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Histoire ecclésiastique
CHAPITRE X : RENSEIGNEMENTS ECRITS PAR LE MARTYR PHILEAS SUR CE QUI S'EST FAIT A ALEXANDRIE
[1] Nous avons dit que Philéas à cause de ses connaissances séculières était en haute considération ; qu'il vienne donc être son propre témoin; il montrera quel il fut lui-même, et tout ensemble pour ce qui concerne les martyres qui curent lieu de son temps à Alexandrie, il les racontera d'une façon beaucoup plus exacte que nous en ces termes :
EXTRAIT DES ECRITS DE PHILEAS AUX HABITANTS DE THMUIS.
[2] « Tous ces exemples, ces modèles, ces beaux 457 enseignements sont pour nous dans les divines et saintes Écritures; aussi les bienheureux martyrs, nos compagnons, n'hésitèrent pas; ils fixèrent nettement l'œil de l'âme sur le Dieu de l'univers et acceptant dans leur pensée la mort pour la religion, ils tinrent fermement à leur vocation et ils trouvèrent Notre Seigneur Jésus-Christ qui s'est fait homme à cause de nous, pour détruire d'abord tout péché, et nous procurer ensuite le viatique du voyage de la vie éternelle. « Car il n'a pas pensé que c'était une usurpation d'être semblable à Dieu, mais il s'est anéanti lui-même prenant une forme d'esclave et par l'extérieur ayant été trouvé comme un homme, il s'est abaissé jusqu'à la mort, et à la mort de la croix. » [3] C'est pourquoi, désirant les dons plus grands, les martyrs qui portaient le Christ endurèrent toutes les peines et tous les tourments qu'on inventait, et certains même les supportèrent non pas seulement une, mais deux fois ; c'était par toutes sortes de menaces se traduisant non seulement par des paroles, mais encore par des actes, que les gardes rivalisaient d'efforts contre eux, mais ceux-ci ne laissaient pas fléchir leur résolution parce que l'amour parfait met dehors la crainte.
[4] « Quel discours pourrait suffire à exposer en détail leur vertu et leur courage dans chaque supplice? Il était permis en effet à tous ceux qui le voulaient de les maltraiter; les uns les frappaient avec des bâtons, d'autres avec des verges, d'autres avec des fouets, d'autres encore avec des courroies, d'autres enfin avec des cordes. [5] C'était un spectacle multiple que celui de leurs outrages et il avait en lui une grande malice. Les uns, 459 en effet, étaient liés les mains derrière le dos et attachés à la pièce de bois et à l'aide de mangonneaux on leur distendait chacun des membres; ensuite, en cet état, les bourreaux avaient ordre de leur travailler tout le corps. Ce n'était pas, comme pour les assassins, seulement les flancs, mais encore le ventre, les cuisses et les joues qu'ils déchiraient avec leurs instruments. D'autres étaient attachés et suspendus à un portique par une main ; de toutes les souffrances c'était la plus cruelle, parce qu'ils avaient les articulations et les membres distendus. D'autres étaient liés aux colonnes, le visage tourné l'un vers l'autre, mais sans que les pieds touchassent terre, ainsi le poids du corps forçait les liens à se tendre et à serrer.1 [6] Et ils enduraient cela, non pas seulement pendant que le gouverneur les interrogeait sans leur donner de répit, mais presque pendant tout le jour ; car lorsqu'il passait à d'autres, il laissait les agents de son pouvoir s'installer auprès des premiers pour voir si parfois quelqu'un, vaincu par les tourments, paraîtrait céder; il ordonnait sans pitié de les approcher même à l'aide de leurs chaînes et ceux qui après cela rendaient l'âme, on les descendait en les traînant à terre. [7] 1 Il n'y avait en effet en eux aucune parcelle d'égards pour nous, mais ils nous considéraient et agissaient comme si nous n'étions plus rien. Telle était la seconde torture que nos adversaires avaient inventée après celle des coups. [8] Les uns étaient encore, après ces souffrances, mis dans les entraves, les deux pieds écartés jusqu'au quatrième trou, en sorte qu'ils étaient nécessairement couchés sur le dos à cause du bois des ceps, ne pouvant pas se tenir debout en 461 raison des blessures récentes causées par les coups reçus dans tout leur corps. D'autres, jetés à terre, gisaient brisés par la rigueur des tortures; le spectacle qu'ils présentaient à ceux qui les regardaient était plus terrible que celui de leur supplice ; ils portaient dans leurs corps les traces multiples et variées des tourments qu'on avait inventés. [9] Les choses étant ainsi, les uns mouraient dans les tortures et leur courage faisait rougir l'adversaire ; les autres à demi morts enfermés ensemble dans la prison, après peu de jours, épuisés parles souffrances, expiraient; le reste ayant obtenu le recouvrement de leur santé parles soins médicaux, devenaient, avec le temps et grâce au séjour de la prison, plus courageux. [10] Aussi bien, lorsqu'il leur était ordonné d'avoir à choisir soit de toucher au sacrifice impie et d'être délivrés en obtenant des adversaires la liberté maudite, soit, s'ils ne se sacrifiaient pas, de recevoir une sentence de mort, sans hésitation et avec joie ils allaient à la mort. Ils savaient en effet ce qui nous est prescrit par les Saintes Écritures : « Car, y est-il dit, celui qui « sacrifie à d'autres dieux sera exterminé et il n'y aura « pas pour loi d'autres dieux que moi. »2
[11] Telles sont les paroles que le martyr vraiment philosophe et ami de Dieu, avant la sentence suprême, étant encore en prison, écrivait aux frères de son église. En même temps qu'il offrait les souffrances dans lesquelles il était, il exhortait encore ceux-ci à tenir sans démorde à la religion du Christ, même après sa mort qui était imminente.
