes et moins fortes, sont lon:bécs plus facilement dans les mains des païens. En tout cas, les noms grecs sont assez nombreux (18, plus du tiers). Lyon était un centre commercial important, relié à l'Orient par la batellerie du Rhône; les nautae Rhodanici et Aravici tendaient la main aux navicularii marini Arlatenses (LEJAV, Insc. ant. de la Côte-d'Or, p. 09). La population étrangère, grecque, syrienne, orientale, devait être assez nombreuse, comme dans tous les ports. C'est par ce milieu et dans ce milieu que le christianisme a dû d'abord se propager. Voy. aussi 514 § 20. ↩
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τὸ ὅμοιον mss., ὁμοίως syr., simul lat. ; ἄδικον AERT syr. lat., ἀδίκως BM. Texte anciennement altéré d'après Schwartz ; ἄδικον, glose de τὸ ὅμοιον ayant passé dans le texte a provoqué une correction en ὁμοίως. - ὁ ἄνομος; ἀνομήσατω : le texte reçu porte : ὁ ἀδικῶν ἀδικησάτω. ↩
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Voy. DUCHESNE, p. 253 suiv. Voy., en outre, sur l'organisation et l'état du christianisme en Gaule à cette époque, du même, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule, t. I, 2e éd., p. 43 suiv., où l'auteur répond victorieusement aux objections de M. HARNACK, Mission, 2e éd., t. I, p. 377. La discussion a été résumée par TURMEL., dans la Revue du clergé 508 français, t. Ll, 1er sept. 190?, p. 490. ↩
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The Church History of Eusebius
Chapter I.--The Number of those who fought for Religion in Gaul Under Verus and the Nature of their Conflicts.
1. The country in which the arena was prepared for them was Gaul, of which Lyons and Vienne 1 are the principal and most celebrated cities. The Rhone passes through both of them, flowing in a broad stream through the entire region.
2. The most celebrated churches in that country sent an account of the witnesses 2 to the churches in Asia and Phrygia, relating in the following manner what was done among them.
I will give their own words. 3
3. "The servants of Christ residing at Vienne and Lyons, in Gaul, to the brethren through out Asia and Phrygia, who hold the same faith and hope of redemption, peace and grace and glory from God the Father and Christ Jesus our Lord."
4. Then, having related some other matters, they begin their account in this manner: "The greatness of the tribulation in this region, and the fury of the heathen against the saints, and the sufferings of the blessed witnesses, we cannot recount accurately, nor indeed could they possibly be recorded.
5. For with all his might the adversary fell upon us, giving us a foretaste of his unbridled activity at his future coming. He endeavored in every manner to practice and exercise his servants against the servants of God, not only shutting us out from houses and baths and markets, but forbidding any of us to be seen in any place whatever.
6. But the grace of God led the conflict against him, and delivered the weak, and set them as firm pillars, able through patience to endure all the wrath of the Evil One. And they joined battle with him, undergoing all kinds of shame and injury; and regarding their great sufferings as little, they hastened to Christ, manifesting truly that the sufferings of this present time are not worthy to be compared with the glory which shall be revealed to us-ward.' 4
7. First of all, they endured nobly the injuries heaped upon them by the populace; clamors and blows and draggings and robberies and stonings and imprisonments, 5 and all things which an infuriated mob delight in inflicting on enemies and adversaries.
8. Then, being taken to the forum by the chiliarch 6 and the authorities of the city, they were examined in the presence of the whole multitude, and having confessed, they were imprisoned until the arrival of the governor.
9. When, afterwards, they were brought before him, and he treated us with the utmost cruelty, Vettius Epagathus, 7 one of the brethren, and a man filled with love for God and his neighbor, interfered. His life was so consistent that, although young, he had attained a reputation equal to that of the elder Zacharias: for he walked in all the commandments and ordinances of the Lord blameless,' 8 and was untiring in every good work for his neighbor, zealous for God and fervent in spirit. Such being his character, he could not endure the unreasonable judgment against us, but was filled with indignation, and asked to be permitted to testify in behalf of his brethren, that there is among us nothing ungodly or impious.
