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Histoire ecclésiastique
CHAPITRE XI : LA PERTE DEFINITIVE DES ENNEMIS DE LA RELIGION
[1] C'est ainsi que disparut Maximin, le seul des ennemis de la religion qui survivait et qui paraissait le pire de tous. Alors les églises restaurées sortaient du sol par la grâce du Dieu tout-puissant, et la doctrine du Christ, resplendissant pour la gloire du Dieu de l'univers, recevait une plus grande indépendance que par le passé, tandis que l'impiété des ennemis de la religion était accablée de la dernière honte et du mépris. [2] Maximin, le premier, fut déclaré l'ennemi public de tous par les princes, et qualifié de tyran très impie, au nom très odieux, suprêmement haï de Dieu, dans des documents officiels affichés sur les stèles. Quant aux portraits qui se trouvaient dans chaque cité en son honneur et en l'honneur de ses enfants, les uns, précipités d'en haut sur le sol, furent foulés aux pieds; aux autres, 65 on gâtait les figures en les noircissant avec une couleur sombre. De même toutes les statues qui existaient en son honneur, pareillement abattues, furent cassées, risée et jouet de ceux qui voulaient les insulter et les mépriser, gisant à terre.
[3] Dans la suite, les autres ennemis de la religion furent privés de tout honneur. On mit à mort aussi tous les partisans de Maximin, ceux surtout qui avaient été par lui honorés de dignités et de gouvernements, et qui pour le flatter avaient insulté d'une manière arrogante à notre religion. [4] Il en fut ainsi de celui qu'il avait le plus honoré et le plus respecté, du plus noble de ses compagnons, Peucétius, deux et trois fois consul, établi par lui chef des finances générales. Il en fut de même aussi de Culcianus, qui avait passé par toutes les charges de la carrière et que le sang de tant de chrétiens d'Égypte avait rendu fameux. Outre ceux-là, il y en eut d'autres encore fort nombreux, par qui principalement la tyrannie de Maximin s'était affermie et accrue. [5] La justice appela aussi Théolecne ; car elle n'avait nullement livré à l'oubli ce qu'il avait fait contre les chrétiens. Auprès de l'idole érigée par lui à Antioche, il pensait en effet passer d'heureux jours et il avait été jugé digne par Maximin de lapins haute autorité. [6] Mais Licinius, arrivé à Antioche, fit rechercher les magiciens et infliger des tortures aux prophètes et prêtres de la nouvelle idole, afin de trouver par quel moyen ils avaient machiné leur fraude. Le cacher leur devint impossible quand ils furent pressés par les tourments; ils déclarèrent que le mystère était une supercherie organisée par l'habileté de Théotecne. 67 A tous, Licinius fil justice comme ils le méritaient, et ί Théolecne lui-même d'abord, puisses associés en magie, lurent livrés par lui à la mort après de nombreux supplices. [7] A tous ceux-ci furent ajoutés aussi les fils de Maximin, qu'il avait associés à la dignité impériale ί et aux honneurs des inscriptions et des images. Les parents du tyran, qui étaient fiers auparavant et s'enhardissaient à opprimer les hommes, eurent également à supporter le même traitement que les précédents avec le suprême déshonneur. Ils n'avaient pas reçu l'enseignement, ils n'avaient pas connu ni médité l'exhortation des Saintes Écritures, quand elle dit : [8] « Ne vous confiez pas en des princes, en des fils des hommes, à qui n'est pas le salut. Son esprit s'en ira et retournera dans sa terre; dans ce jour, tous leurs calculs seront détruits. »
[A Dieu, grâces soient rendues sur toutes choses, au maître absolu et roi de l'univers ; pleine action de grâce aussi au sauveur et libérateur de nos âmes, Jésus-Christ, par qui surtout nous prions que les bienfaits de la paix à l'égard des embarras du dehors et des dispositions de l'esprit nous soient gardés fermes et inébranlables].
