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Histoire ecclésiastique
CHAPITRE PREMIER : CE QUI PRECEDA LA PERSECUTION DE NOTRE TEMPS
[1] Quelle et combien grande, avant la persécution de nos jours, fut la considération et la liberté dont jouissait auprès de tous les hommes grecs et barbares la doctrine de la religion du Dieu de l'univers annoncée au monde par le Christ, il serait au-dessus de nos forces de le raconter dignement. [2] On en peut voir la preuve dans les actes de bienveillance des princes envers les nôtres ; ils leur confiaient même le gouvernement des peuples, ils les exemptaient de l'obligation angoissante de sacrifier, à cause de la grande inclination qu'ils gardaient eux-mêmes pour notre croyance. [3] Que dire de ceux qui étaient dans les palais impériaux, et par-dessus tout, des princes eux-mêmes? Ceux-ci laissaient à leurs familiers, en leur présence, en ce qui concerne la divinité, une liberté entière de parole et de conduite ; il en était de même pour les épouses, les enfants et les serviteurs ; ils leur permettaient presque de se vanter de la liberté de leur foi ; c'était d'une façon extraordinaire et plus que les autres officiers qu'ils les avaient en faveur. [4] Tel ce Dorothée qui leur était plus dévoué et plus fidèle que tous et, à cause de cela, plus singulièrement honoré que ceux qui étaient dans dés charges et des gouvernements ; et 425 avec lui, le célèbre Gorgonius et tant d'autres qui étaient pareillement jugés dignes par les princes de la même distinction à cause de la doctrine de Dieu. [5] Il fallait voir de quel accueil les chefs de chaque église étaient l'objet de la part de tous les procurateurs et gouverneurs. D'autre part, comment décrire ces innombrables entrées de gens dans l'Église, les foules dans les assemblées de chaque ville et les remarquables concours de la multitude dans les maisons de prières ? Aussi bien, à cause de cela, on ne se contentait désormais plus des édifices d'autrefois, et dans chaque ville on faisait sortir du sol de vastes et larges églises. [6] Aucune haine n'empêchait tout cela d'avancer avec le temps, et d'ajouter chaque jour un progrès et un accroissement ; aucun démon dans sa malice n'était capable de le conjurer par un sort, ni de l'empêcher par les machinations des hommes, tellement la main de Dieu du haut du ciel couvrait et gardait son peuple ; celui-ci du reste en était digne.
[7] Cependant, comme il arrive dans la plénitude de la liberté, les choses parmi nous tournèrent à la mollesse et à la nonchalance ; nous nous jalousions les uns les autres, nous nous lancions de grossières injures, et il s'en fallait peu que nous nous fissions la guerre les uns aux autres, quand cela se trouvait, avec les armes et les traits que sont les paroles; les chefs déchiraient les chefs, les peuples divisés se soulevaient contre les peuples ; l'hypocrisie maudite et la dissimulation montaient au plus haut degré de malice. Alors le jugement de Dieu, ainsi qu'il aime à le faire, agissait avec ménagement et les assemblées se réunissaient encore; il 427 exerçait sa charge avec douceur et modération ; ce fut par les frères de l'armée que commença la persécution. [8] Comme des gens insensibles nous ne mettions aucun empressement à faire en sorte de rendre la divinité bienveillante et miséricordieuse; semblables à des athées qui pensent que ce qui nous concerne n'est pas l'objet d'une vigilance et d'une surveillance, nous entassions les fautes les unes sur les autres. Ceux qui paraissaient nos pasteurs, dédaignant la règle de la religion, se laissaient enflammer les uns contre les autres par les jalousies; ils ne faisaient uniquement progresser que les disputes, les menaces, la rivalité, l'inimitié et la haine réciproques; ils revendiquaient avec ardeur les objets de leur ambition comme on fait pour des tyrannies, et cela justement alors que suivant la parole de Jérémie : « Le Seigneur étendit les ténèbres de sa colère sur la fille de Sion et rejeta du ciel la gloire d'Israël, il ne se souvint plus de son marchepied au jour de sa colère : mais il noya toute la beauté d'Israël et détruisit tous ses retranchements ». [9] Et selon ce qui est prophétisé dans les Psaumes : « Il a détruit le testament de son serviteur et il a jeté bas son sanctuaire » par la ruine des églises, « il a renversé tous ses retranchements, il a rempli de frayeur ses forteresses, tous ceux qui passaient dans le chemin ont pillé les multitudes de son peuple, et il est devenu en outre la honte de ses voisins. Car le Seigneur a exalté la main de ses ennemis, il a détourné le secours de son glaive, il ne l'a point aidé dans la guerre, mais il l'a dépouillé de sa pureté, il a brisé son trône sur la 429 terre, il a abroge les jours de son temps et surtout il l'a arrosé de honte. »
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Kirchengeschichte (BKV)