10. But those about the judgment seat cried out against him, for he was a man of distinction; and the governor refused to grant his just request, and merely asked if he also were a Christian. And he, confessing this with a loud voice, was himself taken into the order 9 of the witnesses, being called the Advocate of the Christians, but having the Advocate 10 in himself, the Spirit 11 more abundantly than Zacharias. 12 He showed this by the fullness of his love, being well pleased even to lay down his life 13 in defense of the brethren. For he was and is a true disciple of Christ, following the Lamb whithersoever he goeth.' 14
11. "Then the others were divided, 15 and the proto-witnesses were manifestly ready, and finished their confession with all eagerness. But some appeared unprepared and untrained, weak as yet, and unable to endure so great a conflict. About ten of these proved abortions, 16 causing us great grief and sorrow beyond measure, and impairing the zeal of the others who had not yet been seized, but who, though suffering all kinds of affliction, continued constantly with the witnesses and did not forsake them.
12. Then all of us feared greatly on account of uncertainty as to their confession; not because we dreaded the sufferings to be endured, but because we looked to the end, and were afraid that some of them might fall away.
13. But those who were worthy were seized day by day, filling up their number, so that all the zealous persons, and those through whom especially our affairs had been established, were collected together out of the two churches.
14. And some of our heathen servants also were seized, as the governor had commanded that all of us should be examined publicly. These, being ensnared by Satan, and fearing for themselves the tortures which they beheld the saints endure, 17 and being also urged on by the soldiers, accused us falsely of Thyestean banquets and OEdipodean intercourse, 18 and of deeds which are not only unlawful for us to speak of or to think, but which we cannot believe were ever done by men.
15. When these accusations were reported, all the people raged like wild beasts against us, so that even if any had before been moderate on account of friendship, they were now exceedingly furious and gnashed their teeth against us. And that which was spoken by our Lord was fulfilled: The time will come when whosoever killeth you will think that he doeth God service.' 19
16. Then finally the holy witnesses endured sufferings beyond description, Satan striving earnestly that some of the slanders might be uttered by them also. 20
17. "But the whole wrath of the populace, and governor, and soldiers was aroused exceedingly against Sanctus, the deacon from Vienne, 21 and Maturus, a late convert, yet a noble combatant, and against Attalus, a native of Pergamos 22 where he had always been a pillar and foundation, and Blandina, through whom Christ showed that things which appear mean and obscure and despicable to men are with God of great glory, 23 through love toward him manifested in power, and not boasting in appearance.
18. For while we all trembled, and her earthly mistress, who was herself also one of the witnesses, feared that on account of the weakness of her body, she would be unable to make bold confession, Blandina was filled with such power as to be delivered and raised above those who were torturing her by turns from morning till evening in every manner, so that they acknowledged that they were conquered, and could do nothing more to her. And they were astonished at her endurance, as her entire body was mangled and broken; and they testified that one of these forms of torture was sufficient to destroy life, not to speak of so many and so great sufferings.
19. But the blessed woman, like a noble athlete, renewed her strength in her confession; and her comfort and recreation and relief from the pain of her sufferings was in exclaiming, I am a Christian, and there is nothing vile done by us.'
20. "But Sanctus also endured marvelously and superhumanly 24 all the outrages which he suffered. While the wicked men hoped, by the continuance and severity of his tortures to wring something from him which he ought not to say, he girded himself against them with such firmness that he would not even tell his name, or the nation or city to which he belonged, or whether he was bond or free, but answered in the Roman tongue to all their questions, I am a Christian.' He confessed this instead of name and city and race and everything besides, and the people heard from him no other word.
21. There arose therefore on the part of the governor and his tormentors a great desire to conquer him; but having nothing more that they could do to him, they finally fastened red-hot brazen plates to the most tender parts of his body.
22. And these indeed were burned, but he continued unbending and unyielding, firm in his confession, and refreshed and strengthened by the heavenly fountain of the water of life, flowing from the bowels of Christ.