Les impies ayant été ainsi écartés, la possession du gouvernement de cet empire fut gardée ferme et sans contestation par Constantin et Licinius. Ceux-ci, ayant commencé par purifier le monde de la haine de Dieu, parmi les biens que Dieu leur avait sagement impartis, témoignèrent leur amour de la vertu et leur amour de Dieu, leur piété et leur reconnaissance envers la divinité, par leur législation en faveur des chrétiens.
Edition
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Ἐκκλησιαστικὴ ἱστορία
ΙΑ Περὶ τῆς ὑστάτης ἀπωλείας τῶν τῆς θεοσεβείας ἐχθρῶν.
[9.11.1] Οὕτω δῆτα Μαξιμίνου ἐκποδὼν γενομένου, ὃς μόνος ἔτι λείπων τῶν τῆς θεοσεβείας ἐχθρῶν, ἁπάντων χείριστος ἀναπέφηνεν, τὰ μὲν τῆς τῶν ἐκκλησιῶν ἀνανεώσεως ἐκ θεμελίων χάριτι θεοῦ τοῦ παντοκράτορος ἠγείρετο ὅ τε τοῦ Χριστοῦ λόγος, εἰς δόξαν τοῦ τῶν ὅλων θεοῦ διαλάμπων, μείζονα τῆς πρόσθεν ἀπελάμβανεν παρρησίαν, τὰ δὲ τῆς δυσσεβείας τῶν τῆς θεοσεβείας ἐχθρῶν αἰσχύνης ἐσχάτης καὶ ἀτιμίας ἐνεπίμπλατο. [9.11.2] πρῶτός τε γὰρ Μαξιμῖνος αὐτὸς κοινὸς ἁπάντων πολέμιος ὑπὸ τῶν κρατούντων ἀναγορευθείς, δυσσεβέστατος καὶ δυσωνυμώτατος καὶ θεομισέστατος τύραννος διὰ προγραμμάτων δημοσίων ἀνεστηλίτευτο, γραφαί τε ὅσαι εἰς τιμὴν αὐτοῦ τε καὶ τῶν αὐτοῦ παίδων κατὰ πᾶσαν ἀνέκειντο πόλιν, αἳ μὲν ἐξ ὕψους εἰς ἔδαφος ῥιπτούμεναι συνετρίβοντο, αἳ δὲ τὰς προσόψεις ἠχρειοῦντο σκοτεινῶι χρώματι καταμελανούμεναι, ἀνδριάντων τε ὁμοίως ὁπόσοι εἰς αὐτοῦ τιμὴν διανεστήκεσαν, ὡσαύτως ῥιπτούμενοι συνετρίβοντο, γέλως καὶ παιδιὰ τοῖς ἐνυβρίζειν καὶ ἐμπαροινεῖν ἐθέλουσιν ἐκκείμενοι. [9.11.3] εἶτα δὲ καὶ τῶν ἄλλων τῆς θεοσεβείας ἐχθρῶν πᾶσαι τιμαὶ περιηιροῦντο, ἐκτείνοντο δὲ καὶ πάντες οἱ τὰ Μαξιμίνου φρονοῦντες, ὅσοι μάλιστα τῶν ἐν ἀρχικοῖς ἀξιώμασιν ὑπ' αὐτοῦ τετιμημένοι τῆι πρὸς αὐτὸν κολακείαι σοβαρῶς ἐνεπαροίνησαν τῶι καθ' ἡμᾶς λόγωι· [9.11.4] οἷος ἦν ὁ παρὰ πάντας αὐτῶι τιμιώτατος καὶ αἰδεσιμώτατος ἑταίρων τε γνησιώτατος Πευκέτιος, δὶς ὕπατος