1. Kap. Die Lage vor der Verfolgung unserer Tage.
Es übersteigt unsere Kräfte, in würdiger Weise zu schildern die Größe und Art der Ehre und Freiheit, die das durch Christus der Welt verkündete Wort der Frömmigkeit gegen den Gott des Alls vor der Verfolgung unserer Tage bei allen Menschen, Griechen wie Barbaren, genossen hat. Beweise hierfür dürften sein die Gunstbezeigungen der Herrscher gegenüber den Unsrigen. Sie betrauten sie sogar mit der Leitung von Provinzen und entbanden sie dabei gemäß dem großen Wohlwollen, das sie gegen die Lehre hegten, von der ihre Gewissen beängstigenden Opferpflicht. Was soll man von den Leuten in den kaiserlichen Palästen und den obersten Beamten sagen? Diese ließen es zu, daß die Hofleute, Frauen, Kinder und Sklaven offen in Wort und Tat den Glauben bekannten, und gestatteten ihnen geradezu, sich ihrer Glaubensfreiheit zu rühmen. Sie bevorzugten sie in besonderer Weise gegenüber den Mitbediensteten.
Dieser Art war der bekannte Dorotheus, der unter allen die freundlichste Gesinnung und das größte Vertrauen ihnen entgegenbrachte und darum bei ihnen in höheren Ehren stand als Würdenträger und Statthalter. Und an seiner Seite der berühmte Gorgonius und alle die Männer, die gleich ihnen des Wortes Gottes wegen derselben Ehrung gewürdigt wurden. Dazu konnte man sehen, welch liebevoller Aufnahme sich die Leiter der einzelnen Kirchen bei allen Zivil- und Militärbeamten erfreuten. Wer gar vermöchte zu schildern jene tausendköpfigen Versammlungen und die Mengen derer, die Stadt für Stadt zusammentraten, und die herrlichen Zusammenkünfte in den Bethäusern? Da infolge hiervon die alten Gebäude nicht mehr genügten, erbaute man in S. 373 allen Städten ganz neue und geräumige Kirchen. Dieses mähliche Vorwärtskommen und dieses tägliche Zunehmen an Stärke und Größe konnte kein Neid verhindern und kein böser Dämon beschwören oder durch menschliche Hinterlist aufhalten, solange die göttliche und himmlische Hand ihr Volk als dessen würdig schützte und schirmte.
Da aber infolge zu großer Freiheit unser Sinn zu Stolz und Lässigkeit sich kehrte, indem der eine den andern beneidete und beschimpfte und wir uns, wenn es sich so traf, im Wortstreit wie mit Schwert und Speer bekämpften, Vorsteher mit Vorstehern zusammenstießen und Laien gegen Laien sich erhoben, niedrigste Heuchelei und Verstellung den höchsten Grad ihrer Bosheit erreichten, da begann das göttliche Strafgericht in der ihm eigenen schonenden Weise — die Versammlungen durften noch zusammentreten — ruhig und gelinde seines Aufsichtsamtes zu walten. Die Verfolgung begann mit den Brüdern, die im Heere standen. Blind wie wir waren, mühten wir uns nicht, wie wir die Gottheit freundlich und gnädig stimmen könnten, glaubten vielmehr gleich manchen Heiden, Gott sorge und kümmere sich gar nicht um unsere Angelegenheiten, und häuften Sünde auf Sünde. Und die unsere Hirten schienen, schoben das Gesetz der Gottesfurcht beiseite und entbrannten in Eifersüchteleien gegeneinander. Streit und Drohung und Neid und gegenseitigen Groll und Haß zu mehren, war all ihr Tun. Leidenschaftlich verteidigten sie gleich weltlichen Herrschern ihre Machtgier, Da „umwölkte — wie Jeremias sagt1 — der Herr in seinem Zorne die Tochter Sion und warf vom Himmel herab die Herrlichkeit Israels und gedachte am Tage seines Zornes nicht mehr des Schemels seiner Füße. Auch versenkte der Herr alle Anmut Israels und zerstörte alle seine Zäune“. „Er vernichtete — nach dem, was vorausverkündet ist in den Psalmen2 — den Bund seines Knechtes und entweihte S. 374 — durch die Zerstörung der Kirchen — zur Erde sein Heiligtum und zerstörte alle seine Zäune und nahm seinen Festungswerken die Kraft. Die Haufen des Volkes, alle, die des Weges kamen, plünderten es, und überdies wurde es den Nachbarn zum Spott. Er erhob die Rechte seiner Feinde und wendete ab die Hilfe seines Schwertes und nahm sich im Kriege nicht mehr seiner an. Er nahm ihm seine Reinigung und stürzte seinen Thron zur Erde und verkürzte die Tage seiner Zeit und goß zu all dem Schmach über ihn aus.“