23. And his body was a witness of his sufferings, being one complete wound and bruise, drawn out of shape, and altogether unlike a human form. Christ, suffering in him, manifested his glory, delivering him from his adversary, and making him an ensample for the others, showing that nothing is fearful where the love of the Father is, and nothing painful where there is the glory of Christ.
24. For when the wicked men tortured him a second time after some days, supposing that with his body swollen and inflamed to such a degree that he could not bear the touch of a hand, if they should again apply the same instruments, they would overcome him, or at least by his death under his sufferings others would be made afraid, not only did not this occur, but, contrary to all human expectation, his body arose and stood erect in the midst of the subsequent torments, and resumed its original appearance and the use of its limbs, so that, through the grace of Christ, these second sufferings became to him, not torture, but healing.
25. "But the devil, thinking that he had already consumed Biblias, who was one of those who had denied Christ, desiring to increase her condemnation through the utterance of blasphemy, 25 brought her again to the torture, to compel her, as already feeble and weak, to report impious things concerning us.
26. But she recovered herself under the suffering, and as if awaking from a deep sleep, and reminded by the present anguish of the eternal punishment in hell, she contradicted the blasphemers. How,' she said, could those eat children who do not think it lawful to taste the blood even of irrational animals?' And thenceforward she confessed herself a Christian, and was given a place in the order of the witnesses.
27. "But as the tyrannical tortures were made by Christ of none effect through the patience of the blessed, the devil invented other contrivances,--confinement in the dark and most loathsome parts of the prison, stretching of the feet to the fifth hole in the stocks, 26 and the other outrages which his servants are accustomed to inflict upon the prisoners when furious and filled with the devil. A great many were suffocated in prison, being chosen by the Lord for this manner of death, that he might manifest in them his glory.
28. For some, though they had been tortured so cruelly that it seemed impossible that they could live, even with the most careful nursing, yet, destitute of human attention, remained in the prison, being strengthened by the Lord, and invigorated both in body and soul; and they exhorted and encouraged the rest. But such as were young, and arrested recently, so that their bodies had not become accustomed to torture, were unable to endure the severity of their confinement, and died in prison.
29. "The blessed Pothinus, who had been entrusted with the bishopric of Lyons, was dragged to the judgment seat. He was more than ninety years of age, and very infirm, scarcely indeed able to breathe because of physical weakness; but he was strengthened by spiritual zeal through his earnest desire for martyrdom. Though his body was worn out by old age and disease, his life was preserved that Christ might triumph in it.
30. When he was brought by the soldiers to the tribunal, accompanied by the civil magistrates and a multitude who shouted against him in every manner as if he were Christ himself, he bore noble witness.
31. Being asked by the governor, Who was the God of the Christians, he replied, If thou art worthy, thou shalt know.' Then he was dragged away harshly, and received blows of every kind. Those near him struck him with their hands and feet, regardless of his age; and those at a distance hurled at him whatever they could seize; all of them thinking that they would be guilty of great wickedness and impiety if any possible abuse were omitted. For thus they thought to avenge their own deities. Scarcely able to breathe, he was cast into prison and died after two days.
32. "Then a certain great dispensation of God occurred, and the compassion of Jesus appeared beyond measure, 27 in a manner rarely seen among the brotherhood, but not beyond the power of Christ.
33. For those who had recanted at their first arrest were imprisoned with the others, and endured terrible sufferings, so that their denial was of no profit to them even for the present. But those who confessed what they were were imprisoned as Christians, no other accusation being brought against them. But the first were treated afterwards as murderers and defiled, and were punished twice as severely as the others.
34. For the joy of martyrdom, and the hope of the promises, and love for Christ, and the Spirit of the Father supported the latter; but their consciences so greatly distressed the former that they were easily distinguishable from all the rest by their very countenances when they were led forth.
35. For the first went out rejoicing, glory and grace being blended in their faces, so that even their bonds seemed like beautiful ornaments, as those of a bride adorned with variegated golden fringes; and they were perfumed with the sweet savor of Christ, 28 so that some supposed they had been anointed with earthly ointment. But the others were downcast and humble and dejected and filled with every kind of disgrace, and they were reproached by the heathen as ignoble and weak, bearing the accusation of murderers, and having lost the one honorable and glorious and life-giving Name. The rest, beholding this, were strengthened, and when apprehended, they confessed without hesitation, paying no attention to the persuasions of the devil."
