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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

10.

Sachant cela, mes frères, pratiquons donc beaucoup la miséricorde; montrons beaucoup d’humanité pour les pauvres, et assistons-les non-seulement de notre bien, mais encore de nos bons offices. Si nous voyous qu’on fasse souffrir et qu’on maltraite quelqu’un dans l’agora, délivrons-le; s’il faut pour cela donner de l’argent, donnons-en; s’il faut y employer les paroles et les sollicitations, ne les épargnons pas. Une seule de nos paroles sera récompensée, et encore plus nos gémissements et nos soupirs. C’est pourquoi le bienheureux Job disait : « Je pleurais sur celui qui était dans l’affliction, et mon âme était touchée de compassion pour le pauvre. »(Job, XXX, 25.) Que si les soupirs et les larmes seules ont leur prix devant Dieu, comment les récompensera-t-il, lorsqu’on y joindra les paroles, les soins, et les actions?

Et nous aussi, nous étions dans l’inimitié de Dieu; et le Fils unique a opéré notre réconciliation; il s’est interposé; il a subi le châtiment à notre place; il a enduré la mort pour nous. Ayons la même charité envers ceux qui sont dans l’affliction, et tâchons de les délivrer de tant de misères qui les accablent. Défaisons-nous de la détestable coutume que nous avons de nous attrouper autour des gens qui se querellent ou se battent, arrêtés que nous sommes par le plaisir que nous trouvons dans la honte et la douleur des autres, et charmés par la vue d’un spectacle diabolique. Quoi de plus inhumain qu’une telle conduite? Vous voyez des personnes se déchirer par des injures, se meurtrir de coups, s’arracher leurs vêtements, se défigurer le visage, et vous pouvez vous arrêter pour les regarder en paix? Est-ce donc un lion ou un ours qui se bat? Est-ce un serpent ou quelque autre bête farouche? N’est-ce pas un homme semblable à vous? N’est-ce pas votre frère, et l’un de vos membres? Ne les regardez donc pas, mais séparez-les. Ne prenez pas plaisir à les voir, mais tâchez de les réconcilier. Bien loin d’attirer les autres à ce spectacle honteux, tâchez au contraire d’en chasser ceux qui s’y rassemblent. Il faut avoir perdu et l’honneur et la raison, il faut être un méchant et un scélérat, pour vouloir bien repaître ses yeux de semblables turpitudes. Vous voyez un homme qui en outrage un autre; et vous croyez être innocent en voyant ce mal sans l’empêcher? Vous ne vous jetez pas au milieu de ces personnes, pour dissiper cette oeuvre du diable, et pour prévenir les périls et la mort des hommes !

Oui, direz-vous, pour que je m’expose moi-même (123) même aux coups, faut-il aussi que je coure ce danger? l’ordonnez-vous? Il est probable que ce malheur ne vous arrivera pas. Mais supposons qu’il vous arrive, eh bien! votre fait sera celui d’un martyr, car c’est pour Dieu que vous aurez souffert. Si vous craignez d’être blessé pour votre frère, considérez que votre Sauveur a bien voulu être crucifié pour vous. Ces personnes que vous regardez sont comme des hommes ivres. Ils sont transportés par la violence de leur passion et de leur fureur. Ils ont besoin de quelque personne sage qui les assiste dans cette rencontre. Celui qui fait l’outrage et celui qui le reçoit, ont tous deux également besoin de ce secours; l’un pour ne plus souffrir cette violence, et l’autre pour ne la plus faire. Rendez-leur donc ce service. Tendez la main, vous qui êtes sobre, à ces personnes qui sont ivres. Car la colère et la fureur est une ivresse pire que n’est celle du vin.

