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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
3.
On peut trouver encore une troisième manière selon laquelle Jésus-Christ a accompli la loi, c’est en y ajoutant les préceptes de la loi nouvelle. Car tout ce que Jésus-Christ dit dans l’Evangile n’est point la destruction, mais plutôt la confirmation et l’accomplissement de la loi ancienne. Par exemple, ce commandement: « Vous ne tuerez point, » non seulement n’est pas détruit, mais il est même perfectionné et fortifié par celui qu’il fait, de ne se point mettre en colère. On peut dire la même chose des autres préceptes.
Nous avons remarqué tout à l’heure comment Jésus-Christ, en jetant les semences de sa doctrine, a pris soin d’écarter tout fâcheux soupçon, mais comme le parallèle de l’ancienne législation avec la nouvelle était surtout de nature à en faire naître, il les prévient encore par une adroite précaution. En effet, ce qu’il va dire expressément dans ce parallèle était déjà implicitement contenu et établi dans ce qui précède. Car dire : « Bienheureux les pauvres d’esprit, » c’est la même chose que dire: « Ne vous mettez point en colère. » En disant: « Bienheureux ceux qui ont le coeur pur, » il avait défendu par avance de regarder une femme avec un mauvais désir. En disant: « Bienheureux ceux qui sont miséricordieux,» il avait ordonné aux hommes « de ne point amasser de trésors sur la terre. » En disant: «Bienheureux sont ceux qui pleurent et qui souffrent les persécutions et les injures, » il avait commandé par avance «d’entrer dans la voie étroite. » En disant que « ceux qui ont faim et soif de la justice sont « heureux, » il dit la même chose que ce qu’il commande ensuite: « Faites aux hommes tout « ce que vous voulez qu’ils vous fassent. » En nous assurant aussi que les pacifiques sont « heureux, » il a presque dit la même chose que ce qu’il enseigne peu après, « qu’on doit laisser son présent à l’autel, pour aller se réconcilier avec son frère», et qu’il faut être «bienveillant pour son adversaire. »
Toute la différence est que dans les béatitudes il propose des récompenses à ceux qui feront le bien, et ici des supplices à ceux qui commettront le mal, Là, il dit: « Que les doux hériteront la terre; » il dit ici : « Que celui qui appellera son frère fou et insensé, sera coupable de la géhenne du feu. » Il dit là: « Que ceux qui auront le coeur pur verront Dieu, » et il ajoute ici : « Que celui qui jette un regard impudique sur une femme, est un véritable adultère. » Il dit là : « Que les pacifiques seront appelés les enfants de Dieu; » et il nous épouvante ici par la menace « d’être livrés au Juge par notre adversaire. » il dit là; « Bienheureux sont ceux qui pleurent et qui souffrent persécution! » et il menace ici «de la perdition ceux qui marchent dans la voie large. » Ce qu’il dit ici : « Vous ne pouvez servir tout ensemble Dieu et l’argent,» me semble aussi conforme à ce qu’il avait déjà dit: « Bienheureux sont ceux qui font miséricorde et qui ont faim et soif de la justice ! »
Mais comme il va donner, je l’ai déjà dit, des préceptes plus clairs, et non seulement plus clairs, mais même plus parfaits ( il ne demande plus en effet une simple compassion, mais il nous commande de nous laisser prendre jusqu’à notre manteau; il ne se contente plus d’une douceur ordinaire, mais il veut, quand on nous donne un soufflet, que nous tendions l’autre joue), il veut d’abord faire évanouir entièrement l’apparente contradiction de la loi avec sa doctrine. C’est pourquoi après avoir dit : «Ne pensez pas que je sois venu détruire la loi, » et donné plus de force à son affirmation en ajoutant: « je ne suis pas venu la détruire, mais l’accomplir, » non content de cela, il insiste encore en ces termes: « Car je vous le dis en vérité, avant que le ciel et la terre passent, un seul iota, un seul trait ne passera point de la loi sans que tout s’accomplisse (18). »
C’est la même chose que s’il eût dit: il est impossible que la loi ne soit accomplie. Il faut nécessairement qu’elle soit observée jusqu’au moindre iota. C’est ce que Jésus-Christ a fait, lui qui l’a parfaitement accomplie. Ce n’est pas sans raison qu’il fait allusion à la transformation du monde. C’est pour élever l’esprit des auditeurs et leur faire entendre que c’était avec justice qu’il voulait les faire entrer dans une voie plus parfaite, puisque toute la création était destinée à subir une transformation, et le genre humain appelé à une autre patrie et à une vie plus sublime.