36. After certain other words they continue:
"After these things, finally, their martyrdoms were divided into every form. 29 For plaiting a crown of various colors and of all kinds of flowers, they presented it to the Father. It was proper therefore that the noble athletes, having endured a manifold strife, and conquered grandly, should receive the crown, great and incorruptible.
37. "Maturus, therefore, and Sanctus and Blandina and Attalus were led to the amphitheater to be exposed to the wild beasts, and to give to the heathen public a spectacle of cruelty, a day for fighting with wild beasts being specially appointed on account of our people.
38. Both Maturus and Sanctus passed again through every torment in the amphitheater, as if they had suffered nothing before, or rather, as if, having already conquered their antagonist in many contests, 30 they were now striving for the crown itself. They endured again the customary running of the gauntlet 31 and the violence of the wild beasts, and everything which the furious people called for or desired, and at last, the iron chair in which their bodies being roasted, tormented them with the fumes.
39. And not with this did the persecutors cease, but were yet more mad against them, determined to overcome their patience. But even thus they did not hear a word from Sanctus except the confession which he had uttered from the beginning.
40. These, then, after their life had continued for a long time through the great conflict, were at last sacrificed, having been made throughout that day a spectacle to the world, in place of the usual variety of combats.
41. "But Blandina was suspended on a stake, and exposed to be devoured by the wild beasts who should attack her. 32 And because she appeared as if hanging on a cross, and because of her earnest prayers, she inspired the combatants with great zeal. For they looked on her in her conflict, and beheld with their outward eyes, in the form of their sister, him who was crucified for them, that he might persuade those who believe on him, that every one who suffers for the glory of Christ has fellowship always with the living God.
42. As none of the wild beasts at that time touched her, she was taken down from the stake, and cast again into prison. She was preserved thus for another contest, that, being victorious in more conflicts, she might make the punishment of the crooked serpent irrevocable; 33 and, though small and weak and despised, yet clothed with Christ the mighty and conquering Athlete, she might arouse the zeal of the brethren, and, having overcome the adversary many times might receive, through her conflict, the crown incorruptible.
43. "But Attalus was called for loudly by the people, because he was a person of distinction. He entered the contest readily on account of a good conscience and his genuine practice in Christian discipline, and as he had always been a witness for the truth among us.
44. He was led around the amphitheater, a tablet being carried before him on which was written in the Roman language This is Attalus the Christian,' and the people were filled with indignation against him. But when the governor learned that he was a Roman, he commanded him to be taken back with the rest of those who were in prison concerning whom he had written to Caesar, and whose answer he was awaiting.
45. "But the intervening time was not wasted nor fruitless to them; for by their patience the measureless compassion of Christ was manifested. For through their continued life the dead were made alive, and the witnesses showed favor to those who had failed to witness. And the virgin mother had much joy in receiving alive those whom she had brought forth as dead. 34
46. For through their influence many who had denied were restored, and re-begotten, and rekindled with life, and learned to confess. And being made alive and strengthened, they went to the judgment seat to be again interrogated by the governor; God, who desires not the death of the sinner, 35 but mercifully invites to repentance, treating them with kindness.
47. For Caesar commanded that they should be put to death, 36 but that any who might deny should be set free. Therefore, at the beginning of the public festival 37 which took place there, and which was attended by crowds of men from all nations, the governor brought the blessed ones to the judgment seat, to make of them a show and spectacle for the multitude. Wherefore also he examined them again, and beheaded those who appeared to possess Roman citizenship, but he sent the others to the wild beasts.
48. "And Christ was glorified greatly in those who had formerly denied him, for, contrary to the expectation of the heathen, they confessed. For they were examined by themselves, as about to be set free; but confessing, they were added to the order of the witnesses. But some continued without, who had never possessed a trace of faith, nor any apprehension of the wedding garment, 38 nor an understanding of the fear of God; but, as sons of perdition, they blasphemed the Way through their apostasy.
