CHAPITRE XXV : LES ÉCRITURES RECONNUES PAR TOUS ET CELLES QUI NE LE SONT PAS
[1] Au point où nous en sommes, il semble à propos de capituler dans une liste les écrits du Nouveau Testament dont nous avons déjà parlé. Nous mettrons au premier rang la sainte tétrade des Évangiles que suit le livre des Actes des Apôtres. [2] II faut y joindre les épîtres de Paul ; puis, la première attribuée à Jean, et 309 aussi la première de Pierre. On ajoutera, si on le juge bon, l'Apocalypse de Jean au sujet de laquelle nous exposerons en son temps les diverses opinions.
[3] Voilà les livres reçus de tous. Ceux qui sont contestés, quoiqu'un grand nombre les admettent, sont: l'épître dite de Jacques, celle de Jude, la seconde de Pierre, celles qu'on appelle la seconde et la troisième de Jean, qu'elle soit de l'évangéliste ou d'un homonyme.
[4] On doit ranger entre les apocryphes : les Actes de Paul, le livre qu'on nomme le Pasteur, l'Apocalypse de Pierre, l'épître attribuée à Barnabé, ce qu'on intitule les Enseignements des apôtres et, si l'on veut, ainsi que je l'ai dit plus haut, l'Apocalypse de Jean que les uns, comme je l'ai indiqué, rejettent comme supposée et que les autres, maintiennent au nombre des œuvres reconnues. [5] Certains font encore entrer dans cette catégorie l'Evangile aux Hébreux, dont les Juifs qui ont reçu le Christ aiment surtout à se servir.
Tous ces livres peuvent être classés parmi ceux qui qui sont discutés. [6] Nous avons cru nécessaire d'établir le catalogue de ceux-là aussi et de séparer les écrits que la tradition ecclésiastique a jugés vrais, authentiques et reconnus, d'avec ceux d'une autre condition, qui ne sont pas testamentaires et se trouvent contestés, bien que la plupart des écrivains ecclésiastiques les connaissent. Ainsi, nous pourrons discerner ces ouvrages et les distinguer de ceux que les hère- 311 tiques présentent sous le nom des apôtres, tels que les Évangiles de Pierre, de Thomas, de Matthias et d'autres encore, ou tels que les Actes d'André, de Jean et du reste, des apôtres, dont aucun écrivain de la tradition ecclésiastique n'a jamais jugé utile d'invoquer le témoignage. [7] Le style du reste s'éloigne de la manière apostolique, tandis que la pensée et l'enseignement qu'ils contiennent sont tout à fait en désaccord avec la véritable orthodoxie. C'est là une preuve manifeste qu'ils sont des élucubrations d'hérétiques. Il ne faut donc pas même les ranger parmi les apocryphes ; mais les rejeter comme absolument absurdes et impies.
Maintenant reprenons la suite de notre récit. 1
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Sur ce chapitre, voy. plus haut, chap. iii, et LOISY, Histoire du canon du Nouveau Testament (Paris, 1891), p. 151 suiv. — Δηλωθείσας ne signifie rien de plus que : de quibus diximus, comme l'a prouvé Heinichen ; voy. plus haut, la note sur I, ν, 1. ↩