[12] Mais qu'est-il besoin d'en dire davantage et d'exposer les combats nouveaux qui succédaient aux combats nouveaux pour les saints martyrs dans tout l'univers, surtout pour ceux qui n'étaient plus traités selon les lois communes, mais à la manière des ennemis dans une guerre?
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suiv. Nous indiquons le sens général. M. Schwartz remarque : « Avec ἐπῆγον, πληγάς ne devrait pas manquer; τοῖς ἀμυντήροις ἐκόλαζον vest incompréhensible, la phrase finit avec παρειῶν; Philéas a dû écrire ἀνελκομένου (se rapportant à σώματος: ἀνελκομὲνων ABDMT, καὶ ἀνελκομένων ER); Philéas a dû écrire (§ 6): αὐτοῖς οὐδ' ἐσχόλαζεν, et plus loin, au lieu de l'absurde προσιέναι, quelque chose comme : καὶ τοῖς <μάστιγι καὶ τοῖς> δεσμοῖς προστιθέναι. Ensuite, § 7, ταύτην... ἐφευρόντων n'est pas à sa place, et Philéas a peut-être écrit : ταύτην <δὲ> δευτέραν... ἦσαν [δὲ] οἱ... Au § 8, μὴ... ἔχειν n'est pas à sa place. » ↩
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φησίν, inquit, comme souvent, pour introduire une citation de l'Ecriture sans sujet déterminé; voy. plus haut, note sur VII, vii, 5. ↩
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Kirchengeschichte (BKV)
10. Kap. Die schriftlichen Aufzeichnungen des Märtyrers Phileas über die Vorgänge in Alexandrien.
Da wir erwähnten, daß sich Phileas auch durch weltliche Weisheit großen Ruhm erworben, so möge er denn als sein eigener Zeuge auftreten, um kundzutun, wer er selber war, und zugleich über die Martyrien, welche zu seiner Zeit in Alexandrien stattgefunden, einen Bericht zu geben, der genauer ist als der, den wir bieten könnten. Folgendes sind seine Worte:
Aus dem Schreiben des Phileas an die Thmuiten:
„Da alle diese Beispiele und Vorbilder und herrlichen Zeichen in den göttlichen und heiligen Schriften für uns niedergelegt sind, so waren die seligen Märtyrer, die bei uns litten, keinen Augenblick unschlüssig und richteten das Auge der Seele rein empor zu Gott, der da ist über allem, und hielten, entschlossen zum Tode für den Glauben, unerschüttert fest an ihrer Berufung. S. 386 Wußten sie doch, daß unser Herr Jesus Christus unsertwegen Mensch geworden ist, um jegliche Sünden auszurotten und uns die Mittel zum Eingang in das ewige Leben zu verschaffen. Denn ‚nicht hielt er es für Raub, Gott gleich zu sein, sondern entäußerte sich selbst, indem er Knechtsgestalt annahm; äußerlich wurde er befunden wie ein Mensch, und er erniedrigte sich bis zum Tode, bis zum Tode am Kreuze’,1 Daher strebten die Märtyrer, die Christus in sich trugen, nach den höheren Gaben2 und ertrugen jede Mühe und alle nur denkbaren Foltern, nicht nur einmal, sondern zum Teil schon ein zweites Mal. Und so eifrig es ihre Wächter mit Drohungen aller Art wider sie hatten, in Worten wie in Taten, sie wichen nicht in ihrem Entschlüsse; denn ‚die vollkommene Liebe vertreibt die Furcht’.3 Welches Wort könnte genügen, ihren Mut und ihre Standhaftigkeit, die sie bei jeder Marter bewiesen, zu schildern? Da sie jeder, der wollte, nach Willkür mißhandeln durfte, so schlugen die einen mit Stöcken auf sie ein, andere mit Ruten, andere mit Geißeln, andere wiederum mit Riemen und andere mit Stricken. Was man hier an Martern sehen konnte, bot stetig neuen Anblick und offenbarte viel Bosheit. Da wurden die einen, beide Hände auf den Rücken gebunden, am Holze aufgehängt und ihnen durch gewisse Vorrichtungen jedes Glied gestreckt. In dieser Lage zerfleischten sodann die Henkersknechte auf einen Befehl hin den ganzen Körper, nicht bloß die Seiten, wie es bei den Mördern geschieht, sondern auch den Bauch, die Waden und die Backen.4 Andere wurden in der Halle an einer Hand aufgeknüpft und hingen hoch in der Luft, wobei die Dehnung der Gelenke und Glieder Schmerz verursachte, der an Heftigkeit jede Pein