49. But all the others were added to the Church. While these were being examined, a certain Alexander, a Phrygian by birth, and physician by profession, who had resided in Gaul for many years, and was well known to all on account of his love to God and boldness of speech (for he was not without a share of apostolic grace), standing before the judgment seat, and by signs encouraging them to confess, appeared to those standing by as if in travail.
50. But the people being enraged because those who formerly denied now confessed, cried out against Alexander as if he were the cause of this. Then the governor summoned him and inquired who he was. And when he answered that he was a Christian, being very angry he condemned him to the wild beasts. And on the next day he entered along with Attalus. For to please the people, the governor had ordered Attalus again to the wild beasts.
51. And they were tortured in the amphitheater with all the instruments contrived for that purpose, and having endured a very great conflict, were at last sacrificed. Alexander neither groaned nor murmured in any manner, but communed in his heart with God.
52. But when Attalus was placed in the iron seat, and the fumes arose from his burning body, he said to the people in the Roman language: Lo! this which ye do is devouring men; but we do not devour men; nor do any other wicked thing.' And being asked, what name God has, he replied, God has not a name as man has.'
53. "After all these, on the last day of the contests, Blandina was again brought in, with Ponticus, a boy about fifteen years old. They had been brought every day to witness the sufferings of the others, and had been pressed to swear by the idols. But because they remained steadfast and despised them, the multitude became furious, so that they had no compassion for the youth of the boy nor respect for the sex of the woman.
54. Therefore they exposed them to all the terrible sufferings and took them through the entire round of torture, repeatedly urging them to swear, but being unable to effect this; for Ponticus, encouraged by his sister so that even the heathen could see that she was confirming and strengthening him, having nobly endured every torture, gave up the ghost.
55. But the blessed Blandina, last of all, having, as a noble mother, encouraged her children and sent them before her victorious to the King, endured herself all their conflicts and hastened after them, glad and rejoicing in her departure as if called to a marriage supper, rather than cast to wild beasts.
56. And, after the scourging, after the wild beasts, after the roasting seat, 39 she was finally enclosed in a net, and thrown before a bull. And having been tossed about by the animal, but feeling none of the things which were happening to her, on account of her hope and firm hold upon what had been entrusted to her, and her communion with Christ, she also was sacrificed. And the heathen themselves confessed that never among them had a woman endured so many and such terrible tortures.
57. "But not even thus was their madness and cruelty toward the saints satisfied. For, incited by the Wild Beast, wild and barbarous tribes were not easily appeased, and their violence found another peculiar opportunity in the dead bodies. 40
58. For, through their lack of manly reason, the fact that they had been conquered did not put them to shame, but rather the more enkindled their wrath as that of a wild beast, and aroused alike the hatred of governor and people to treat us unjustly; that the Scripture might be fulfilled: He that is lawless, let him be lawless still, and he that is righteous, let him be righteous still.' 41
59. For they cast to the dogs those who had died of suffocation in the prison, carefully guarding them by night and day, lest any one should be buried by us. And they exposed the remains left by the wild beasts and by fire, mangled and charred, and placed the heads of the others by their bodies, and guarded them in like manner from burial by a watch of soldiers for many days.
60. And some raged and gnashed their teeth against them, desiring to execute more severe vengeance upon them; but others laughed and mocked at them, magnifying their own idols, and imputed to them the punishment of the Christians. Even the more reasonable, and those who had seemed to sympathize somewhat, reproached them often, saying, Where is their God, and what has their religion, which they have chosen rather than life, profited them?'
61. So various was their conduct toward us; but we were in deep affliction because we could not bury the bodies. For neither did night avail us for this purpose, nor did money persuade, nor entreaty move to compassion; but they kept watch in every way, as if the prevention of the burial would be of some great advantage to them."
In addition, they say after other things:
62.. "The bodies of the martyrs, having thus in every manner been exhibited and exposed for six days, were afterward burned and reduced to ashes, and swept into the Rhone by the wicked men, so that no trace of them might appear on the earth.