« Celui donc qui violera l’un des plus petits (129) de ces commandements, et qui enseignera les hommes à les violer, sera des derniers dans le royaume des cieux; mais celui qui fera et enseignera, sera grand dans le royaume des cieux (19). »
Après avoir prévenu le soupçon que la malice de ses ennemis pouvait former contre lui, et fermé la bouche à ceux qui le voudraient contredire, il commence à épouvanter ses auditeurs, et menace d’un supplice effroyable ceux qui violeraient ces nouvelles ordonnances. Car pour voir que ceci ne doit pas s’entendre de la loi ancienne mais de celle qu’il établit, écoutez la suite : « Je vous dis que si votre justice n’est plus abondante que celle des docteurs de la loi et des pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux. »Si ces menaces eussent été contre les violateurs de la loi, pourquoi dirait-il: « Si votre justice n’est plus abondante que celle des pharisiens ? » Ce n’était pas avoir une justice abondante que de faire ce que faisaient les Pharisiens. Cette abondance de justice consistait donc à ne se mettre point en colère, et à ne pas jeter un regard impur sur une femme. Mais pourquoi appelle-t-il ces préceptes petits, quoique si grands et si relevés? C’est parce qu’il en était l’auteur. Comme il s’humiliait en tout et ne parlait jamais de lui qu’avec une grande modestie, il garde la même conduite en parlant de ses préceptes, pour nous apprendre à être humbles en toutes choses. D’ailleurs comme il pouvait être suspect d’établir de nouvelles lois, il tâche d’éloigner de lui ce soupçon, par l’humilité de ses paroles.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
3.
Wer aber genau zusehen will, wird noch eine dritte Art finden, wie er das Gesetz erfüllte. Und welches wäre diese? Die Art und Weise, wie er sein neues Gesetz gab, das er eben zu verkünden im Begriffe stand. Durch seine Worte hat er nämlich das Frühere nicht aufgehoben, sondern nur bestätigt und erfüllt. Das Verbot, eine Feindschaft zu haben, hebt ja das Verbot, einen Mord zu begehen, nicht auf, sondern erfüllt es nur und bekräftigt es noch weit mehr. Ebenso verhält es sich mit allem anderen. Während also der Herr die erste S. 276Grundlage hierzu hatte legen können, ohne Verdacht zu erregen, gebraucht er solche Vorsichtsmaßregeln, sobald er anfing, durch die Nebeneinanderstellung des alten und des neuen Gesetzes in den ausgesprochenen Verdacht der Gegnerschaft zu jenem zu kommen. In verborgener Weise hatte er ja in seinen Reden das gleiche schon früher festgelegt. Denn das: „Selig sind die Sanftmütigen“ ist doch dasselbe wie:„Du sollst nicht zürnen“; das „Selig sind diejenigen, die ein reines Herz haben“ ist gleichbedeutend wie: „Du sollst keine begehrlichen Blicke werfen nach einem Weibe“; keine irdischen Schätze anhäufen stimmt zu dem: „Selig sind die Barmherzigen“; trauern, verfolgt und geschmäht werden ist dasselbe wie „durch das enge Tor eintreten“; Hunger und Durst leiden nach Gerechtigkeit nichts anderes, als was er nachher sagte: „Was immer ihr wollet, dass euch die Menschen tun, das tuet auch ihr ihnen“1 . Auch da er den Friedfertigen preist, sagt er wieder so ziemlich dasselbe, wie da er befiehlt, die Opfergabe stehen zu lassen, sich schleunigst mit dem Beleidigten auszusöhnen und dem Gegner wohlwollend gesinnt zu sein. Nur hat er dort den Lohn festgesetzt für die Folgsamen, hier die Strafe für die Zuwiderhandelnden. Darum sagte er auch dort, die Sanftmütigen würden die Erde besitzen; hier dagegen: Wer seinen Bruder einen Toren schilt, wird des höllischen Feuers schuldig sein. Dort sagt er: Die Herzensreinen werden Gott anschauen, hier: Wer unkeusch ist im Blicke wird dem Ehebrecher gleich gerechnet. Dort nannte er die Friedfertigen: Kinder Gottes, hier flößt er auf andere Art Furcht ein mit den Worten: „Auf dass euer Widersacher euch nicht dem Richter überantworte“. Ebenso hat er auch im vorhergehenden die Bußfertigen und die Verfolgten gelobt; im Nachfolgenden hat er ganz dasselbe im Auge, droht aber denen, die nicht diesen Weg wandeln, den Untergang: wer auf dem breiten Wege wandelt, wird darauf zugrunde gehen.