καὶ τρὶς ὕπατος καὶ τῶν καθόλου λόγων ἔπαρχος πρὸς αὐτοῦ καθεσταμένος, Κουλκιανός τε ὡσαύτως διὰ πάσης ἀρχικῆς προελθὼν ἐξουσίας, ὁ καὶ αὐτὸς μυρίοις τοῖς κατ' Αἴγυπτον Χριστιανῶν ἐλλαμπρυνάμενος αἵμασιν, ἄλλοι τε ἐπὶ τούτοις οὐκ ὀλίγοι, δι' ὧν μάλιστα τὰ τῆς Μαξιμίνου τυραννίδος ἐκραταιοῦτό τε καὶ ηὔξετο. [9.11.5] ἐκάλει δὲ ἄρα καὶ Θεότεκνον ἡ δίκη, οὐδαμῶς τὰ κατὰ Χριστιανῶν αὐτῶι πεπραγμένα λήθηι παραδιδοῦσα. ἐπὶ μὲν γὰρ τῶι κατ' Ἀντιόχειαν ἱδρυθέντι πρὸς αὐτοῦ ξοάνωι δόξας εὐημερεῖν, ἤδη καὶ ἡγεμονίας ἠξίωτο παρὰ Μαξιμίνου, [9.11.6] Λικίννιος δ' ἐπιβὰς τῆς Ἀντιοχέων πόλεως φώραν τε γοήτων ποιησάμενος, τοὺς τοῦ νεοπαγοῦς ξοάνου προφήτας καὶ ἱερεῖς βασάνοις ἠικίζετο, τίνι λόγωι τὴν ἀπάτην καθυποκρίνοιντο, πυνθανόμενος· ὡς δ' ἐπικρύπτεσθαι αὐτοῖς πρὸς τῶν βασάνων συνελαυνομένοις ἀδύνατον ἦν, ἐδήλουν δὲ τὸ πᾶν μυστήριον ἀπάτην τυγχάνειν τέχνηι τῆι Θεοτέκνου μεμηχανημένην, τοῖς πᾶσιν τὴν ἀξίαν ἐπιθεὶς δίκην, πρῶτον αὐτὸν Θεότεκνον, εἶτα δὲ καὶ τοὺς τῆς γοητείας κοινωνοὺς μετὰ πλείστας ὅσας αἰκίας θανάτωι παραδίδωσιν. [9.11.7] τούτοις ἅπασιν προσετίθεντο καὶ οἱ Μαξιμίνου παῖδες, οὓς ἤδη καὶ τῆς βασιλικῆς τιμῆς τῆς τε ἐν πίναξιν καὶ γραφαῖς ἀναθέσεως πεποίητο κοινωνούς· καὶ οἱ συγγένειαν δὲ τοῦ τυράννου τὸ πρὶν αὐχοῦντες καὶ πάντας ἀνθρώπους καταδυναστεύειν ἐπηρμένοι τὰ αὐτὰ τοῖς προδεδηλωμένοις μετὰ τῆς ἐσχάτης ἀτιμίας ἔπασχον, ἐπεὶ μὴ ἐδέξαντο παιδείαν μηδὲ ἔγνωσαν μηδὲ συνῆκαν τὴν φάσκουσαν ἐν ἱεροῖς λόγοις παρακέλευσιν [9.11.8] μὴ πεποίθετε ἐπ' ἄρχοντας, ἐπὶ υἱοὺς ἀνθρώπων, οἷς οὐκ ἔστιν σωτηρία· ἐξελεύσεται τὸ πνεῦμα αὐτοῦ καὶ ἀποστρέψει εἰς τὴν γῆν αὐτοῦ· ἐν ἐκείνηι τῆι ἡμέραι ἀπολοῦνται πάντες οἱ διαλογισμοὶ αὐτῶν. θεῶι δὴ χάρις ἐπὶ πᾶσιν τῶι παντοκράτορι καὶ βασιλεῖ τῶν ὅλων, πλείστη δὲ καὶ τῶι σωτῆρι καὶ λυτρωτῆι τῶν ψυχῶν ἡμῶν Ἰησοῦ Χριστῶι, δι' οὗ τὰ τῆς εἰρήνης ἔκ τε τῶν ἔξωθεν ὀχληρῶν καὶ τῶν κατὰ διάνοιαν βέβαια καὶ ἀσάλευτα φυλάττεσθαι ἡμῖν διὰ παντὸς εὐχόμεθα.