63. And this they did, as if able to conquer God, and prevent their new birth; that,' as they said, they may have no hope of a resurrection, 42 through trust in which they bring to us this foreign and new religion, and despise terrible things, and are ready even to go to death with joy. Now let us see if they will rise again, and if their God is able to help them, and to deliver them out of our hands.'"
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Lougdounos kai Bienna, the ancient Lugdunum and Vienna, the modern Lyons and Vienne in southeastern France. ↩
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marturon. This word is used in this and the following chapters of all those that suffered in the persecution, whether they lost their lives or not, and therefore in a broader sense than our word "martyr." In order, therefore, to avoid all ambiguity I have translated the word in every case "witness," its original significance. Upon the use of the words m?rtur and m?rtus in the early Church, see Bk. III. chap. 32, note 15. ↩
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The fragments of this epistle, preserved by Eusebius in this and the next chapter, are printed with a commentary by Routh, in his Rel. Sacrae. I. p. 285 sq., and an English translation is given in the Ante-Nicene Fathers, VIII. p. 778 sq. There can be no doubt as to the early date and reliability of the epistle. It bears no traces of a later age, and contains little of the marvelous, which entered so largely into the spurious martyrologies of a later day. Its genuineness is in fact questioned by no one so far as I am aware. It is one of the most beautiful works of the kind which we have, and well deserves the place in his History which Eusebius has accorded it. We may assume that we have the greater part of the epistle in so far as it related to the martyrdoms. Ado, in his Mart., asserts that forty-eight suffered martyrdom, and even gives a list of their names. It is possible that he gained his information from the epistle itself, as given in its complete form in Eusebius' Collection of Martyrdoms; but I am inclined to think rather that Eusebius has mentioned if not all, at least the majority of the martyrs referred to in the epistle, and that therefore Ado's list is largely imaginary. Eusebius' statement, that a "multitude" suffered signifies nothing, for muria was a very indefinite word, and might be used of a dozen or fifteen as easily as of forty-eight. To speak of the persecution as "wholesale," so that it was not safe for any Christian to appear out of doors (Lightfoot, Ignatius, Vol. I. p. 499), is rather overstating the case. The persecution must, of course, whatever its extent, appear terrible to the Christians of the region; but a critical examination of the epistle itself will hardly justify the extravagant statements which are commonly made in regard to the magnitude and severity of the persecution. It may have been worse than any single persecution that had preceded it, but sinks into insignificance when compared with those which took place under Decius and Diocletian. It is interesting to notice that this epistle was especially addressed to the Christians of Asia and Phrygia. We know that Southern Gaul contained a great many Asia Minor people, and that the intercourse between the two districts was very close. Irenaeus, and other prominent Christians of Gaul, in the second and following centuries, were either natives of Asia Minor, or had pursued their studies there; and so the Church of the country always bore a peculiarly Greek character, and was for some centuries in sympathy and in constant communication with the Eastern Church. Witness, for instance, the rise and spread of semi-Pelagianism there in the fifth century,--a simple reproduction in its main features of the anthropology of the Eastern Church. Doubtless, at the time this epistle was written, there were many Christians in Lyons and Vienne, who had friends and relations in the East, and hence it was very natural that an epistle should be sent to what might be called, in a sense, the mother churches. Valesius expressed the opinion that Irenaeus was the author of this epistle; and he has been followed by many other scholars. It is possible that he was, but there are no grounds upon which to base the opinion, except the fact that Irenaeus lived in Lyons, and was, or afterward became, a writer. On the other hand, it is significant that no tradition has connected the letter with Irenaeus' name, and that even Eusebius has no thought of such a connection. In fact, Valesius' opinion seems to me in the highest degree improbable. ↩
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Rom. viii. 18. ↩
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Of course official imprisonment cannot be referred to here. It may be that the mob did actually shut Christians up in one or another place, or it may mean simply that their treatment was such that the Christians were obliged to avoid places of public resort and were perhaps even compelled to remain somewhat closely at home, and were thus in a sense "imprisoned." ↩
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chiliarches, strictly the commander of a thousand men, but commonly used also to translate the Latin Tribunus militum. ↩