Ne voyez-vous pas tous les jours sur lamer que lorsqu’un vaisseau est menacé du naufrage, tous les mariniers qui sont au port courent au secours de leurs compagnons qui sont en danger de se perdre? Si la communauté de leur métier leur inspire ce dévouement, combien plus n’en doit pas inspirer la communauté de la nature. Ces personnes que vous voyez sont en danger de faire un naufrage bien plus dangereux que n’est celui de la mer. Car ou celui qui souffre l’injure commet le blasphème ou le parjure, emporté par sa co1ère, et le malheureux perdant tous ses avantages, tombe misérablement en enfer; ou celui qui fait violence devient l’homicide de son âme, comme il l’est du corps de son ennemi, et se tue en le tuant. Allez donc, arrêtez de si grands maux. Retirez du milieu des eaux ces personnes qui y périssent. Jetez-vous hardiment dans le fond de ces abîmes pour les en retirer. Faites cesser ce spectacle diabolique. Prenez chacun en particulier; exhortez-le, et tâchez d’apaiser cette tempête. Que si leur colère est trop violente, ne vous rebutez pas. Vous avez beaucoup de personnes auprès de vous, qui vous aideront quand vous aurez commencé, et Dieu qui est le Dieu de la paix vous assistera encore plus alors que tous les hommes ensemble. Si vous étendez le premier la main pour étendre la flamme, les autres vous imiteront, et vous recevrez la récompense du bien que vous leur aurez fait faire. Considérez ce que le Christ a commandé autrefois aux Juifs, quoique si grossiers et si terrestres. Si vous voyez, leur dit-il, que le cheval de votre ennemi soit tombé dans le chemin, ne passez pas outre, mais courez à son secours, afin de l’aider à relever son cheval. Or il est bien plus aisé de séparer deux personnes qui se battent, et de les réconcilier ensemble. Si donc Dieu commande ce secours de charité pour sauver le cheval de son ennemi; combien plus vous le commande-t-il pour sauver l’âme de vos frères; principalement lorsque leur chute est incomparablement plus funeste? Car elle ne tombe pas dans un bourbier, mais dans le feu même de l’enfer, où elle se précipite après s’être laissée abattre par la violence de sa colère. Cependant lorsque vous voyez votre frère accablé sous ce poids, et que de plus le démon lui insulte, et excite encore ce feu qui le brûle, vous passez outre sans être touché de compassion, et avec une cruauté qui serait inexcusable même envers les bêtes.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

10.

Nachdem wir also dies jetzt wissen, wollen wir die Barmherzigkeit recht hoch schätzen und viel Nächstenliebe zeigen, durch Almosen und werktätige Hilfe. Wenn wir also auf offener Straße jemand treffen, der recht elend und vom Unglück heingesucht ist, und wir ihm Geld geben können, so tun wir es; können wir ihn durch Worte trösten, lassen wir es uns nicht verdrießen. Auch ein einfaches Wort findet seinen Lohn, ja schon das bloße Mitgefühl. Das bestätigt uns der selige Job mit den Worten: „Ich aber weinte über jeden Unglücklichen, ich seufzte, wenn ich jemand in Not sah“1 . Wenn man aber schon für Tränen und Seufzer belohnt wird, so bedenke, wie groß erst der Lohn sein wird, wenn du dazu auch noch Trost spendest und dich auf andere vielfältige Weise um einen Unglücklichen bemühst! Waren ja doch auch wir Feinde Gottes! Und dennoch hat der Eingeborene uns erlöst, indem er sich selbst zum Mittler hergab, an unserer Stelle die Strafe auf sich nahm, für uns den Tod erlitt.