übertraf. Andere band man, Gesicht gegen Gesicht, an die Säulen, so daß S. 387 die Füße den Boden nicht berührten und die Bänder zufolge der Schwere des Körpers gewaltsam gestrafft und gespannt wurden. Solche Qual litten sie nicht nur für die Zeit, da der Statthalter mit ihnen verhandelte oder mit ihnen beschäftigt war, sondern fast den ganzen Tag. Denn wenn dieser sich zu anderen begab, ließ er seine Gerichtsdiener bei den ersteren zurück, damit sie darauf achteten, ob nicht etwa einer, von den Martern bezwungen, nachzugeben scheine. Auch befahl er, schonungslos ihnen die Fesseln anzuziehen und sie, wenn sie nach all dem den Geist aufgaben, auf den Boden zu werfen und wegzuschleppen. Denn sie dürften nicht die geringste Rücksicht gegen uns üben, sondern müßten so wider uns denken und handeln, als wären wir keine Menschen mehr. Das war die zweite Prüfung, die die Feinde nach den Schlägen ersonnen. Manche wurden nach den Mißhandlungen noch in den Pflock gelegt, die beiden Füße ausgespannt bis zum vierten Loch. Dabei mußten sie rücklings auf dem Holze liegen, da sie infolge der frischen, von den Schlägen herrührenden Wunden, die den ganzen Körper bedeckten, nicht aufrecht sitzen konnten. Niedergeworfen von dem gemeinsamen Ansturm der Leiden, lagen andere auf der Erde und boten, da sie die mannigfachen und verschiedenen Spuren der gegen sie ausgesonnenen Foltern am Körper trugen, den Zuschauern einen schrecklicheren Anblick, als die Vollstreckung ihn geboten hatte.
Bei dieser Sachlage starben die einen schon unter den Foltern, den Widersacher durch ihren Mut beschämend. Andere wurden halbtot in den Kerker gesperrt, wo sie nach wenigen Tagen ihren Schmerzen erlagen. Die übrigen aber, denen gute Pflege Wiedergenesung schenkte, gewannen durch die Zeit und den Aufenthalt im Gefängnisse an Mut. Als sie so den Befehl erhielten, sich zu entscheiden, ob sie durch Berührung des unheiligen Opfers die fluchwürdige Freiheit und ein ungestörtes Dasein von ihnen erlangen oder nicht opfern und die S. 388 Todesstrafe erleiden wollten, gingen sie ohne Besinnen freudig in den Tod. Denn sie wußten, was durch die heiligen Schriften für uns festgesetzt ist: ‚Wer fremden Göttern opfert’, heißt es, ‚soll vertilgt werden’5 und ‚Du sollst keine fremden Götter neben mir haben’.6 “ Das sind die Worte des Märtyrers, der wahrhaftig Freund der Weisheit und Freund Gottes zugleich war. Er hatte sie vor dem Endurteil, da er noch im Gefängnisse lag, an die Brüder seiner Gemeinde geschrieben, um sie über seine Lage zu unterrichten und sie zugleich zu mahnen, daß sie auch nach seinem Tode, der nun bevorstünde, an der Gottesfurcht in Christus unerschütterlich festhielten.7 Doch was soll ich eine lange Geschichte schreiben und zu den neuen Kämpfen, wie sie die Märtyrer auf der ganzen Erde bestehen, immer wieder neue fügen? Wird doch gegen sie nicht mehr nach dem gemeinen Gesetze, sondern auf dem Kriegswege vorgegangen.
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Phil. 2, 6—8. ↩
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1 Kor. 12, 31. ↩
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1 Job. 4, 18. ↩
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Hier folgen noch die unverständlichen Worte: τοῖς ἀμυτηρίοις ἐκόλαζον. ↩
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Exod. 22. 20. ↩
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Ebd. 20, 3. ↩
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Ein zweiter Brief des Phileas, gleichfalls im Kerker angesichts des Todes geschrieben, ist in lateinischer Übersetzung erhalten (Migne, p, gr. 10, 1565ff.). Er ist an Bischof Melitius von Lykopolis gerichtet. Als Absender werden eingangs vier z. Z. in Kerkerhaft befindliche Bischöfe genannt: nämlich Hesychius, Pachomius, Theodorus und Phileas. Vgl. unten VIII 13. ↩