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Of the various witnesses mentioned in this chapter (Vettius Epagathus, Sanctus, Attalus, Blandina, Biblias, Pothinus, Maturus, Alexander, Ponticus) we know only what this epistle tells us. The question has arisen whether Vettius Epagathus really was a martyr. Renan (Marc Auréle, p. 307) thinks that he was not even arrested, but that the words "taken into the number of martyrs" (§10, below) imply simply that he enjoyed all the merit of martyrdom without actually undergoing any suffering. He bases his opinion upon the fact that Vettius is not mentioned again among the martyrs whose sufferings are recorded, and also upon the use of the words, "He was and is a true disciple" (§10, below). It is quite possible, however, that Vettius, who is said to have been a man of high station, was simply beheaded as a Roman citizen, and therefore there was no reason for giving a description of his death; and still further the words, "taken into the order of witnesses," and also the words used in §10, "being well pleased to lay down his life," while they do not prove that he suffered martyrdom, yet seem very strongly to imply that he did, and the quotation from the Apocalypse in the same paragraph would seem to indicate that he was dead, not alive, at the time the epistle was written. On the whole, it may be regarded as probable, though not certain, that Vettius was one of the martyrs. Valesius refers to Gregory of Tours (H. E. chaps. 29, 31) as mentioning a certain senator who was "of the lineage of Vettius Epagathus, who suffered for the name of Christ at Lyons." Gregory's authority is not very great, and he may in this case have known no more about the death of Vettius than is told in the fragment which we still possess, so that his statement can hardly be urged as proof that Vettius did suffer martyrdom. But it may be used as indicating that the latter was of a noble family, a fact which is confirmed in §10, below, where he is spoken of as a man of distinction. ↩
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Luke i. 6. ↩
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kleron, employed in the sense of "order," "class," "category." Upon the significance of the word kleros in early Christian literature, see Ritschl's exhaustive discussion in his Entstehung der altkatholischen Kirche, 2d ed., p. 388 sq. ↩
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par?kleton; cf. John xiv. 16. ↩
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pneuma is omitted by three important mss. followed by Laemmer and Heinichen. Burton retains the word in his text, but rejects it in a note. They are possibly correct, but I have preferred to follow the majority of the codices, thinking it quite natural that Eusebius should introduce the pneuma in connection with Zacharias, who is said to have been filled with the "Spirit," not with the "Advocate," and thinking the omission of the word by a copyist, to whom it might seem quite superfluous after par?kleton, much easier than its insertion. ↩
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See Luke i. 67 ↩
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Compare John xv. 13. ↩
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Rev. xiv. 4. ↩
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diekrinonto. Valesius finds in this word a figure taken from the athletic combats; for before the contests began the combatants were examined, and those found eligible were admitted (eiskrinesthai), while the others were rejected (ekkrinesthai). ↩
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exetrosan, with Stroth, Zimmermann, Schwegler, Burton, and Heinichen. exepeson has perhaps a little stronger ms. support, and was read by Rufinus, but the former word, as Valesius remarks, being more unusual than the latter, could much more easily be changed into the latter by a copyist than the latter into the former. ↩
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Gieseler (Ecclesiastical History, Harper's edition, I. p. 127) speaks of this as a violation of the ancient law that slaves could not be compelled to testify against their masters; but it is to be noticed that it is not said in the present case that they were called upon to testify against their masters, but only that through fear of what might come upon them they yielded to the solicitation of the soldiers and uttered falsehoods against their masters. It is not implied therefore that any illegal methods were employed in this respect by the officials in connection with the trials. ↩
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i.e. of cannibalism and incest; for according to classic legend Thyestes had unwittingly eaten his own sons served to him at a banquet by an enemy, and OEdipus had unknowingly married his own mother. Upon the terrible accusations brought against the Christians by their heathen enemies, see above, Bk. IV. chap. 7, note 20. ↩
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John xvi. 2. ↩
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kai di' ekeinon rhethenai ti ton blasphemon. The word blasphemon evidently refers here to the slanderous reports against the Christians such as had been uttered by those mentioned just above. This is made clear, as Valesius remarks, by the kai di' ekeinon, "by them also." ↩