Beeilen also auch wir uns, die Gefallenen von ihrem tausendfachen Unheil zu befreien, und machen wir es nicht wie bisher, dass wir z.B. beim Anblick von solchen, sie sich gegenseitig in den Haaren liegen und zerzausen, hinstehen, uns freuen über fremde Schmach und diesem Teufelsschauspiel zusehen. Oder was gäbe es Gefühlloseres als das? Siehst du nicht, wie sie einander böse Reden zuwerfen, zu Tätlichkeiten übergehen, sich die Kleider zerreißen, einander Faustschläge ins Gesicht geben, und du bringst es über dich, ruhig daneben zu stehen? Ist es denn ein Bär, der also kämpft? ist es ein wildes Tier? ist es eine Schlange? Nein, ein Mensch, der in allem dir gleich ist, ein Bruder, ein Glied deines Geschlechts! Darum schau ihnen nicht zu, sondern bringe sie auseinander! Freue dich nicht über sie, sondern weise sie zurecht! Verleite nicht auch S. 265noch andere zu solcher Schmach, sondern hindere und trenne vielmehr die Streitenden. Nur diejenigen, die kein Schamgefühl besitzen, die gemeinen Charakters sind, die zum Abschaum der Menschen gehören und unvernünftig geworden sind wie Tiere, die mögen sich an solchen Vorkommnissen freuen. Du siehst, wie ein Mensch sich schimpflich benimmt, und denkst nicht daran, dass du ebenso handelst? Du trittst nicht dazwischen und trennst nicht die Streiter des Teufels, machst der menschlichen Schmach kein Ende? Ja, sagst du, damit ich selber auch noch Schläge bekomme! Oder willst du mir wirklich so etwas befehlen? Nein, es wird dir durchaus nichts geschehen! Und selbst wenn dir das passierte, du würdest dadurch nur zum Märtyrer werden, weil du um Gottes willen zu leiden hattest. Wenn du aber Furcht hast, dich Schlägen auszusetzen, so bedenke, dass dein Herr kein Bedenken trug, um deinetwillen das Kreuz auf sich zu nehmen. Jene sind wie berauscht und umnebelt, da sie ganz vom Zorne beherrscht und geleitet werden, und eben deshalb brauchen sie jemand, der selbst vernünftig ist, und ihnen hilft, und zwar braucht dies der Beleidiger so gut wie der Beleidigte; der eine, damit er aus seiner üblen Lage befreit werde, der andere, damit er von seinen Misshandlungen abstehe.

Gehe also hinzu und reiche ihm die Hand, du, der Nüchterne dem Betrunkenen. Es gibt nämlich auch einen Zornesrausch, und der ist noch schlimmer, als Trunkenheit durch Weingenuss. Siehst du nicht, wie die Seeleute es machen, wenn sie jemand Schiffbruch leiden sehen? Sie spannen die Segel aus und kommen in aller Eile herbei, um ihre Kollegen den Wogen zu entreißen. Wenn aber Berufsgenossen schon solche Hilfsbereitschaft zeigen, so geziemt es sich um so mehr, dass auch diejenigen das alles tun, die von Natur schon Brüder sind. Auch in unserem Fall stehen wir ja vor einem Schiffbruche, der noch schlimmer ist als der andere. Denn entweder lästert da der Misshandelte, und verliert so die ganze Gelegenheit zum Verdienst; oder er flucht in seinem Zorn und stürzt so ebenfalls in die Hölle; oder er verwundet, ja tötet seinen Gegner, und auch dann nimmt er das gleiche Ende. Geh also und S. 266mache dem Unheil ein Ende, rette diejenigen, die schon versinken, geh hinaus in die stürmende See, mach dem teuflischen Schauspiel ein Ende, nimm jeden von beiden zur Seite, ermahne sie, ihren brennenden Zorn zu bändigen, und die stürmischen Wogen zu besänftigen. Wenn aber dann die Flamme nur um so höher emporschlägt und der Feuerbrand um so stärker wird, so fürchte dich nicht. Da sind viele, die dir helfen und mit Hand anlegen, wenn du nur den Anfang machst, und vor allen anderen hilft dir der Her, der Gott des Friedens. Und wenn du zuerst den Feuerbrand zu löschen beginnst, dann werden dir viele beistehen, und du wirst den Lohn für das Gute erhalten, das sie tun. Höre, wie Gott die Juden ermahnte, die nur an Irdisches dachten: „Wenn du“, sagte er, „die Zugtiere deines Feindes fallen siehst, so gehe nicht vorbei, sondern hilf ihnen auf“2 . Und doch, viel leichter, als ein gefallenes Paar Zugtiere wieder aufzurichten, ist es, streitende Menschen zu beruhigen und auseinander zu bringen. Wenn man aber schon dem Esel seines Feindes wieder aufhelfen muss, dann um so mehr der Seele eines Freundes, zumal wenn sie einen noch viel schlimmeren Fall getan. Die Seelen fallen ja nicht in den Straßenkot, sondern ins höllische Feuer, weil sie die Last des Zorns nicht zu tragen vermögen. Und du gehst herzlos und ohne Erbarmen vorüber an deinem Bruder, der unter der Last zusammengebrochen ist, während schon der Teufel daneben steht und den Feuerbrand herrichtet! So etwas darf man ungestraft nicht einmal dann tun, wenn es sich nur um ein Tier handelt.


  1. Ijob 30,25 ↩

  2. Ex 23,5 ↩

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