Aber auch die Worte: „Ihr könnt nicht Gott und zugleich dem Mammon dienen“2 scheinen mir S. 277gleichbedeutend zu sein mit dem: „Selig sind die Barmherzigen“ und „die hungern nach Gerechtigkeit“. Wie ich aber schon gesagt habe, zuerst bestätigt er den scheinbaren Widerspruch, sobald er beginnt, die gleiche Sache deutlicher zu sagen, und nicht bloß deutlicher zu sagen, sondern auch noch ziemlich vieles zu dem Gesagten hinzuzufügen. Er will ja, dass man nicht bloß barmherzig sei, sondern er heißt uns sogar den Mantel hergeben. Und nicht bloß sanftmütig sollen wir sein, sondern dem, der uns schlagen will, auch noch die andere Wange hinreichen. Das ist also, wie gesagt, der Grund, weshalb er dies nicht bloß einmal, sondern zweimal sagt. Zu den Worten: „Glaubet nicht, dass ich gekommen bin,3 aufzuheben“ fügt er nämlich hinzu:„Ich bin nicht gekommen, es aufzuheben, sondern es zu erfüllen.“
V.18: „Denn wahrlich sage ich euch: Wenn auch Himmel und Erde vergehen, von dem Gesetz wird nicht ein Jota und kein Strich vergehen, bis alles erfüllt ist.“
Die Worte des Herrn haben diesen Sinn: Es ist unmöglich, dass das Gesetz unerfüllt bleibe; im Gegenteil, selbst die geringste Vorschrift muss ausgeführt werden. Er selbst hat es so gemacht und das Gesetz mit größter Genauigkeit beobachtet. Hier deutet er uns aber an, dass auch die ganze Welt umgebildet werden solle. Und das bemerkte er nicht bloß so nebenbei, sondern in der Absicht, seine Zuhörer aufmerksam zu machen und zu zeigen, dass er mit Recht eine neue Lebensordnung einführe, da ja doch die ganze Schöpfung umgeändert, und das gesamte Menschengeschlecht in eine neue Heimat berufen und zu einem höheren Leben vorbereitet werden sollte.
V.19: „Wenn also irgend jemand auch nur eine der geringsten dieser Vorschriften aufhebt, und so die Menschen lehrt, so wird er der letzte genannt werden im Himmelreich.“
Nachdem sich also der Herr von dem bösen Verdachte gereinigt und diejenigen zum Schweigen gebracht, die ihm widersprechen wollten, da erst fängt S. 278er an, ihnen Furcht zu machen, und bringt eine gar gewaltige Drohung vor betreffs seiner zukünftigen Gesetzgebung. Dass nämlich seine Worte nicht vom Alten Testament zu verstehen sind, sondern von den Satzungen, die er selber geben wollte, ergibt sich aus dem Folgenden:
V.20: „Denn ich sage euch: Wenn eure Gerechtigkeit nicht größer ist, als die der Schriftgelehrten und Pharisäer, so werdet ihr nicht in das Himmelreich eingehen.“
Hätte also die Drohung des Herrn dem alttestamentlichen Gesetze gegolten, wie konnte er da sagen:„Wenn sie nicht größer ist“? Wer nämlich das gleiche tat wie jene, der konnte eben überhaupt nicht über die Gerechtigkeit des Gesetzes hinauskommen. Worin bestand aber dann dieses „größer sein“? Darin, dass man niemanden zürne, dass man keine Frau mit unzüchtigem Blicke ansieht.