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Valesius maintains that Sanctus was a deacon of the church of Lyons, and that the words apo Biennes signify only that he was a native of Vienne, but it is certainly more natural to understand the words as implying that he was a deacon of the church of Vienne, and it is not at all difficult to account for his presence in Lyons and his martyrdom there. Indeed, it is evident that the church of Vienne was personally involved in the persecution as well as that of Lyons. Cf. §13, above. ↩
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Pergamos in Asia Minor (mentioned in Rev. ii. 12, and the seat of a Christian church for a number of centuries) is apparently meant here. As already remarked, the connection between the inhabitants of Gaul and of Asia Minor was very close. ↩
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Cf. 1 Cor. i. 27, 28. ↩
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huper p?nta anthropon. ↩
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Blasphemy against Christianity, not against God or Christ; that is, slanders against the Christians (cf. §14, above), as is indicated by the words that follow (so Valesius also). ↩
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See Bk. IV. chap. 16, note 9. ↩
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The compassion of Jesus appeared not in the fact that those who denied suffered such terrible punishments, but that the difference between their misery in their sufferings and the joy of the faithful in theirs became a means of strength and encouragement to the other Christians. Compare the note of Heinichen (III. p. 180). ↩
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Cf. 2 Cor. ii. 15. Cf. also Bk. IV. chap. 15, §37, above. ↩
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meta tauta de loipon eis pan eidos diereito ta marturia tes exodou auton. ↩
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dia pleionon kleron; undoubtedly a reference to the athletic combats (see Valesius' note in loco). ↩
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tas diexodous ton mastigon tas ekeise eithismenas. It was the custom to compel the bestiarii before fighting with wild beasts to run the gauntlet. Compare Shorting's and Valesius' notes in loco, and Tertullian's ad Nationes, 18, and ad Martyras, 5, to which the latter refers. ↩
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Among the Romans crucifixion was the mode of punishment commonly inflicted upon slaves and the worst criminals. Roman citizens were exempt from this indignity. See Lipsius' De Cruce and the various commentaries upon the Gospel narratives of the crucifixion of Christ. ↩
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Compare Isa. xxvii. 1, which is possibly referred to here. ↩
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hos nekrous exetrose. Compare §11, above. ↩
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Ezek. xxxiii. 11. ↩
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apotumpanisthenai. The word means literally "beaten to death," but it is plain that it is used in a general sense here, from the fact that some were beheaded and some sent to the wild beasts, as we are told just below. ↩
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Renan (Marc Auréle, p. 329) identifies this with the meeting of the general assembly of the Gallic nations, which took place annually in the month of August for the celebration of the worship of Augustus, and was attended with imposing ceremonies, games, contests, &c. The identification is not at all improbable. ↩
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Cf. Matt. xxii. 11. ↩
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teganon: literally, "frying-pan," by which, however, is evidently meant the instrument of torture spoken of already more than once in this chapter as an iron seat or chair. ↩
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The Christians were very solicitous about the bodies of the martyrs, and were especially anxious to give them decent burial, and to preserve the memory of their graves as places of peculiar religious interest and sanctity. They sometimes went even to the length of bribing the officials to give them the dead bodies (cf. §61, below). ↩
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Rev. xxii. 11. The citation of the Apocalypse at this date as Scripture (hina he graphe plerothe) is noteworthy. ↩
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These words show us how much emphasis the Christians of that day must have laid upon the resurrection of the body (an emphasis which is abundantly evident from other sources), and in what a sensuous and material way they must have taught the doctrine, or at least how unguarded their teaching must have been, which could lead the heathen to think that they could in the slightest impede the resurrection by such methods as they pursued. The Christians, in so far as they laid so much emphasis as they did upon the material side of the doctrine, and were so solicitous about the burial of their brethren, undoubtedly were in large part responsible for this gross misunderstanding on the part of the heathen. ↩