• Home
  • Works
  • Introduction Guide Collaboration Sponsors / Collaborators Copyrights Contact Imprint
Bibliothek der Kirchenväter
Search
DE EN FR
Works John Chrysostom (344-407) De sacerdotio libri 1-6 Traité du Sacerdoce
LIVRE SIXIÈME

8.

BASILE. Appellerons-nous au gouvernement de l’Eglise des hommes qui vivent au milieu du monde, qui ne s’occupent que des affaires du siècle, qui sont, pour ainsi dire, roués aux querelles et aux injures; pleins d’une adresse infinie, et habiles surtout dans l’art de vivre joyeusement?

CHRYSOSTOME. Doucement, s’il vous plaît, mon très-cher ami. Ces gens-là ne doivent pas même venir à l’esprit, lorsqu’il s’agit de prêtres à donner à l’Eglise de Dieu. L’homme qu’il faut choisir entre mille, c’est celui qui, au milieu du monde et dans le commerce des hommes, sait garder la pureté, la sérénité d’âme, la sainteté, la tempérance et la sobriété, les qualités, en un mot, qui distinguent les solitaires; les garder, dis-je, intactes et inébranlables mieux encore que ceux qui vivent dans la solitude. Tel individu est rempli de beaucoup de défauts, il pourrait aisément les cacher dans la solitude, en les empêchant de se traduire en actes, que gagne-t-il à se produire sur le théâtre du inonde? Rien, sinon qu’il se livre à la risée publique, sans compter de plus grands périls auxquels il s’expose imprudemment. Voilà ce qui a failli m’arriver à moi, si la bonté de Dieu n’avait détourné le coup de foudre qui menaçait ma tête. Que cet homme-là ne compte pas que ses misères resteront ignorées, lorsque sa personne aura été mise en évidence et exposée au grand jour d’une charge publique importante ; il sera, au contraire, bientôt pénétré, et promptement jugé.

Le feu éprouve les métaux; et les fonctions sacerdotales, les âmes des hommes; c’est là qu’on découvre immédiatement si quelqu’un est colère, pusillanime, vaniteux, présomptueux, ou n’importe quoi; rien ne reste caché; tous les défauts sont mis à nu; et non-seulement mis à nu, mais aggravés et rendus plus incorrigibles. Les plaies du corps deviennent plus difficiles à guérir, quand on les a fatiguées; ainsi en est-il des affections de l’âme : irritées au frottement pour ainsi dire des contrariétés du dehors, elles s’enflamment, elles s’exaspèrent, et poussent les malades qui en sont atteints aux plus grands excès.

Si l’on ne se tient pas sur ses gardes, elles portent au désir de la gloire, à la présomption, à l’amour des richesses; elles entraînent aussi à la mollesse, au relâchement, à l’indolence, et, peu à peu, aux désordres que l’on trouve à la suite de ceux-là et qui en naissent ordinairement. li y a tant de choses dans le monde qui peuvent dissoudre la solide énergie de l’âme, et interrompre sa course vers Dieu. La première de toutes, c’est la conversation des femmes. Ayant reçu la charge de garder tout le troupeau, le pasteur ne peut pas donner ses soins aux hommes, et négliger les femmes, dont le sexe demande une attention plus particulière, à cause de sa propension au péché. Il faut donc que le salut des femmes donne, sinon plus, du moins autant d’inquiétude que celui des hommes, au ministre à qui l’épiscopat est échu en partage. Il est à propos de les visiter lorsqu’elles sont malades, de les consoler dans leurs afflictions, d’animer celles qui sont indolentes, d,’aider celles qui ont besoin de secours. Dans l’accomplissement de ces devoirs, l’esprit malin ne manquera pas d’occasion de s’insinuer dans le coeur qui ne sera pas environné d’une surveillance très-attentive. Car l’oeil de la femme blesse et trouble l’âme, non-seulement l’oeil de la femme impudique, mais encore celui de la femme vertueuse; les flatteries des femmes nous amollissent; leurs déférences nous asservissent : le zèle de la charité, source de tout bien, devient souvent, par elles, la cause d’une infinité de maux, si l’on ne sait pas le régler.

Souvent aussi les sollicitudes continuelles émoussent la pointe de l’intelligence, et donnent à l’esprit, si prompt de sa nature, la pesanteur du plomb. Quelquefois l’humeur prend la place du zèle, et, comme une noire fumée, (618) obscurcit l’âme de ses vapeurs. Qui pourrait compter tant d’autres désagréments, les injures, les insultes, les dénigrements des grands et des petits, des sages et des insensés.

pattern
  Print   Report an error
  • Show the text
  • Bibliographic Reference
  • Scans for this version
Download
  • docxDOCX (116.84 kB)
  • epubEPUB (102.41 kB)
  • pdfPDF (357.79 kB)
  • rtfRTF (317.11 kB)
Translations of this Work
Traité du Sacerdoce
Treatise concerning the christian priesthood Compare
Über das Priestertum (BKV) Compare
Commentaries for this Work
Einleitung Über das Priestertum
Introduction to the treatise on the priesthood

Contents

Faculty of Theology, Patristics and History of the Early Church
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Imprint
Privacy policy